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Les Bleues renversent l’échiquier mondial

Par Baptiste BARBAT
  • Dans le sillage de sa capitaine Gaëlle Hermet, impécable en conquête, les Bleues ont surclassé les Blacks Ferns, championnes du monde en titre, avec des arrières chirurgicales, et des avants qui ont à l’usure écrasé le pack adverse. Photo Stéphanie Biscaye
    Dans le sillage de sa capitaine Gaëlle Hermet, impécable en conquête, les Bleues ont surclassé les Blacks Ferns, championnes du monde en titre, avec des arrières chirurgicales, et des avants qui ont à l’usure écrasé le pack adverse. Photo Stéphanie Biscaye
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En dominant largement la Nouvelle-Zélande, les Françaises ont confirmé les progrès qu’elles ont fait en période Covid, pendant que le reste du monde était à l’arrêt.

C’est touchées dans leur orgueil par deux cinglantes défaites en Angleterre que les Blacks Ferns débarquaient au pied des Pyrénées, le couteau entre les dents ce samedi, pour justifier leur titre de championne du monde en titre. On avait annoncé des adversaires violentes, agressives à tous les sens du terme, loin de la bienséance britannique auxquelles nos Bleues sont habituées. Elles ont été servies. «C’est différent des nations européennes, confirme la capitaine Gaëlle Hermet. C’était féroce, voire brutal parfois. On s’y attendait, on savait que leur pack était en plus bien plus lourd que le nôtre, qu’il fallait compenser par beaucoup d’engagement. Il fallait déplacer ce pack pour prendre le dessus.» Son ressenti est confirmé rien qu’à voir les attitudes Néo-Zélandaises. Dans le premier quart d’heure, après chaque coup de sifflet qui suivait un point de rencontre, si une Française avait le malheur de se retrouver dans le camp adverse, son replacement était semé par un ou deux coups d’épaule intimidants, mais nos "Humbles et Affamées" même les plus jeunes, sont restées de marbre.

Ensuite, le plan affiché ci-dessus par la capitaine a été appliqué à la lettre. Les filles d’Annick Hayraud ont déplacé le ballon d’une ligne de touche à l’autre. Les quatre premiers essais sont inscrits par des ailière, Cyrielle Banet (voir ci-contre), Chloé Jacquet qui venait de remplacer Caroline Boujard, puis Émilie Boulard, replacée à l’aile après la pause. Ce triangle d’arrière, pas à son avantage la semaine passée, a cette fois-ci produit une performance majuscule. Pour leur deuxième et cinquième sélection, à 19 et 22 ans, Chloé Jacquet et Émilie Boulard ont fait preuve d’un mental de plomb en plus d’un grand talent qu’on leur connaissait déjà. Ajoutez à ça une charnière clinique, et vous réussissez à faire courir vos adversaires durant tout le premier acte, période où celles-ci ont tenu tête à la référence mondiale : le pack du XV de France.

Un plan sans accroc

Le XV de France a fait un grand match, assurément, mais il faut aussi souligner le travail des techniciens qui encadrent l’équipe car tout s’est déroulé comme prévu. Si la fin du premier acte nous laissait entrevoir un début de domination de la part du pack tricolore, le second n’a fait que confirmer que les Néo-Zélandaises sont en manque de rythme. Leur rideau défensif, si agressif dès l’entame ne monte plus, elles ne gênent plus les Françaises dans les rucks, et les mauls, travaillés toute la semaine, avancent et permettent des départs tranchants des numéros 9, d’abord Bourdon qui offre l’essai à Boulard, puis Sansus, qui elle s’échappe et conclut en solitaire.

Symbole de cette flamme Néo-Zélandaise qui s’est éteinte progressivement, la légendaire ailière Portia Woodman, joueuse de la décennie, championne en titre de toutes les compétitions internationales auxquelles elle prend part, après avoir assis deux joueuses dans le premier quart d’heure, a ensuite disparu. Il a fallu un arbitrage très pointilleux et parfois incompris pour stopper l’hémorragie, en pénalisant la mêlée française pourtant dans l’avancée. Bravo mesdames, sur les 23 joueuses présentes, aucune n’a déçu dans un contexte particulier face à ces joueuses-là, dans un stade plein, une première pour cette jeune génération qui avait découvert le XV de France avec les huis clos. Les Bleues ont l’étoffe pour être championne du monde dans un an, mais ça commence par une deuxième performance samedi prochain face à ce même adversaire à Castres.

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