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Yato, le retour fracassant de l’extra-terrestre

Par Nicolas Zanardi
  • Peceli Yati a été l'un des grands acteurs de la victoire face à Castres.
    Peceli Yati a été l'un des grands acteurs de la victoire face à Castres. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Bombardé titulaire par Christophe Urios alors qu’il n’avait plus démarré une rencontre depuis le 3 février 2022, le Fidjien a tout bonnement servi une performance d’extraterrestre au public du Michelin.

Un an. 366 jours exactement que Peceli Yato n’avait plus débuté un match de rugby, sa dernière apparition remontant au 3février 2022 en Champions Cup face à l’Ulster… Une date maudite, début d’une période qui vit Yato se faire opérer des ligaments croisés du genou avant de connaître un enchaînement invraisemblable de blessures, et de le laisser craindre qu’il soit définitivement perdu pour le rugby. C’est dire si l’on se trompait… Le hasard (ou pas) faisant bien les choses et permettant un énième retour à l’entraînement du phénomène fidjien la semaine dernière, Christophe Urios a ainsi sauté sur l’occasion pour le réintégrer la semaine dernière à Lyon, pour vingt minutes plutôt concluantes. La suite ? C’est le manager de Clermont qui la raconte. «Au vu de nos problématiques du moment, la question s’est évidemment posée: après treize mois sans jouer, est-ce qu’il fallait le faire attaquer contre Castres? Ce n’était pas simple à trancher, d’autant que l’on s’attendait à pas mal de ping-pong, ce qui oblige à beaucoup courir dans le vide, beaucoup travailler sans ballon, il aurait pu très vite se retrouver dans le rouge.»

«En fait, c’est Christophe qui m’a demandé si je pouvais jouer titulaire ou pas, s’amusait Yato après la rencontre. J’ai trouvé ça bien qu’il vienne en parler directement avec moi. Je lui ai dit: «C’est toi qui décides, si tu veux que je joue, je peux.» C’est bizarre à dire, mais pendant notre plus gros entraînement de la semaine, j’ai essayé de jouer comme si mon genou n’avait rien. Il faut essayer de se déconnecter dans la tête, sinon on aurait toujours peur quand on revient d’une si longue blessure. Finalement, je me suis senti plutôt bien.» Propos confirmés par Urios. «Il nous a fait des choses tellement incroyables pendant cet entraînement qu’au final, on n’a pas hésité longtemps…»

« J’avais envie de montrer un cœur de guerrier »

Force est d’ailleurs de constater que l’impression laissée par Yato s’est amplement confirmée en match. Combien de joueurs au monde peuvent-ils en effet se targuer d’un triplé pour leur retour comme titulaire après plus d’un an sans jouer? C’est dire ici la caste à laquelle appartient Yato, celle des purs phénomènes, capables de cavaler au large comme un trois-quarts à la 79e juste après être passé au poste de deuxième ligne, ou de marquer sur une pénalité jouée à la main un essai tout seul, en battant quatre défenseurs, comme un géant au milieu d’un jardin d’enfants. «Ce qui m’animait sur cette action, c’est l’envie, jurait Yato. L’envie de montrer un cœur de guerrier. Dans cette équipe, il y a des jeunes joueurs qui suivent, le rôle des vieux comme moi est de leur montrer la voie. C’est pour ça que je dis que c’est un travail d’équipe. Ce triplé, franchement, ce n’est pas à mettre à mon seul crédit, c’est juste le travail de mes équipiers que j’ai conclu. Ça a bien tourné pour moi, mais ce sont les autres qui ont bossé dur pour que je passe la ligne.»

Reste maintenant le plus difficile, concernant Yato. À savoir, comment gérer ce joueur hors normes jusqu’à la fin de la saison, dont le genou sera assurément le talisman sur lequel le staff médical devra veiller jour et nuit ? «Il reste neuf matchs, on a besoin de travailler très dur pour bien finir et je ne vais pas lâcher, promettait le Fidjien. Il y a de bons joueurs dans cette équipe en deuxième et troisième ligne, mais je veux jouer, je veux aider cette équipe à atteindre le top 6. Alors, je vais garder mon genou bien au frais dans la glace jusqu’à lundi ! Mais j’ai toute confiance en notre staff médical qui a super bien travaillé avec moi pendant ces treize mois. Je leur dois beaucoup.»

«Il va falloir qu’on s’occupe bien de lui, c’est sûr, confirmait Urios. Peceli, il amène cette puissance hors du commun dont on a besoin, comme tout le monde. Il fait partie de ces mecs qui font des dégâts avec pas grand-chose.» Mathieu Babillot peut le confirmer, dont l’épaule céda en retombant au sol après un plaquage sur le colosse de l’ASM. Un autre des dégâts collatéraux de ce retour de surhomme, à qui l’ASM doit déjà beaucoup.

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