Abonnés

6 Nations 2023 - Irréductibles écossais

Par Paul ARNOULD
  • Duhan Van der Merwe se promène sur son aile et c’est toute l’Écosse qui se prend à rêver de grand chelem après le meilleur départ dans le Tournoi du XV du Chardon. Photo Icon Sport
    Duhan Van der Merwe se promène sur son aile et c’est toute l’Écosse qui se prend à rêver de grand chelem après le meilleur départ dans le Tournoi du XV du Chardon. Photo Icon Sport Spi / Icon Sport - Spi / Icon Sport
Publié le
Partager :

Les Ecossais ont battu le pays de Galles. Avec deux victoires bonifiées et dix points au classement, l’Ecosse reste en course avec l’Irlande pour le Grand Chelem.

Avouez-le amoureux du Tournoi, passer du magnifique Irlande - France à Écosse – pays de Galles ne fut pas loin d’être aussi douloureux que d’aller voir le dernier Astérix au cinéma après s’être délecté du classique de Chabat. Chacun ses références on en convient, mais l’intensité (46 minutes de temps de jeu effectif !), la dramaturgie et le niveau technique aperçus du côté de l’Aviva Stadium ne ressemblaient en rien avec le spectacle qu’offrirent Écossais et Gallois dans la nuit fraîche de Murrayfield.

Longtemps, les acteurs de jeu nous replongeâmes dans les abîmes du bon vieux Tournoi fait d’affrontements frontaux et brutaux et de guerres de tranchées dans les rucks.

À l’Athènes du Nord, les gladiateurs des temps modernes commencèrent par nous rappeler ce que furent les bons matchs d’hiver, ces fameuses rencontres où le ballon glisse sans raison, où aligner trois passes tient du miracle et où l’indiscipline décide du vainqueur. En outre, on était plus proche d’un remake au Puy du Fou qu’un affrontement devant César en personne.

Meilleur début de Tournoi de son histoire

L’Écosse habituellement magnifique, mit du temps à prendre la mesure de l’événement. Opposés à leur bête noire tout de rouge vêtue invaincue à Murrayfield depuis une défaite en 2017, les hommes de Gregor Townsend balbutièrent leur rugby tant et si bien qu’ils donnèrent l’impression de vouloir tout gâcher après une performance homérique en Angleterre. Mais la version 2023 de l’Écosse a appris de ses erreurs d’antan et en voyant des Gallois plus que motivés pour décrocher leur huitième cuillère de bois dans quelques semaines, la joyeuse bande écossaise prit son destin en main.

Elle revint tout d’abord à l’essentiel avec un essai en force de George Turner, avant que l’intéressé ne se saborde en plaquant beaucoup trop haut le pauvre George North (carton jaune). À un de plus, les Gallois revenaient au score mais le pire les attendait en seconde période. Finn Russell, dont le match était comme souvent illisible, se décidait enfin à endosser la meilleure version de lui-même et offrit deux essais à Kyle Steyn, l’un avec une chistera après contact délicieuse, l’autre avec une passe au pied lumineuse.

Les Ecossais réalisent le meilleur début de Tournoi de leur histoire.
Les Ecossais réalisent le meilleur début de Tournoi de leur histoire. Spi / Icon Sport - Neil Hanna

Aidés par des Gallois grossièrement indisciplinés (un carton jaune et 17 pénalités), les Écossais se déchaînèrent enfin et inscrivirent l’essai du bonus offensif, sous la furia du fidèle public d’Edimbourg, las d’endosser toujours le rôle de perdant magnifique. Depuis le Tournoi des 5 Nations 1996, époque où vous achetiez le Midol en francs, l’Écosse n’avait pas remporté ses deux premiers matchs de la compétition.

Cap vers le Grand Chelem

Amis des statistiques, la performance écossaise ne s’arrête pas là. Jamais les Écossais n’avaient empoché 10 points après deux journées depuis l’introduction des points de bonus en 2017. Jamais aussi, ils n’avaient battu les Gallois par plus de 25 points d’écart. "On jouait pour ce trophée – la Doddie Weir Cup (en hommage à Doddie Weir, ancien deuxième ligne écossais décédé prématurément d’une maladie neurologique) – et je suis sûr qu’il aurait été fier, racontait Townsend après le match. Il m’envoyait toujours des messages et je l’imaginais avec une Guinness assis à la maison."

De là où il est désormais, on s’imagine le légendaire Doddie Weir avec un sourire complice au moment où ses cadets, toujours invaincus, entreront au stade de France pour en découdre. Tout le Vieux-Continent est occupé par les Irlandais… Tout ? Non ! Une bande d’irréductibles Gaëls résiste encore et toujours à l’envahisseur…

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?