L'édito : de tous les rugbys

Par Léo FAURE
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L'édito de Léo Faure... On ne dira jamais assez la grande valeur du Pro D2. Sa dureté dans le combat des mâles, peut-être. C’est la vérité historique, mais désormais largement exagérée. Comme un constat éculé, dont l’inertie le fait persister dans le temps. C’est le propre des clichés.

On joue au rugby, en Pro D2. On y joue désormais bien et vite, dans une démarche autrement plus positive et offensive que ces fadaises qui vous assurent un combat debout, de boue et de rue ; un affrontement de piliers bedonnants et de deuxième ligne du bout du monde, meilleurs à la manchette qu’à la course.

Ces poncifs ont trop duré. Perpignan, cette année, fait un sémillant champion et Biarritz un fier promu. Bayonne avait construit son sacre de deuxième division sur un rugby de mouvement et Brive, loin des idées reçues, est revenu au Top 14 par la vitesse, plus que par ce paradigme de la côte cassée. D’ailleurs, les barrages d’accession ProD2/Top14 n’ont-ils pas toujours souri au pensionnaire de deuxième division, depuis trois saisons qu’ils se jouent ?

Posé ce constat, on se surprend donc à s’étonner encore. Que Melvyn Jaminet, meilleur joueur de Pro D2 2021 sans aucune contestation possible, soit finalement si vite au niveau de ce XV de France. À l’international, tout va plus vite ? C’est vrai, mais le Perpignanais affichait une telle marge sur notre seconde division qu’il ne lui aura fallu qu’un match, finalement, pour se faire aux exigences du gratin planétaire.

À Melbourne, mardi, il n’est plus jamais apparu dans cette phase d’apprentissage expérimentée six jours plus tôt, à Brisbane. Confiant sous les ballons hauts, entreprenant sur les phases offensives, à son aise dans ses interventions défensives et surtout extrêmement fiable dans l’exercice des tirs au but, Jaminet a englouti tout à la fois la pression du grand rendez-vous et le niveau de lucidité qu’il impose. Étonnant ? C’est la marque des grands. Il en est déjà.

Avant lui, Wilfrid Hounkpatin, Gaëtan Barlot, Demba Bamba, Cyril Cazeaux, Pierre-Henri Azagoh, Killian Geraci, Sekou Macalou, Teddy Iribaren, Gabin Villière et Anthony Bouthier ont été de purs produits de nos étages inférieurs au Top 14. Tous, désormais, internationaux. La moitié d’une équipe. Onze joueurs qui, bien avant Melbourne qui les fit rois ce mardi, ont tous aiguisé leurs premières armes chez les seniors en Pro D2, voire en Fédérale 1. Et si l’équipe de France se veut la vitrine de tous les rugbys de France, elle en est surtout l’expression sportive. C’est un fait.

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