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En Nouvelle-Zélande, les féminines sont tombées les armes à la main

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    En Nouvelle-Zélande, les féminines sont tombées les armes à la main Photo by Icon Sport Dave Lintott / Icon Sport - Dave Lintott / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Bien qu’elles aient signé leur meilleure prestation depuis le début du Mondial, les Bleues voient, encore une fois, leur route s’arrêter aux portes d’une finale. Elles ont pourtant parfaitement abordé ce rendez-vous, mais des erreurs individuelles leur ont coûté une finale historique. Rageant.

Le XV de France Féminin en a connu des désillusions en demi-finales. À quasiment chaque édition : 1991, 1994, 2002, 2006, 2010, 2014, 2017… et maintenant 2021 (ce Mondial n’a pas été renommé en 2022). Huit demies de chute pour les Bleues, donc, et toujours aucune finale. Mais celle-ci était peut être la plus rageante de toute. Pourquoi ? Parce qu’elle mettait aux prises les Tricolores face aux hôtes de la compétition, cinq fois championnes du monde, chez elles, à l’Eden Park. Parce que ce groupe s’était révolté, libéré en cours de compétition. Une histoire qu’elles voulaient la plus longue et la plus belle possible, malgré leur inexpérience de ce niveau, puisqu’une grande majorité de ce groupe découvrait le Mondial.

Marseillaise VS Haka

Cette majorité allait aussi découvrir l’enfer d’une demi-finale de Coupe du monde. D’autres affrontaient pour la première fois les Black Ferns. Celles-là même qui les avaient si souvent impressionnées avec leur mythe et leur haka. Cette fois, les Françaises ne se sont pas laissées faire. Sitôt la danse traditionnelle maorie achevée, elles ont refermé leur ligne en cercle et ont chanté à gorges déployées le dernier couplet de la Marseillaise. Histoire d’avoir un dernier moment entre elles, et d’évacuer ce moment censé prendre un ascendant psychologique sur elles. Et cela a marché. Comme à leur habitude, les Tricolores ont signé une entame de match tonitruante, arrivant rapidement au pied des poteaux kiwis. Sûres d’elles, elles ont voulu mettre ces Black Ferns K.-O., comme l’avaient fait les Australiennes lors de leur premier match (17-0 pour les Wallaroos après 30 minutes de jeu). Elles ont choisi les touches plutôt que les points et lancé leur mauls dévastateurs depuis le troisième bloc de saut où la talonneuse Agathe Sochat a régulièrement trouvé Gaëlle Hermet. Et même quand les Kiwis sont revenues au score, elles ont su répondre d’emblée, à l’image de cet essai de Gabrielle Vernier - encore excellente samedi soir - juste avant la pause. Bref, leur plan marchait à merveille. Jusqu’au début de la deuxième mi-temps, où les Néo-zélandaises leur ont volé les clés de la rencontre : « Elles jouaient rapidement les pénalités pour garder la possession et enchaîner, analysait la talonneuse Agathe Sochat. Elles voyaient que nous étions en place en touche, et préféraient éviter les mêlées. » Les vagues noires se sont faites alors plus fréquentes, et plus violentes. Les montées défensives françaises moins agressives, moins percutantes. C’est ainsi que le mur bleu commença à se fissurer… Jusqu’au terrible dénouement que l’on connaît.

Erreurs individuelles fatales

Une fois rentrées à leur hôtel Pullman au centre d’Auckland, les Bleues ont tout de même souhaité partager un verre ensemble mais elles restaient inconsolables, même deux heures après le coup de sifflet final. Et chacune regrettait les erreurs individuelles. Emilie Boulard devait repenser à l’exploit que Ruby Tui signa sous ses yeux, en aplatissant le ballon à trois centimètres de la zone de ballon mort. Clara Joyeux avait le menton qui tremblait en évoquant ce bras cassé sifflé contre elle à la 34e minute qui amena l’essai de Fluhler à l’aile. Idem pour Safi N’Diaye qui, surprise par la charge de la pilier Santo Taumata, n’a pas eu le temps de se baisser et fut sanctionnée d’un carton jaune. Il y avait aussi ce terrible deux contre un, vendangé par Maëlle Filopon à la dernière minute, alors qu’elle avait encore Emilie Boulard à sa gauche. Et puis cette foutue pénalité manquée, qui risque de hanter Caroline Drouin pendant longtemps. Avec le recul, on s’interroge aussi sur le choix du staff, qui a laissé trois joueuses sur le banc, dont une avant (la talonneuse Célia Domain) et une buteuse (Lina Queyroi) : « Il n’y a pas de regret sur le turnover et l’utilisation de nos finisseuses, justifiait Thomas Darracq. Il y avait toujours la difficulté d’aller jusqu’au bout et de ne pas finir en infériorité et c’est toujours tendancieux. Les filles qui sont rentrées ont tout donné. »

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