Top 14 - Bayonne a trouvé la clé des ballons portés

Par Pablo Ordas
  • Le club basque peut s'appuyer sur des groupés pénétrants particulièrement efficaces
    Le club basque peut s'appuyer sur des groupés pénétrants particulièrement efficaces Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Si l’Aviron bayonnais, depuis le début de la saison, profite du niveau étincelant de Camille Lopez ou des fulgurances de Sireli Maqala, le club basque peut aussi compter sur des groupés pénétrants particulièrement efficaces.

Quel est le point commun entre les rencontres qui ont récemment opposé l’Aviron bayonnais à Castres, au Stade français, ou à Brive ? Elles ont eu lieu à Jean Dauger et Bayonne a gagné, oui. Mais encore ? À chaque fois, le club basque s’est montré fort sur ses ballons portés et a inscrit un essai grâce au bon travail de ses avants dans ce domaine.

Depuis le début de la saison, Bayonne ne joue pas petit bras. Le club basque tente, va souvent en touche plutôt que de prendre les points sur certaines pénalités et son audace est récompensée grâce à la qualité de ses mauls. “Je trouve que nous sommes efficaces et bien en place, apprécie Joël Rey, l’entraîneur des avants bayonnais. On sait aussi que c'est un secteur sur lequel on peut se reposer quand on est en difficulté ailleurs dans le jeu. Par exemple, l’autre jour contre le Stade français, on n'était pas très bien, ça nous a permis de remettre la marche avant et de redonner confiance à l'équipe.

Des joueurs qui viennent de Pro D2 et qui aiment ça 

Il y a plusieurs facteurs qui permettent d’expliquer pourquoi, aujourd'hui, Bayonne est efficace dans ce secteur. Pour tout dire, ce n’est pas vraiment une nouveauté, puisque l’an dernier l’Aviron était aussi fort là-dessus. “En Pro D2, les ballons portés, on aimait ça, glisse Joël Rey. La première année où nous étions montés (en 2019, NDLR), je me souviens qu'on avait marqué presque dix ou onze essais sur ballon porté. Ça reste quand même une force des équipes qui viennent d'en bas.

Dans son recrutement, l’été dernier, Grégory Patat s’est attaché les services de soldats de Pro D2 rompus à cet exercice, qu’ils se nomment Pascal Cotet, Pierre Huguet, Thomas Ceyte ou Manuel Leindekar. “J’ai connu des mecs qui n'aimaient pas trop y mettre la tête dedans, parce que c'est un peu chaud des fois. Mais là non. Sur les portés, tout le monde y met tout ce qu'il a”, apprécie l’ancien coach de la Section paloise.

A l'image de Pascal Cotet, le recrutement Pro D2 de Bayonne est une réussite
A l'image de Pascal Cotet, le recrutement Pro D2 de Bayonne est une réussite Icon Sport - Icon Sport

La clé d’un ballon porté ? Une fois la prise de balle en l’air effectuée, elle se situe, selon Rey, dans “la façon dont les lifteurs redescendent, se positionnent.” Plusieurs questions sont à se poser pour construire une belle “cocotte”. “Comment tu prépares ton porté ? Est-ce que tu vas décaler tes soutiens ? Est-ce que tu le fais dans l'axe ? Les positions des gars, les têtes, les épaules, tout est important”, souligne le technicien.

Et côté bayonnais, alors ? “Nous, on amène beaucoup de solidité sur nos lifts, explique l’entraîneur. C'est peut-être ce qui nous permet de ne pas subir et de pouvoir, après, exercer une flexion et avancer ou casser la défense sur un côté. La clé du porté, ce sont les poutres, la position des gars, des têtes, des épaules et leur hauteur. Si tu es trop haut, tu ne peux pas y arriver. Il faut être bien bas.”

La défense n’est pas en reste

Bon près des lignes lorsqu’il faut conclure les pénaltouches, l’Aviron sait aussi bien défendre lorsqu’il est acculé dans ses 22 mètres. On se souvient, par exemple, du bon travail des avants basques pendant la rencontre les opposant aux Scarlets où, malgré une défaite (7-20), ils avaient bien contré plusieurs ballons portés. “Là, je touche du bois, mais vous voyez, on n'a pas pris de ballon porté où on s'est fait emmener dans l'en-but depuis un bon moment, souligne Rey. On arrive à stopper les mecs à trois ou quatre mètres. Après oui, nous avons pris des essais sur des enchaînements, après du pick-and-go, mais directement non.”

Pour le technicien, la qualité des portés bayonnais est directement liée au caractère des avants bleu et blanc. “C'est vrai que les joueurs aiment bien ça, mais c'est surtout dû à la qualité de nos joueurs. Il faut le reconnaître. On a quand même des garçons qui sont combattants et combatifs dans ce secteur-là. Des fois, il y a un ou deux joueurs qui te font une différence, comme Camille Lopez ou Sireli Maqala. Mais bon sur le paquet d'avants, la force de l'Aviron Bayonnais, c'est son collectif, sa cohésion et sa solidarité.

Un secteur partagé entre Rey et Patat

Aussi courageux soient-ils, les Basques sont forts sur les ballons portés grâce au bon travail effectué la semaine. Depuis qu’Antoine Battut ne fait plus partie du staff bayonnais, le secteur de la touche et des mauls a été repris par Joël Rey et Grégory Patat. “Greg est un ancien entraîneur des avants, qui faisait la touche, rappelle Rey. Moi, je suis toujours coach devant et j'ai fait la touche pendant très longtemps. Donc, ce n'est pas une grande surprise pour tous les deux. Nous ne sommes pas en terre inconnue, hein.

Joel Rey est le responsable de la touche à Bayonne.
Joel Rey est le responsable de la touche à Bayonne. Icon Sport - Icon Sport

En début de semaine, les deux hommes discutent des touches offensives et défensives à mettre en place pour le match qui arrive. Ils s’entretiennent, ensuite, avec les leaders bayonnais dans ce secteur. “Puis nous faisons, le lundi, les touches en marchant pour voir les placements, les mouvements, décrit Rey. Le mardi, nous avons une ou deux séances pour travailler dessus, une le jeudi et la répétition générale le vendredi. En fait, c’est un secteur qui est beaucoup travaillé.” Et les Bayonnais en sont récompensés.

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