Top 14 - À Clermont, Anthony Belleau donne de la voix

Anthony Belleau a gardé sa gouaille toulonnaise. Quelques minutes avant la rencontre à Bordeaux, le numéro 10 clermontois haranguait ses coéquipiers en vue d’un potentiel coup en Gironde. De coup, les Montferrandais n’en ont finalement eu que l’illusion où une entame ratée (neuf points concédés en quinze minutes) a miné les Jaunards. Pourtant, Anthony Belleau a sans doute livré l’une de ses meilleures prestations en jaune et bleu. Auteur d’un sans faute au pied et très bon animateur dans les intervalles bordelais, le natif de Monflanquin (Lot-et-Garonne) s’est peut-être libéré d’un début de saison moyen. « C’est un club dans lequel je me sens bien. Clermont a toujours eu cette réputation de jouer à fond les ballons. Il faut qu’on trouve le juste milieu entre l’occupation et la possession », explique le principal intéressé.

Après huit mois passés entre les volcans, Belleau a épaissi sa place dans le groupe clermontois au point d’en devenir l’un des premiers leaders vocaux. Ce mercredi, lors du traditionnel entraînement ouvert au public, la voix d’Anthony Belleau résonnait fréquemment entre les tribunes bleues du Michelin. « Que ce soit moi ou d’autres, c’est important qu’on ait ces moments de cohésion où on fait passer des messages. Personne ne s’éparpille et on se dit directement les choses. En match on n’a moins le temps de le faire », poursuit l’ancien toulonnais, aujourd’hui complètement montferrandais.

« Je suis 100 % auvergnat »

Avec vingt-deux matchs disputés cette saison, dont douze en tant que titulaire, Anthony Belleau tourne avec Jules Plisson au poste d’ouvreur. Contrairement à la saison passée, le demi d’ouverture international (12 sélections) n’a jamais débuté une rencontre au centre. Et malgré le changement d’entraîneur opéré début janvier, Belleau a toute la confiance de Christophe Urios. Dans une équipe clermontoise qui ronronne depuis le début de saison, l’ancien varois ne regrette rien. « J’aimais profondément le RCT et les personnes là-bas, mais je prenais moins de plaisir. Et même si on ne fait pas la plus belle des saisons, je n’ai absolument aucun regret. Je suis 100 % auvergnat depuis le premier jour où je suis arrivé ici. Cela a été un tournant pour moi. On a joué un match amical contre Toulon, puis on s’est déplacé à Mayol… je connais encore certaines têtes mais ils ont eu beaucoup de changement aussi. Mais je suis bien à fond sur le projet clermontois. » 

Face à ses anciens coéquipiers, ce dimanche, Anthony Belleau est bien conscient que les actes devront suivre les paroles, à l’inverse de la dernière prestation clermontoise en Gironde. Dans un Michelin qui promet d’être une nouvelle fois bien garni, les Clermontois ont interdiction de perdre face à l’ancien rival toulonnais. Au risque de garder le ton grave.