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Roumieu : « On avait l’impression d’être champions du monde »

Par Pablo Ordas
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David Roumieu, ancien talonneur de Bayonne et Biarritz a été Bayonnais pendant huit ans entre 2007 et 2015, avant de devenir biarrot le temps d’une saison (2016), pendant laquelle il a atteint les demi-finales de Pro D2 avec les rouge et blanc. Désormais à la retraite, celui qui tient un restaurant (la Belloteka), aux halles de Biarritz, s’est plongé dans la boîte à souvenirs.

Vous avez joué treize derbys entre 2007 et 2014. Quel souvenir en gardez-vous ?

Ce sont des matchs assez particuliers et je pense que côté bayonnais, aujourd’hui, ils ont plus l’habitude d’en jouer. Moi, honnêtement, je n’en ai pas gagné beaucoup. Mais il y en a un, en 2008, où nous étions venus gagner avec Bayonne à Aguilera. Le truc, c’est qu’avant, le BO faisait partie des grosses écuries du Top 14. Avec l’Aviron, on jouait le maintien et c’était plus compliqué.

Aimiez-vous la semaine qui précédait le derby ?

C’était comme une semaine de phases finales. Ensuite, le gagnant, pendant les quinze jours suivant le match, était le roi de la ville. Il pouvait se balader la tête haute. Je me souviens que je m’étais fait offrir un jambon de Bayonne par un boucher. On se faisait aussi offrir l’apéro quand on allait dans les bars ou restaurants. Si tu demandes à dix supporters s’ils préfèrent être champions de France ou gagner les deux derbys d’une saison, neuf sur dix vont te répondre qu’ils préfèrent remporter les deux matchs.

Étiez-vous du genre à rester enfermé à la maison avant un derby, ou aviez-vous besoin de sentir la ferveur populaire ?

Je faisais partie des joueurs qui trouvaient que c’était bien de sentir la pression monter et de savoir qu’il y avait toute une ville derrière. Quand la pression monte toute la semaine, c’est vraiment exceptionnel.

Les derbys sont-ils vos meilleurs souvenirs ?

Oui, ça fait partie des souvenirs qui m’ont vraiment marqué dans ma carrière. C’est une ferveur exceptionnelle. Je pense qu’en Europe, il n’y en a qu’un comme ça. C’est celui-là.

Quel est le derby le plus dur que vous ayez joué ?

Psychologiquement, c’est quand on en prend quarante à Anoeta (le 26 mars 2011, victoire du BO 40 à 10). Nous avions voulu faire un peu les malins en mettant le maillot de la Real Sociedad. Le Biarritz olympique recevait et derrière, on en prend quarante… Nous avions joué les provocateurs et nous étions repartis avec une lourde valise (rires). Celui-là, il était très, très dur.

Le plus incroyable ?

Celui qu’on gagne en 2008 (victoire de Bayonne à Biarritz, 12-14). C’était un match rude, Richard Dourthe était manager à l’époque. Ça s’était envoyé, c’était violent, toujours à la limite. Nous avions un grand Rob Linde, qui avait été exceptionnel dans l’agressivité ou en touche. C’était assez incroyable. Au retour, on nous avait attendus à la brasserie et on avait l’impression d’être champions du monde. C’était énorme.

Le plus drôle ?

On ne va pas remuer le couteau dans la plaie, mais… (il explose de rire). Quand le papa d’Imanol est rentré, ça a été drôle. Ça l’était moins pour Imanol, c’est devenu un ami. Mais ce sont des choses qui resteront marquées à vie dans le rugby. On en veut à personne et ça fait désormais partie de l’histoire des derbys basques.

À quoi s’attendre ce week-end ?

On sort d’un an de galère avec cette merde, donc ça tombe à pic. Le derby, c’est une belle fête du rugby. C’est exceptionnel. Il va y avoir 5 000 personnes, ça fait longtemps qu’il n’y a pas eu autant de monde dans un stade. Là, on sent que ça monte petit à petit.

Le restaurateur que vous êtes ressent-il le derby arriver dans les réservations ?

Ah oui, pour samedi, c’est la folie. Ce qui est génial, c’est que j’ai autant de réservations de Bayonnais que de Biarrots. C’est ça qui est beau, dans le rugby.

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