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Top 14 - Arthur Vincent (Montpellier), l'incroyable parcours d'un miraculé

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    Arthur Vincent sera titulaire lors de la finale de Top 14 Icon Sport - Icon Sport
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Arthur Vincent – trois-quarts de Montpellier. Comme son coéquipier Benoît Paillaugue qui s’est gravement blessé quelques semaines avant lui, Arthur Vincent a réussi son incroyable pari : être remis avant la fin de saison de son club. Et ce soir, il jouera une finale au Stade de France. Parcours d’un miraculé.

Vous savez comme ils sont, sportifs de haut niveau. Il leur en faut toujours plus. Quand on l’a interviewé le 30 novembre dernier, lors de la cérémonie de remise des Oscars de Midi Olympique, Arthur Vincent se voulait raisonnable. Et plus que pessimiste sur ses chances de rejouer cette saison : « Je me suis blessé le 2 octobre dernier, j’ai été opéré le 20. Mais je me suis fait très vite fait une raison sur la saison en cours. Huit mois de convalescence à compter du 20 octobre, cela nous mène au 20 juin, soit pour les phases finales. Cela me paraît délicat de rejouer cette année. » Le 20 juin. Soit pile ce début de semaine ! Sauf que ce diable d’Arthur Vincent est revenu en avance.

Et pas qu’un peu : plus de quinze jours puisqu’il a fait son retour à la compétition pour le 5 juin dernier à Clermont. Depuis, le Tricolore aux 14 sélections a engrangé 97 minutes de temps de jeu : 17 au Michelin, et 80 à Nice, en demi-finale contre les Girondins. Et malgré la chaleur et le manque de compétition, on a vu à l’Allianz Riviera un Arthur Vincent fidèle à lui-même : hyperactif, agressif, percutant bref, intenable quoi. Tout ça pendant 80 minutes. Et ses statistiques ne font que confirmer ce sentiment : le gamin de Mauguio a terminé la rencontre avec sept courses, (meilleur score des trois-quarts du MHR), 38 mètres gagnés, deux défenseurs battus et sept plaquages effectués pour un seul manqué. Ce genre de match qui prouve à tout un staff qu’il a eu raison de lancer son joueur dans cette demi-finale.

Pourtant, n’allez pas croire qu’il a brûlé des étapes de sa rééducation. Il a juste travaillé dur et correctement, en partant d’un objectif accessible : « Je veux être remis à 100 % en juillet, pour la préparation estivale et d’enchaîner normalement. On m’a bien dit qu’il fallait que je fasse les choses correctement car je suis jeune et que je ne veux pas traîner cette blessure », nous assurait-il en novembre dernier. D’autant qu’il vivait là sa première grave blessure, et qu’il avait mal vécu la précédente, pourtant moins sérieuse : « Je m’étais fait une fracture du troisième métatarse au lycée, et je l’avais très mal gérée mentalement. Je n’en n’avais que pour six semaines, mais j’avais mal vécu la frustration car j’avais eu peur pour mes sélections en équipes de France jeunes. Mine de rien, cette blessure était bien moins grave mais elle m’a servi. »

Paillaugue, le compagnon d’infortune

L’international a appris de ses erreurs. Et même si, en connaissant son côté hyperactif, on peut imaginer qu’il a parfois voulu accélérer son processus de convalescence, il ne l’a pas fait. Mais le travail a payé, et à mesure que les semaines passaient, il grappillait du temps. Il faut dire qu’il était bien accompagné : « En attendant d’être opéré, j’ai parlé de cette blessure avec des anciens, notamment Guilhem Guirado qui a connu ces expériences. » Il a aussi trouvé un bon compagnon d’infortune en la personne de Benoît Paillaugue, foudroyé par une blessure similaire lors de la toute première journée de championnat, à Toulon. Pourquoi « bon compagnon » ? Parce que Paillaugue connaissait parfaitement ce long chemin du rétablissement, pour l’avoir vécu avant : « Il est un peu mon lièvre d’ailleurs, plaisantait Vincent, même si je sais que je ne le rattraperai pas. Il a été opéré avant moi et pour lui aussi les choses avancent bien. »

La semaine dernière, l’emblématique numéro neuf des Cistes nous confirmait le rôle qu’il a joué dans cette épreuve du jeune international : « Je savais ce que c’était donc j’ai pu l’aider. C’était sa première blessure grave. Il a cogité, aussi mais a travaillé fort. On s’est suivi tout au long de la rééducation. J’avais un mois et demi d’avance, sur lui, donc on ne s’est pas tiré la bourre car c’est énorme comme délai. Et de toute façon je lui avais dit d’entrée qu’il ne me rattraperait jamais, malgré mes 34 ans ! (rires) En revanche, on s’est entraidé. On a passé beaucoup de temps ensemble. C’est aussi une belle victoire pour lui que de se retrouver ici aujourd’hui.  Une victoire pour lui bien sûr, mais pas uniquement. La présence d’Arthur Vincent est une victoire pour l’ensemble du MHR. Pourquoi ? Parce que c’est un enfant du club qui va monter à Saint-Denis pour tenter de lui ramener son premier bouclier de Brennus.

L’image est forte. L’image est belle. Et elle a été rendue possible par la nouvelle politique sportive, qui a fait le nécessaire pour prolonger le contrat de son jeune talent longtemps courtisé par le Stade toulousain. Ce club a décidément bien changé. Et en bien, en plus.

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