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Top 14 - Baptiste Serin (Toulon) : "Je suis venu à Toulon pour écrire ma propre histoire"

Par Tristan Failler
  • Baptiste Serin lors de la recontre face à Bayonne
    Baptiste Serin lors de la recontre face à Bayonne Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Fougueux demi de mêlée du Rugby club toulonnais, Baptiste Serin se livre en longueur sur ses ambitions avec le club varois. Sa relation avec les supporters, l’épisode Mignoni ou encore son absence du groupe XV de France, tous les sujets sont évoqués. Le Landais aux 42 sélections en Bleu s’exprime avec beaucoup de positivité sur son passé et se projette sur le futur qu'il espère radieux.

Baptiste, votre prochain match sera le 70ème sous les couleurs du RCT. Que retenez-vous de ces quatre premières saisons ?

Un peu de frustration parce que j’attendais que collectivement ça soit encore mieux. On ne passe pas loin à chaque fois de quelque chose de positif. Je ne suis pas rassasié. Nous avons fait une bonne saison lors de l’année covid, qui malheureusement s’arrête. L’année dernière, on fait une belle épopée européenne qui se termine par une défaite face à Lyon, avec là aussi des regrets. Que ce soit le staff, les joueurs, les dirigeants et les supporters, on est tous frustrés parce qu’on sait qu’on peut faire tellement mieux. Maintenant, il faut des actes et il faut que l’on passe un cap. Pour cela, on doit être dans le positif et tirer dans le même sens, avec ça on peut faire de belles choses.

Toulon est un club mythique avec une histoire chargée et un passé glorieux. Le poids du maillot est-il lourd ?

En signant à ici, tu viens parce qu’il y a une histoire. Mais je suis venu à Toulon pour écrire ma propre histoire, notre propre histoire avec le groupe. La difficulté ici, c’est que tout le monde, tout l’environnement autour du RCT, a été habitué à gagner et que nous on vit avec cette pression qui est là. Mais on est conscient de la pression et quand on pense qu’on n’est pas prêt, il ne faut pas venir à Toulon.

Cette saison, vous réalisez encore un bon début de parcours en Challenge Cup. Remporter cette coupe d’Europe est-il votre objectif prioritaire désormais ?

C’est la satisfaction de notre début de saison en tout cas. Le positif qui s’en dégage doit nous permettre de retrouver la confiance nécessaire pour performer en Top 14. Nous avons réalisés un turn-over important et ça a remis de la concurrence, de l’émulation. Nous sommes allés chercher cette qualification tous ensemble, avec l’intégralité du groupe. En 2020 et 2022, on reste sur deux finales perdues avec deux épopées bien différentes. Cette fois, on veut essayer de la gagner pour revivre ces émotions avec les supporters.

Vous n’avez encore jamais disputé de phase finale en Top 14. Manquer le rendez-vous cette année, c’est quelque chose qui trotte dans votre tête ?

C’est possible que ça m’échappe encore cette année mais ce qui m’anime c’est d’y arriver. Je ne lâche rien et le groupe entier ne lâche rien. Même si on est conscients qu’on peut faire beaucoup mieux, on sait que l’on est capable de jouer des phases finales. On était proche de le faire l’année dernière alors que c’était encore moins bien embarqué et ça nous échappe sur un rebond défavorable à la 70ème au Racing 92 où on mène tout le match. On se doit d’y croire. On va bientôt être à effectif à peu près complet. On va récuperer Jean-Baptiste Gros, Mathieu Tanguy, Emerick Setiano dans les prochaines semaines. Le retour de Gabin Villière fait du bien aussi. Ce sont des mecs qui vont nous amener de la hargne et l’envie de se battre ensemble. C’est ce qu’il faut qu’on retrouve.

"Quand ton public est déçu de tes performances, de celle du club, forcément ça t’atteint."

Justement le fait d’être trop rarement au complet, ça vous empêche de developper cette force collectif qui manque parfois ?

Peut-être mais je crois surtout qu’il ne faut pas qu’on se trouve d’excuses. Quand le collectif est huilé, tu peux changer Pierre, Paul ou Jacques, c’est pas ça qui modifie tout l’assemblage. Là où je trouve du positif à avoir tout le groupe, c’est dans l’émulation, dans la concurrence. Personne ne se sent confortable et ça te pousse à faire mieux tout le temps. Ça enrichit les postes et ça oblige les coachs à faire des choix. On arrive à un moment de l’année où il faut commencer à accélérer et on va voir si le groupe à la force de caractère pour le faire. Le calendrier janvier, février et mars est costaud, mais nous le sommes aussi. C’est le moment de croire en nos capacités, ça peut être dans les semaines à venir que tout peut basculer dans le bon sens pour nous.

À l'aube de ces semaines charnières, vous appelez donc à une ferveur toute particulière de vos supporters ?

On a besoin que les supporters poussent, de sentir une unité derrière notre groupe. On aura besoin de tout le monde. La situation ne nous va pas et on est les premiers atteints. Le départ d’une saison peut se faire sur des petits détails, ça peut être dans les semaines à venir. Ce sont des moments qui ont été durs à passer, mais on a les cartes en main pour faire changer les choses.

Justement, la relation du RCT avec ses supporters est particulière. Ils peuvent être très sévères avec vous mais aussi tout vous donner. Vous le saviez en arrivant à Toulon mais comment vous le vivez ?

Évidemment que je savais à quel point Mayol est exigeant. Quand ton public est déçu de tes performances, de celle du club, forcément ça t’atteint. Et si ca ne te touche pas, c’est que tu n’es pas concerné. Ce n’est pas le cas de notre groupe. Maintenant on doit transformer cette pression extérieure en notre faveur. Quand je venais avec Bordeaux, je savais que c’était dur ici parce qu’il y avait tout Mayol qui les soutenais. Il faut qu’on montre qu’on en veut et qu’on emmène les supporters avec nous. Ça passera par des performances et par le fait de tout donner, de ne rien lâcher.

"La Coupe du monde en France ? Ça pourrait être mon dernier objectif avec l’équipe de France"

Comment avez-vous vécu l’information qui révélait que Pierre Mignoni était en partance pour le XV de France après la coupe du monde 2023 ?

Surpris d’abord. Je l’ai déjà vécu à Bordeaux. Quand Jacques Brunel a été appelé en équipe de France, c’était mon manager. Ça fait bizarre. On se dit que quelque chose a été mis en place et que tout va être chamboulé. Mais cette fois, le lendemain matin de l’information ça a été éteint. Il est venu nous parler et c’était réglé. Une petite information comme ça peut prendre beaucoup d’ampleur dans le vestiaire et finalement ça n’a pas fait trop de bruits au sein du groupe. Le staff a fait ce qu’il fallait.

Pour poursuivre sur le XV de France, vous n’avez pas été appelé pour la préparation du Tournoi des 6 Nations à Capbreton, alors que Maxime Lucu et Baptise Couilloud étaient forfaits. Vous le comprenez ?

Le staff m’a appelé pour m’expliquer les raisons de mon absence. Après, les choix sont les choix, c’est le sort des sélectionneurs d’en faire. Fabien Galthié m’a dit sur quoi il m’attendait. À moi de bosser en ce sens pour retrouver une place. Ça passera par les résultats avec Toulon et j’en suis conscient. Une chose est sûre : je donnerai tout et je ne lâcherai rien.

Baptiste Serin avec le maillot du XV de France face à l'Italie lors du Tournoi des 6 Nations 2021
Baptiste Serin avec le maillot du XV de France face à l'Italie lors du Tournoi des 6 Nations 2021 Icon Sport

Vous signez pour une place de troisième numéro 9 dans la hiérarchie des Bleus lors de la coupe du Monde ?

Bien évidemment ! Ce n’est pas une question de hiérarchie, c’est le fait de vivre une aventure humaine incroyable. Je l’ai vécu au Japon, c’est quelque d’inoubliable dans ma carrière. On arrivait de tellement loin qu’on ne savait même pas si on allait se qualifier. On passe en quart et, sur des coups de dès, on peut être en demie. 

C’est votre objectif ultime cette année ?

Ce serait mentir que de dire le contraire mais les objectifs en clubs sont tellement importants aussi. Rien n’est sûr mais ça pourrait être mon dernier objectif avec l’équipe de France parce qu’après il y a d’autres joueurs qui pousseront. Dans le rugby de haut niveau, c’est très dur de se projeter à quelques mois. Tout joueur qui croit un tant soi peu à l’équipe de France ou qui y a déjà goûté a envie d’en être.

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