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Top 14 - Ce que Josaia Raisuqe apporte au CO au poste de flanker

  • Josaia Raisuqe fait parler toute sa vitesse au sein de la troisième ligne castraise. Photo Aurélien Delandhuy
    Josaia Raisuqe fait parler toute sa vitesse au sein de la troisième ligne castraise. Photo Aurélien Delandhuy Aurélien Delandhuy
Publié le Mis à jour
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Reconverti en troisième ligne aile, l’ex-ailier fidjien du CO Josaia Raisuqe a illuminé le match disputé contre le Stade français de ses fulgurances. Et il n’est pas le seul en Top 14…

On assiste en ce moment à l’apparition d’un nouveau profil de joueur de rugby : le flanker-ailier. Jusque-là, cette hybridation se limitait à des positionnements sur le terrain, puisqu’il n’était pas rare de voir des troisième ligne (ainsi que les huit et les talonneurs) placés dans les couloirs des cinq mètres pour opposer des joueurs puissants à d’autres plus légers. Mais là, on a franchi une étape dans le processus : aujourd’hui, certains joueurs sont carrément capables d’évoluer aux deux postes. Dans ce registre, Montpellier a Masivesi Dakuwaqa, qui faisait déjà la même chose à Toulon. Au Stade français, c’est Sekou Macalou. Et à Castres, il y a Josaia Raisuqe. L’avantage de ce nouveau profil ? Outre le fait d’apporter puissance et de vitesse au pack si le joueur est titulaire, il permet aux staffs de ne plus avoir à choisir entre les traditionnels « 5-3 » (cinq avants, et trois arrières) ou « 6-2 » pour composer leur banc de touche s’ils choisissent de l’y placer. Et ils font entrer leur joueur « hybride » selon les conditions et le scénario du match.
Concernant le Castrais Josaia Raisuqe, les choses sont un peu différentes : « Il est en pleine reconversion ! », lance son ex-partenaire de la ligne d’attaque castraise Thomas Combezou. Comprenez par là que le Fidjien ne devrait, sauf en cas de besoin, plus évoluer au poste d’ailier, là où il s’est révélé avec le Stade français de 2015 à 2017, puis où il a fait des ravages en Pro D2 avec Nevers (2017-2021, 31 essais marqués en 67 matchs !). Le problème, c’est qu’il avait tendance à se sentir un peu seul sur son aile : « Josaia ne touchait pas assez le ballon quand il jouait ailier, raconte son manager Pierre-Henry Broncan. Je me souviens aussi qu’il avait été « traumatisé » en match amical contre Montauban par un 50 : 22 sur lequel il n’a pas su défendre. J’ai discuté avec lui et lui ai proposé de monter en troisième ligne. Il était ravi et je l’ai senti libéré. Il s’est dit : « Je vais enfin pouvoir aller où je veux. » Donc on l’a replacé devant, en troisième ligne pour utiliser ses qualités : c’est un gros porteur de balle, un bon défenseur et il est excellent au contest. Puis il a des fulgurances grâce à sa vitesse. »

Quand la vitesse d’un avant crée une occasion d’essai…


Il a justement eu une de ces fulgurances contre le Stade français. A la 44e minute de jeu et que les équipes étaient encore au coude à coude (3-3), les Parisiens bénéficient d’une introduction en mêlée à cinq mètres de la ligne d’en-but castraise. Une situation délicate pour les hommes de Broncan… James Hall introduit, se place en retrait pour laisser son numéro huit Sekou Macalou « conduire » le ballon au pied jusqu’à l’en-but, sauf que la mêlée s’effondre par la droite. Raisuqe se trouve alors juste à côté de Macalou qui ne s’est toujours pas emparé du ballon. M. Raynal indique qu’il est jouable, ce que Raisuqe s’empresse de faire. Le Fidjien ramasse le ballon sous les yeux ébahis du Parisien, et se lance dans une course effrénée. Avec sa vitesse, il prend de surprise toute la ligne d’attaque parisienne : les Hall, Laumape et Arrate le coursent péniblement, et c’est finalement le demi de mêlée sud-africain qui le reprend peu après les 22 mètres du Stade français. Une action qui aurait dû conduire à un essai si l’ailier Martin Laveau n’avait pas gêné le demi de mêlée Jérémy Fernandez au moment d’éjecter… Et une action qui n’aurait pas été possible si le ballon avait été ramassé par un flanker conventionnel, qui aurait été repris bien avant…
Comme Dakuwaqa ou Macalou dans leurs clubs respectifs, la présence de Raisuqe devant ajoute un « TGV » (comprenez « Troisième ligne à Grande Vitesse ») au pack castrais. C’est d’ailleurs la première qui vient à l’esprit de Combezou : « Josaia a énormément de qualités. Il va vite, il plaque fort, il est intelligent et il a en plus un énorme potentiel de progression. » Et le Castrais de conclure sur une prédiction : « Je pense que s’il travaille, il peut devenir international en troisième ligne. » On imagine qu’en fin observateur du Top 14, les performances de Raisuqe n’ont pas échappé au sélectionneur fidjien Vern Cotter…

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