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La Rochelle en quête d'exploit « pour se dévoiler au monde »

Par Romain Asselin
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Publié le Mis à jour
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Quatre ans après une première expérience dans le dernier carré du Top 14, La rochelle joue ce dimanche pour une qualification en finale de Champions Cup. En reversant le Leinster, cela sonnerait comme le plus grand succès de l’histoire du club.

"De recevoir le quadruple vainqueur de la Coupe d’Europe à La Rochelle, pour l’histoire du club, c’est un truc de fou ! Incroyable de jouer ce match-là…" Porté par l’émotion la semaine passée, à la veille du coup d’envoi de la préparation de la réception du Leinster, l’entraîneur adjoint des avants Romain Carmignagni ne pensait peut-être pas si bien dire. En tout cas, il n’avait encore rien vu de ce qui se dessinait en coulisses, autour du Stade Deflandre et même bien au-delà. Il n’y a qu’à se promener en ville avant ce dimanche 2 mai 2021 — ou, à défaut, sur les réseaux sociaux — pour ressentir les prémices d’un jour ô combien historique pour le club maritime et ses fidèles. Des drapeaux jaunes et noirs aux balcons, des peintures au sol, le logo rochelais projeté sur les mythiques Tours de La Rochelle, la Halle du marché parée de fanions ou encore un spot, diffusé sur un écran au pied de l’Hôtel de ville, retraçant notamment les parcours européens d’Atonio et consorts… Bref, en temps de Covid, une atmosphère digne de celle qui avait régné en mai 2017, à l’aube de la première demi-finale de l’histoire du Stade Rochelais en championnat, perdue face au RCT (15-18), à Marseille.

Sportivement, un défi à part

Quatre ans plus tard, c’est dans leur jardin, Deflandre, que les Maritimes vont vivre un nouveau baptême du feu. Dans le dernier carré, cette fois, de la Champions Cup. Seulement quatre ans, là aussi, après avoir découvert cette compétition. Un évènement à la hauteur du défi proposé. Jamais l’enceinte située dans le quartier de Port-Neuf n’avait accueilli un cador européen aussi coté que le Leinster. Alors où situer le prestige de cette affiche sur l’échiquier rochelais, par rapport aux récents grands rendez-vous qui ont émaillé l’ascension du club à la caravelle ? "C’est difficile de comparer, glisse un supporter invétéré. La demi-finale de Top 14 à Marseille, c’était l’aboutissement d’une épopée magique et un conte de fées. La demie à Bordeaux (2019) était presque inespérée au terme d’une saison étrange mais il y avait le sentiment qu’on était moins forts. Pareil pour la finale de Challenge Cup, la même année. Là, c’est différent. Car même si ce n’est pas le bouclier à la fin, on sent, on voit une équipe capable d’aller chercher un trophée. Maintenant, on ne parle plus en émotion, on parle sportivement. Avant, La Rochelle était le "petit qui réussissait à aller jusqu’en demie". Maintenant, on dit clairement qu’on peut faire partie des grands. Et puis cela arrive dans une saison que l’on vit à distance, par procuration, donc on a envie que ça égaye nos vies." Dimanche, aucun d’entre eux ne pourra s’immiscer dans les travées de Deflandre mais tous les supporters sont invités, par les dirigeants, "à faire un maximum de bruit au coup d’envoi." Certains auront déjà anticipé l’opération à la descente du bus. D’où une sélection de messages d’encouragement accompagnera les joueurs jusqu’aux vestiaires. La suite, les Rochelais devront l’écrire sur le terrain. Habités par la conviction que ce n’est, encore, qu’une "étape", pour reprendre le terme employé mercredi par Romain Sazy, vers le titre suprême. "Le parcours a été long, semé d’embûches, rembobine le capitaine aux 270 matchs sous le maillot jaune et noir. Il y a eu une descente. Puis quelques années en Pro D2 pour bien se forger. Mais la structuration du club a été monstrueuse. Je suis très reconnaissant et fier d’être tombé dans ce beau club. La semaine est ultra-studieuse, elle passe plus vite que les autres, c’est bon signe. On est prêts !" Prêts à signer, face à "ce qui se fait de mieux en Europe", l’exploit le plus retentissant de l’histoire du Stade Rochelais.

"Pourquoi La Rochelle n’irait pas en finale ?"

"C’est presque un rendez-vous comme un autre pour le Leinster, souligne le pilier gauche Reda Wardi. Peut-être qu’ils n’appréhendent pas le match comme nous. Nous, on l’appréhende comme le moment de mettre un pied dans la porte pour que tout le monde sache. C’est le moment de se dévoiler au monde, quoi !" Victor Vito abonde. "Gagner ce match nous permettrait d’être presque comme des clubs comme Toulon ou Toulouse, image le double champion du monde All Black. Les grands matchs comme celui-là créent une histoire, un héritage pour l’avenir. Cette demie, c’est quelque chose de spécial pour les joueurs, les dirigeants, les staffs et les personnels qui travaillent ici depuis longtemps. On la ciblait. C’est arrivé peut-être plus vite que dans nos rêves mais c’est mérité. Maintenant, on veut être champions. Il faut d’abord battre cette équipe, qui est la championne du moment."

S’il y a bien un Maritime qui connaît par cœur la maison Leinster, c’est Jono Gibbes. L’actuel manager jaune et noir y a commencé sa carrière d’entraîneur, en 2008. Quelques mois avant la première des trois H Cup décrochées par la province irlandaise, sous son ère. Au quotidien, il exhorte ses troupes à ne pas faire le moindre complexe d’infériorité. "Pourquoi La Rochelle n’irait pas en finale ? Il n’y a pas de règle juste parce que le Leinster et Toulouse ont gagné quatre titres, plaidait le Kiwi dans un entretien paru cette semaine sur midi-olympique. fr. C’est important de respecter l’histoire du Leinster en Europe mais, nous, on est en train de créer notre histoire chaque semaine. On n’a pas fêté la victoire en quarts parce que ça ne nous suffit pas. Une demie face au Leinster, c’est spécial mais ce n’est pas non plus la fin." Ce sera même, peut-être, le début d’un changement définitif de galaxie ?

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