Tendance : le Top 14 a brisé Hanrahan

  • JJ Hanrahan devrait quitter Clermont après une seule saison en Auvergne.
    JJ Hanrahan devrait quitter Clermont après une seule saison en Auvergne. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Lorsque JJ Hanrahan a débarqué l’an passé du Munster, l’Asmca a voulu croire que l’après Lopez était enfin sécurisé. Après tout, l’Irlandais était considéré là-bas, avec Jonathan Sexton et Joey Carbery, comme l’un des trois meilleurs ouvreurs de la Ligue celte. De l’avis de tous, Hanrahan était un formidable attaquant, un buteur précis et un joueur capable d’évoluer avec une indéniable facilité à quasiment tous les postes de la ligne de trois-quarts… Pour d’étranges raisons, le Munsterman réalise pourtant une bien triste saison en Auvergne et la semaine dernière, le club a donc annoncé qu’il quitterait le Top 14 en juin.

A-t-on été trop dur, avec ledit JJ ? Aurait-il mérité autre chose ? Toujours est-il qu’au fur et à mesure des saisons, la poule unique imaginée en son temps par Serge Blanco prouve chaque année à quel point elle est exigeante, ingrate et inhospitalière, pour quiconque ne s’y serait pas préparé. « Le Top 14 est le championnat le plus dur qu’il m’ait été donné de disputer, nous disait par exemple Kurtley Beale la semaine dernière. Le Super Rugby et le Premiership t’offrent toujours des temps de repos ; ici, tu enchaînes, enchaînes et enchaînes encore. Physiquement comme moralement, c’est impitoyable. »

Au Munster, on avait toujours dit à Hanrahan que seuls comptaient vraiment les matchs de Coupe d’Europe, que tout ce qui se passerait avant fin octobre n’avait finalement que peu d’importance et que bonne mère, la Ligue Celte survivrait bien au fait de jouer quelques semaines sans ses meilleurs éléments. En France, l’ancien Munsterman est reparti au front semaine après semaine, comptant à peine huit jours de quille à Noël et probablement dix au fil d’un Tournoi que l’on annonce déjà perclus de doublons. De toute évidence, on ne réussit pas en Top 14 comme on le faisait en trois coups de cuillère à pot, jadis, dans le championnat japonais.

Le Top 14 se mérite, s’appréhende et se digère. À ce sujet, on n’a d’ailleurs jamais oublié ce que nous souffla Laurent Travers un soir d’automne, alors que l’on s’étonnait déjà des performances décevantes de Ngani Laumape au Stade français : « Rares sont les étrangers réussissant en championnat dès leur première saison, objecta le Racingman. Chez nous, Dominic Bird (ancien deuxième ligne néo-zelandais du Racing) a mis plus d’un an avant de se faire respecter de ses adversaires et devenir incontournable. Si j’étais vous, j’attendrais encore une saison avant de juger Laumape…» Aurait-on dû faire de même avec JJ ?

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