Horizon - Gérard Bertrand : "Je suis vigneron et metteur en fêtes"

Par Jean-Luc Gonzalez
  • Gérard Bertrand, ancien numéro 8 de Narbonne et du Stade français est aujourd'hui à la tête d'un groupe viticole. Gérard Bertrand, ancien numéro 8 de Narbonne et du Stade français est aujourd'hui à la tête d'un groupe viticole.
    Gérard Bertrand, ancien numéro 8 de Narbonne et du Stade français est aujourd'hui à la tête d'un groupe viticole. Midi Olympique
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L’ancien numéro 8 de Narbonne et du Stade français est aujourd’hui à la tête d’un groupe viticole en pleine réussite et connu dans le monde entier. Pour en arriver là, Gérard Bertrand a pris des risques et choisi la voie de l’excellence. Il raconte son parcours de vie marqué à 22 ans par le décès de son père Georges.

Comment êtes-vous entré dans le rugby ?

Mon père était arbitre de première division, dès l’âge de cinq ans j’ai accompagné mes parents un peu partout en France. Très jeune, j’ai découvert tous les stades de France avant d’y jouer avec le Racing club narbonnais. J’ai des souvenirs de Nice, Brive, Grenoble, d’André Herrero, Jean-Luc Joinel ou Jean-Claude Ballatore…

Et vos premiers ballons, quand les avez-vous touchés ?

Au même âge, sur la place de Saint-André-de-Roquelongue, notre village, où tous les soirs s’organisait une partie de rugby avec mes nombreux cousins. A la sortie de l’école, on jetait le cartable dans un coin et on refaisait Narbonne-Béziers à deux contre deux ou trois contre trois ou plus. C’était du rugby de rue sept jours sur sept. J’ai laissé mes genoux sur le goudron de ce terrain de jeu.

Dans ma famille, tout le monde a joué, mes oncles, mes cousins. Mon père et son frère Paul ont fondé le club de Saint-André en 1974. Dès huit-neuf ans, j’ai accompagné les grands. Alors, quand j’ai eu treize-quatorze ans, avec les plus âgés, j’ai commencé à faire le con dans tous les bals des Corbières. J’ai adoré cette vie à la campagne. Il y avait le rugby, l’école, la vigne, l’église où j’étais enfant de chœur.

Votre père, Georges Bertrand, vous a passé le virus du rugby sans vraiment le vouloir.

Il avait joué à Tuchan, à Carmaux et aussi à Perpignan avec Jo Maso à la fin des années soixante. Malgré un travail de viticulteur qui lui prenait un temps fou, il n’avait jamais coupé avec le rugby, devenant entraîneur du club du village et restant arbitre jusqu’à son décès accidentel en 1987. Cette aventure humaine lui plaisait, le plus drôle c’est qu’il n’assistait jamais aux rencontres de son équipe, mon oncle lui en faisait le compte-rendu le dimanche soir.

Quels souvenirs gardez-vous de cette vie jusqu’au décès de votre père ?

Georges était le dernier d’une famille de neuf enfants, et ma mère, Geneviève, l’aînée d’une fratrie de huit. J’ai toujours eu plein d’oncles et de cousins que ma grand-mère, Paule, une femme de caractère, née en 1900, réunissait souvent autour d’une grande table. On y parlait en occitan, de rugby, de vigne et de politique. Sauf que trois mois avant les élections, ma grand-mère interdisait ce sujet. La moitié de ma famille était gaulliste, l’autre moitié socialiste. C’était un peu la guerre entre eux. Il est arrivé lors d’élections municipales à Saint-André que mes oncles aient trouvé leurs beaux-frères dans la liste opposée. Mais Paule veillait.

Quel est votre premier souvenir de vendange ?

J’avais dix ans quand mon père décida que Guylaine, ma sœur, irait à la vigne et moi à la cave. J’ai commencé par visser des manches, à nettoyer les cuves et les comportes, c’était rudimentaire. Un soir, il m’a dit : « Gérard, tu as de la chance, à cinquante ans, tu auras quarante ans d’expérience. » Lui me voyait à cinquante ans, moi pas.

Et votre premier verre de vin, quand y avez-vous eu droit ?

Mon père me l’a servi à sept ans. Ma grand-mère avait fait de la langue de bœuf. Ce vin, je ne sais pas s’il était bon ou pas. Ce fut un baptême de palais.

Très jeune, vous faisiez donc votre part de besogne.

Les vacances de février, je les passais à attacher la vigne. En été, avec ma sœur, nous désherbions à la pioche et on retirait des cailloux. Le réveil sonnait à quatre heures du matin six jours sur sept. C’était dur mais il y avait de bons moments, comme le petit-déjeuner dans la vigne. Je dis merci à mes parents d’avoir construit ma vie sur les valeurs du travail. Cela fait trente-cinq ans que je bosse entre soixante et soixante-dix heures par semaine. Ça n’a jamais été une souffrance. Depuis une quinzaine d’années à peine ma femme Ingrid et moi, partons en vacances.

Votre père est décédé alors que vous n’aviez que 22 ans. Comment avez-vous vécu cela ?

Il n’y a pas d’âge pour perdre son père, sa mort a changé ma vie. Ce fut douloureux mais inconsciemment il m’avait préparé à cette succession. Il était fédérateur, avait un fort caractère et le sens des valeurs, dans sa vie professionnelle comme dans l’arbitrage. Un jour, après un match entre Nîmes et Nice, il avait convoqué Bernard Herrero qui avait été épouvantable, il ne l’avait pas sorti. Devant Jean-Claude Ballatore, mon père lui avait fait la leçon : « Si je ne t’ai pas expulsé c’est parce que ça t’aurait privé d’une sélection en équipe de France. » Je revois encore Herrero, tête basse : « Oui, monsieur Bertrand. Merci, monsieur Bertrand. »

Au décès de mon père, je suis entré en survie. Il m’a fallu intégrer deux métiers, celui de vigneron et de courtier en vin. J’avais vingt-cinq personnes à manager. J’ai appris sur le tas ce que je ne savais pas encore. Je menais une vie monacale, travaillant toute la semaine, me reposant le samedi pour être en forme le dimanche sur le terrain.

Aviez-vous suivi des études spécifiques pour reprendre un jour la propriété de votre père ?

Je suis passé par le lycée agricole Charlemagne de Carcassonne où je jouais à XV et à XIII. Toutes les têtes dures de la région étaient là. Mais j’ai redoublé ma terminale, à cause de ça mon père ne m’a pas parlé pendant six mois. Le bac en poche je suis parti à Toulouse pour y suivre des études en IUT de commercialisation, c’est là que j’ai rencontré Robert Bru et Fred Artigot dans le cadre d’un sport-études universitaire rugby. C’est fou, mais Bru a complètement changé mon jeu. J’étais capitaine des juniors de Narbonne, j’allais devenir international universitaire, il m’a appris à passer les bras, à jouer dans les intervalles, à abandonner ce demi-tour contact qui était l’essence même du rugby narbonnais.

Les anciens parlent souvent de cette essence, de cette identité, perdues au moment de l’avènement du rugby professionnel.

Le rugby amateur n’était pas standardisé. Je m’en étais rendu compte en accompagnant mon père un peu partout en France. Narbonne, le club dans lequel je vis depuis quarante-six ans, s’est construit un caractère propre grâce à des hommes comme Aimé Cassayet, Jean Carrère, les frères Spanghero, Jo Maso, Didier Codorniou. C’était pareil à Toulon, à Béziers, au Boucau et dans la France entière.

Aujourd’hui, les joueurs viennent d’un peu partout. J’admets cette mondialisation, pour autant j’aimais mieux l’autre période. Grâce ou à cause du professionnalisme, le rugby s’est formaté, aseptisé. Dans mon métier, celui de la vigne, je me bats tous les jours, depuis trente ans, et avec une certaine réussite, contre la standardisation. Nous sommes leader mondial en bio et en biodynamie. C’est la meilleure façon de garder les sols vivants, de révéler le goût de quelque part et pas de quelque chose.

Et de quelqu’un ?

Non, l’homme est là pour transcender le terroir. Il est possible de changer les équipes, le matériel, les cépages, mais le terroir, jamais. Il n’y a rien de plus beau que de chercher à le révéler.

À vous entendre, on pense à Fabien Galthié qui s’est mis en tête de révéler ce terroir français pour lui rendre sa fierté et en faire le meilleur du monde.

Quand j’ai été président de Narbonne, à 31 ans, j’avais tenté de le recruter. Je n’étais pas le seul. À Colomiers, c’était un esthète. Son passage à Paris a fait de lui un autre homme, un autre joueur. Comme moi, il a beaucoup appris au contact de Max Guazzini, le plus grand communicant que le rugby ait connu. Fabien, je l’ai toujours vu crayonner des phases de jeu sur une nappe au bord d’une table. Il y a longtemps qu’il a intégré toutes les dimensions du rugby, il est habité par sa mission. Il est d’une exigence absolue. C’est pour ça que l’équipe de France sera championne du monde.

Vraiment ?

Si son potentiel est à son maximum et si ne jaillissent pas des problèmes géopolitiques, oui, elle ira au bout. À condition aussi que l’harmonie entre le politique et le sportif fonctionne. L’unité aurait dû prévaloir jusqu’à la Coupe du monde autour de ceux qui avaient ramené cette organisation en France. Le rugby français n’imagine pas ce qu’un titre mondial pourrait changer, et très vite, en lui donnant une économie qu’il cherche encore. À part Toulouse et La Rochelle, deux institutions ayant développé des modèles solides, les autres membres du Top 14 sont des clubs-entreprises.

Les hommes doivent comprendre que la nature est toujours plus forte et plus intelligente qu’eux.

 

Vous avez été vous-même président de Narbonne, seriez-vous tenté de le redevenir ?

Non. En 1995, j’ai géré le passage de l’amateurisme au professionnalisme. Cette aventure a duré trois ans durant lesquels j’ai fait venir au club Alain de Pouzilhac, Pierre Berbizier, des joueurs comme Massimo Giovanelli et Alessandro Stoïca. À la fin, j’étais harassé, j’avais perdu ma naïveté. J’ai mis du temps pour tourner la page mais j’ai construit ensuite une entreprise de dimension mondiale. Ça m’a pris du temps pour lui donner des assises solides, je me suis mis en danger vis-à-vis des banques. Il m’a fallu courir, mais depuis quinze ans ça marche très bien. Je continue à me lever tôt et à me coucher tard. Je veux absolument conserver mon punch et mon impertinence. Il en fallait pour jouer dans la cour des grands avec les vins du Languedoc.

Vous racontez dans votre premier livre « Le vin à la belle étoile », qu’un problème de santé rencontré à 22 ans a été décisif dans votre parcours.

Oui, j’avais un souci au niveau hépatique. Un homéopathe a réglé ça assez vite. J’ai appris à son contact que chacun d’entre-nous a un terrain particulier avec une réponse spécifique pour le traiter. Cette idée s’est renforcée lorsque j’ai lu le livre de Rudolf Steiner, le théoricien de la biodynamie. J’ai compris que ce concept était l’homéopathie pour les plantes par les plantes. J’ai commencé avec deux hectares, puis quatre, puis la totalité, soit neuf-cents hectares.

Les bienfaits sur le sol ne sont apparus que deux-trois ans après. J’ai alors arrêté les intrants chimiques. C’est ainsi que notre travail a été reconnu dans le monde entier par l’intermédiaire du Clos d’Ora, du Château l’Hospitalet et du Clos du Temple. Dans mon deuxième livre, « La nature au cœur », j’explique que pour un monde meilleur, il faut respecter le bio et la biodiversité. Les hommes doivent comprendre que la nature est toujours plus forte et plus intelligente qu’eux, tenter de la contrôler tient du péché d’orgueil.

Vous écrivez aussi que « le vin n’est pas un produit essentiel, de base, donc la viticulture doit être exemplaire dans sa façon de respecter la planète ».

L’homme est tenu de manger pour vivre, ça l’oblige à faire des compromis avec la nature. Boire du vin, c’est réjouir son cœur et enchanter ses papilles, autant que le fruit du travail du viticulteur soit respectueux de la planète et de l’environnement.

Comment anticiper les troubles climatiques et les canicules que l’on nous annonce ?

90 % du vignoble du Languedoc ne sont pas irrigués. Jusqu’à 32-35 degrés, la vigne n’en a pas besoin d’eau. Quand il fait 40, elle est en demande. L’été dernier, comme il avait plu en juin, les trois vagues de chaleur ont été correctement encaissées. Mais demain ? Je milite auprès de Carole Delga, la présidente de la région Occitanie pour un grand plan sur l’eau qui permettrait de ne pas choisir entre l’agriculture, le tourisme et les êtres humains. Des solutions existent, il y a sous nos pieds, dans les Corbières, une mer souterraine, il y a le barrage de Vinça et l’eau du bas-Rhône.

On doit surtout éviter la guerre de l’eau. La biodynamie propose des solutions par l’intermédiaire d’infusions de plantes. On travaille actuellement sur des cépages capables de résister aux maladies et à la sécheresse. Il y a dans le monde six mille cépages dont mille-cinq-cents peuvent donner du raisin. A peine une dizaine sont connus du grand public, c’est dire s’il y a de la marge.

Vous dites dans votre premier livre : « La vigne me parle, je la comprends, je la ressens. »

Oui, je suis en osmose avec le terroir. Je suis né dedans, c’est instinctif. Pour savoir si un domaine donnera un grand vin, il me faut trois minutes. Mais sublimer un terroir reste complexe, impossible d’y arriver en restant moyen. C’est comme gagner une finale du championnat, il faut être au top physiquement et émotionnellement. En rugby comme en vin, on a à faire à des gens sensibles, voire super-sensibles, la mécanique peut se dérégler facilement.

Il y a des années comme 2011, qui fut la meilleure jamais réalisée à ce jour. Pour les autres millésimes, il faut rester engagé, prendre des risques, mettre en œuvre toutes les pratiques. On peut changer l’assemblage d’un vin pour le faire passer de 14 à 19 sur 20 avec juste 0,1 % en plus de quelque chose.

Comment faire pour ne pas perdre pied et rester performant dans un monde où vous n’étiez pas attendu ?

Je suis dans une forme de foi, d’espérance, d’incantation. C’est difficile de rester ancré et axé quand tout va à 200 à l’heure autour de soi. Mais c’est le silence que je préfère. Je ne démarre pas une journée sans voir le soleil se lever. Tous les matins, je pars marcher avec mes chiens, ça donne de la puissance à ma journée.

Je milite pour une première division fermée à vingt clubs répartis en deux poules de dix.

 

Au fil des années, vous avez développé un concept global où vous mettez en valeur d’autres centres d’intérêt.

Oui, comme la gastronomie, la peinture, la sculpture, la musique : tout un art de vivre. Je suis vigneron et metteur en fêtes. Je veux faire partager cette expérience à mes clients de l’Hospitalet et aux amoureux du vin de ce terroir. Le déclic, je l’ai eu à 23 ans en rencontrant Robert Mondavi, chez lui, à Napa Valley, en Californie. J’ai voulu réussir la même chose, ici dans les Corbières avec son propre ADN. Je faisais 200 000 euros de chiffre d’affaires à ce moment-là, aujourd’hui, mon groupe est à presque 200 millions.

Il en a découlé un parcours de vie semé d’emmerdes et de réussites. En Occitanie, région qui a cinq mille ans d’histoire autour du vin, rien n’est banal, c’est un peu comme la carte aux trésors, et ça m’oblige. Depuis quatre ans, j’ai développé un partenariat avec les producteurs de la clairette d’Adissan. C’est le premier cépage amené par les Grecs il y a 2 400 ans quand ils débarquèrent à Agde et à Narbonne plage. C’est le même cépage, et surtout le même génome depuis vingt-quatre siècles. On boit aujourd’hui le même vin que celui que dégustaient les grecs.

Comment vivez-vous cette position de patron ?

Comme une forme d’ascèse. Je dis à mes équipes « never give up », ne jamais renoncer.

On vous sent habité par quelque chose de puissant.

J’ai une relation particulière à la religion. Je suis un chrétien qui ne va pas au culte et je n’ai pas à forcer pour entrer en connexion. La foi m’a toujours habité, c’est un plus. Elle permet de repousser les angoisses, elle me donne le courage de faire, d’entreprendre. On ne peut pas tout réussir, mais essayer est une obligation. J’écarte les faux problèmes, surtout ceux liés au fait que les gens ne se parlent pas.

Dans notre entreprise, il y a assez d’oxygène pour que tous mes collaborateurs et collaboratrices s’accomplissent. L’être humain est complexe, il est incarné donc limité. Le corps est un temple dont il faut prendre soin et mener les bons combats. L’énergie positive, elle vient de la santé, de l’esprit et des convictions. On ne me changera pas, j’aime toujours faire la fête.

Et l’après, vous le voyez comment ?

Je me suis donné quinze ans pour préparer ma succession. Je forme ma fille Emma et mon fils Mathias. S’ils en ont envie et le potentiel, ils assureront la continuité. Mon père est parti à 48 ans, j’en avais 22, alors chaque fois que je le peux, j’envoie des messages en n’étant jamais triste ou fade sur les valeurs. Mes parents n’ont jamais triché, ils m’inspirent. Je n’ai jamais réussi à être champion de France, mais un jour, j’ai voulu être parmi les meilleurs du monde. Deux fois le rosé du Clos du Temple a été élu meilleur rosé du monde. Le rouge du Château l’Hospitalet reçut le même prix.

Mais ce n’est pas gagner un Bouclier de Brennus.

Ça ne m’est jamais arrivé. Jusqu’à 45 ans, je rêvais encore que je marquais des essais. J’ai été rugbyman, ça m’a comblé, je ne suis plus dans la nostalgie, j’ai tourné la page même si j’ai encore ce souvenir de la victoire du Racing en 1979 qui mit la ville de Narbonne en feu. Je m’inscris professionnellement dans une compétition mondiale et le dernier mot reste au consommateur.

Vous voyagez beaucoup afin de porter votre marque bien au delà des frontières de l’Europe.

Je rentre de quatre jours au Japon, quatre en Australie et quatre au Mexique. Voyager rend plus tolérant. Il y a en Europe une angoisse que l’on ne retrouve pas ailleurs. En général, les pays que je visite ont un rapport très différent à la mondialisation. Les gens sont portés par un autre enthousiasme que le nôtre. L’Europe est en permanence au bord de la crise de nerfs. J’aime mon pays et je suis d’accord avec Grotius qui disait au XVIIe siècle que la France était le plus beau royaume après celui du ciel. Mais les Gaulois que nous sommes ont l’art de se compliquer la vie.

Y a-t-il une chance de vous revoir dans le rugby ?

Non. J’ai tourné la page. Je suis actionnaire depuis vingt ans au Racing club narbonnais. En faisant des chèques, je paie le droit de ne rien dire. C’est la partie non négociable de ma vie sociale. J’observe ce qu’est devenu le rugby pro et je milite pour une première division fermée à vingt clubs répartis en deux poules de dix. Ainsi qu’une Pro D2 avec quelques clubs pros et tous les autres amateurs. Mais je veux surtout pour le rugby continue à former des hommes. Une grande majorité d’anciens professionnels ne gagneront pas assez d’argent pour être tranquilles ensuite. Alors, les clubs devraient avoir une obligation de formation, de soutien, pour apporter des connaissances afin de maîtriser l’anglais, l’informatique, le commerce.

Un ancien joueur de rugby pro doit être en mesure de raconter son histoire, son parcours de sa vie, à un futur employeur et ne pas dire seulement qu’il a été rugbyman. Son après-carrière ne peut être angoissante. Au système d’apporter une forme de moralité. Un rugbyman au boulot, j’en ai fait l’expérience, c’est quelqu’un de bosseur, de loyal, qui ne s’effondre pas quand le match débute. Il peut monter en régime. Il a vécu ça toute sa carrière. Le rugby est un moyen d’expression qui doit laisser le moins possible de monde au bord de la route. Ne perdons pas ce qui fait l’essence de notre sport.

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