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Scènes de liesse et soulagement : 734 jours plus tard, Agen a reconquis Armandie

Par Par Mathieu VICH.
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Le cap des deux ans avait été passé le 19 octobre : deux ans, jour pour jour, que le SUA n’avait plus gagné à Armandie. Cette fois, la spirale est brisée. Et la saison agenaise enfin lancée ?

Agen a gagné. À Armandie. Devant un public « qui ne nous a jamais lâchés » répétaient joueurs, membres du staff et dirigeants au sortir d’une rencontre cadenassée. Effectivement, devant 4 000 fidèles supporters frigorifiés, les Lot-et-Garonnais ont remis de la chaleur dans les cœurs. Et quand on parle de fidèles, on ne fait pas seulement référence à Romain Péroua alias «La Buvette d’Armandie », qui est allé à Lourdes le matin du match, pour allumer un cierge. Ni à Nicolas Niedergand, photographe du club, ayant versé de l’eau bénite sur la pelouse vendredi dans la matinée.

On fait aussi référence à ceux ayant déployé un tifo géant pour l’entrée des protagonistes, à ceux ayant réalisé une haie d’honneur pour les joueurs à la sortie du bus, ou encore ceux n’ayant jamais lâché leur club, tout simplement. Après 34 défaites de suite.

Une rencontre qu’Agen a failli perdre

Il n’y a qu’à voir les larmes de joie des supporters et joueurs, au coup de sifflet final, pour comprendre la pression qui régnait depuis deux ans maintenant. « Ça fait bizarre », s’esclaffe Gauthier Maravat. « Mais cela fait tellement de bien », rétorque Thomas Vincent. « C’est surtout le domaine extra-sportif qui nous envahissait », continue l’ouvreur. Et c’est compréhensible. La valse des entraîneurs n’a sans doute pas fait du bien à ce groupe.

Toujours est-il que le temps d’une soirée, Armandie a ressuscité. Et un déclic semble s’être produit.

L’atmosphère était étrange durant la rencontre, à vrai dire. Tout au long de celle-ci, joueurs et supporters sont restés pétrifiés. Et puis, à l’image de ce tifo géant déployé en début de rencontre dans la tribune Lacroix, tout un peuple s’est mobilisé. « On va perdre. C’est toutes les semaines pareil sauf que là, si on perd, c’est direction la Nationale », s’inquiétait un supporter à la pause.
Et finalement, non. Les attitudes ont changé et l’essai de Paul Graou, à l’heure de jeu, a définitivement soulagé Agen. Enfin gagné? Pas encore. Au long d’une dernière action folle, Agen a failli perdre. Encore. Et tout le Lot-et-Garonne a vu ses vieux démons ressurgir, au moment du dernier lancé en toucher de l’Aurillacois Nioradze.

Après le coup de sifflet final, en descendant les marches de la tribune Basquet pour rejoindre la conférence de presse, nous avons croisé des regards émus. Certains se prenaient dans les bras. D’autres restaient bloqués à leur siège, en larmes. Cette fois-ci, c’était de la joie.

Quant aux joueurs, ils étaient sur un nuage. Tous ont couru vers leurs partenaires pour célébrer, chanter, danser, entourés de supporters ayant envahi le terrain. Bref, du jamais vu depuis deux ans.
 

Une nouvelle saison démarre

Une fois les festivités terminées sur le terrain, les amoureux du club sont partis célébrer dans le salon Dubroca alors que les joueurs ont fêté dignement la victoire. Musique à fond, il a quand même fallu se prêter à l’exercice de la réaction d’après-match. Et c’est le tandem Mirande-Ortiz qui est arrivé en premier. L’ancien trois-quarts du SUA, bière à la main, était ému. « Je suis arrivé il y a un an, c’était la merde. Aujourd’hui, c’est toujours la merde. Je ne vais pas vous dire que je n’ai pas eu peur. Mais ce soir, je suis très fier des joueurs. »

Avant qu’Ortiz rende hommage à Regis Sonnes et Laurent Arbo, tous deux ne faisant plus partie du staff depuis plusieurs jours. Puis, la charnière s’est approchée. Thomas Vincent et Paul Graou ont beaucoup pesé sur la rencontre. Les deux s’accordent : « la saison commence ce soir (vendredi, N. DL.R.) ».

Le dernier cité a tenu à clarifier les choses : « Pour moi, nous n’avons perdu que 7 matchs. Pas 34. Je suis arrivé cet été et je me suis senti inclus dans ce qui est arrivé l’an dernier. Mais notre groupe est nouveau, il se construit. Donc ça me faisait chier. Ce soir, c’est une bonne chose de faite ».

Forcément, les joueurs ont enfin pu se laisser aller. « Nous ne sortions plus du tout. Sinon dans les restaurants, tous ensemble, où personne ne va. On avait honte », nous confiait un cadre.

Tout un club espère désormais que cela soit de l’histoire ancienne. Un mauvais rêve désormais gommé par les larmes de joie de Louis Gauban, l’émotion des guerriers Dave Ryan et Vincent Farré, les yeux brillants de Sam Nollet et sa touchante déclaration : « Ce soir, c’est un rêve. C’est magique ! ». Nollet n’avait encore jamais gagné chez les pros, avec Agen.
Pour lui comme pour tous les aficionados du SU Agen, ce 22 octobre 2021 restera une date qui ne s’oublie pas. Durant deux saisons, ils sont venus à Armandie avec la boule au ventre. Cette fois, ils confiaient cet élan de fierté, en partant du stade : « Pour une fois, regardez-moi ! C’est si bon de sortir du stade le torse bombé en disant qu’on a gagné ! »

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