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PRO D2 - Derby audois : rivalité ou amitié ?

Par Didier NAVARRE
  • Le derby audois sera décisif aussi bien pour les Narbonnais, qui souhaitent se sauver, que pour les Carcassonnais, qui veulent se qualifier pour les phases finales.
    Le derby audois sera décisif aussi bien pour les Narbonnais, qui souhaitent se sauver, que pour les Carcassonnais, qui veulent se qualifier pour les phases finales. Stéphanie Biscaye - Midi Olympique. - Stéphanie Biscaye - Midi Olympique.
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Carcassonne accueille son voisin narbonnais. La notion de derby a certes disparu, mais la passion demeure, ça reste une belle affiche entre deux grands clubs.

Au sein du second niveau professionnel, deux départements peuvent se flatter de posséder deux équipes à ce niveau de compétition : l’Ain et l’Aude. Justement, ce soir à Albert-Domec, l’antre carcassonnaise, l’USC aura pour hôte son cher voisin narbonnais. Deux équipes qui ne tirent pas en ce moment, dans la même catégorie. Après vingt et une journée, Carcassonne loge dans le Top 6 et peut prétendre à disputer la phase éliminatoire, ce qu’il n’a jamais connu depuis son arrivée dans le monde professionnel. En revanche, Narbonne ferme la marche au classement. Ce vendredi, les Narbonnais vont tirer leur dernière cartouche, une victoire autoriserait le glorieux Racing à entretenir l’espoir du maintien.

En ce moment, le Carcassonne du président Calamel a le vent en poupe. Il est le club phare du département. Dans cette rivalité départementale, l’US Carcassonne est sur la plus haute marche du podium. Mais au regard des décennies passées, le prestige revient au club de la Sous-Préfecture. Le palmarès des deux clubs n’est nullement comparable. Rappelons que le RCNM possède l’une des plus belles cartes de visite du Royaume d’ovalie avec un double Brennus (1936-1979), neuf Challenge Yves-Du-Manoir conquis entre 1968 et 1991, une Coupe de France en 1985 et pour couronner le tout, trente-quatre joueurs narbonnais ont porté le maillot de l’équipe de France. Ne parlons pas des équipes de jeunes. De la Nationale B jusqu’aux cadets Alamercery, le Racing a connu la joie suprême.

À Carcassonne, la carte de visite est moins dense. Le club n’oublie pas le titre Jean-Prat en 2010 (Fédérale 1). Il est fier aussi de son titre Honneur en 1951, Troisième Division en 1966 et Fédérale 2 en 1975 et 2008. Dans l’ère moderne, Carcassonne n’a eu qu’un seul maillot bleu frappé du coq à se mettre sous la dent. Entre 1977 et 1980, l’ailier Daniel Bustaffa a été l’ambassadeur de l’USC à onze reprises. Cela dit, Carcassonn - Narbonne fait partie de la liste des derbys d’ovalie.

"Cette rivalité sportive, elle est entretenue plus par les supporters que les joueurs et dirigeants, précise Jean-François Beltran, ex-entraîneur de Carcassonne et Narbonne. Pour ma part, j’ai entraîné dans les deux clubs. Au contraire, les joueurs se respectent. D’ailleurs dans l’histoire, des Narbonnais ont porté le maillot de l’USC et vice et versa. De plus, avec le professionnalisme, la notion de derby est moins marquée. Pour ma part, je vois plus de l’amitié que de la rivalité entre les deux clubs."

 

Plus Béziers ou Perpignan que Carcassonne

Pour les nostalgiques, une double rencontre a tout de même marqué les esprits dans la décennie 70 et 80. En 1979, l’année du sacre narbonnais, l’USC s’est trouvé sur la route du Racing en huitième de finale à Toulouse. L’équipe de Claude Mur avait mené la vie dure à son rival (21-12). Un an après en seizièmes, le Racing avait eu toutes les peines du monde à se défaire de son rival (9-6) après prolongations.

"Il y a une rivalité mais historiquement elle n’a jamais été aussi marquée qu’avec Béziers et Perpignan d’autant moins que, contrairement à l’ASBH et l’Usap, elle a rarement débutée chez les jeunes (Carcassonne ayant rarement tutoyé le haut niveau, N.D.L.R.) et parce que beaucoup de joueurs narbonnais ont irrigué les rangs carcassonnais au cours des cinquante et soixante dernières années (voir liste ci-dessous). De plus, certains joueurs évoluant à Carcassonne, résident à Narbonne. Ce dernier élément a ainsi provoqué un lien sinon d’amitié en tous cas, de familiarité, une forme de fraternisation, parfois même hors terrain, de cordialité, voire d’estime liée à cette double fréquentation. Bref, RCNM -USC, c’est une franche opposition, un derby, qui peut alimenter le goût du défi, de l’acharnement dans l’affrontement mais pas celui de la détestation, du fanatisme ou de la haine", résume notre ancien confrère de la Dépêche du Midi, Jean-Pierre Oyarsabal et historien du rugby narbonnais.

Signe de l’engouement populaire de cette affiche, le standard du siège de l’US Carcassonne n’a jamais été autant sollicité pour la demande de places. Mardi au cœur de l’après-midi, la cellule communication carcassonnaise avait annoncé une vente de 4 000 places, un record depuis le début de la saison. Vivement vendredi soir et l’entrée des deux équipes pour ce match entre la Préfecture et la Sous -Préfecture.

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