Pro D2 - "Nous sommes aussi usés mentalement par l’environnement” : Gilles Bosch l'ouvreur de Biarritz, tire la sonnette d'alarme

Par Pablo Ordas
  • En conférence de presse, Gilles Bosch a exprimé son désarroi concernant le climat qui entoure le Biarritz olympique depuis quelques semaines.
    En conférence de presse, Gilles Bosch a exprimé son désarroi concernant le climat qui entoure le Biarritz olympique depuis quelques semaines. - Pablo Ordas
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PRO D2 - Si le Biarritz olympique s’est imposé face à Massy (38-19), dans un match que le club basque n’a disputé qu’avec vingt-et-un joueurs, l’ouvreur Gilles Bosch a reconnu que l’incertitude autour de l’avenir du BO commençait à peser dans les têtes.

Gilles, vous êtes rentré à la mi-temps, alors que l’équipe était en train d’être réorganisée suite à de nouvelles blessures. Est-ce que ça a été dur de s’adapter ?

Non, ce n’est pas dur. On commence à être habitué à l’inhabituel. On arrive à être assez calme dans ces situations-là. Nous avions un peu de marge à la mi-temps. Ce n’était pas une situation très difficile.

Quel était le sentiment global dans le vestiaire après le match ?

Nous étions fiers. Nous avons vécu une semaine compliquée, chaque jour, nous avons perdu un joueur à l'entraînement. On ne savait pas trop qui allait jouer à quel poste. Nous étions 21 sur la feuille de match. Nous avions vu à la vidéo que Massy était à prendre très au sérieux. Nous sommes donc contents, nous gagnons avec pas mal de marge. Vu la physionomie du match, nous sommes un peu déçus de ne pas marquer l’essai du bonus à la fin.

Vous avez dit être habitué à l’inhabituel. Comment vivez-vous ce contexte ?

Je pense que parfois, ça renforce dans les moments difficiles. En fin de saison, si on arrive à se qualifier sur les phases finales, je pense que ça peut nous renforcer. Si on arrive à retrouver tout le monde dans le groupe, ça va amener beaucoup d’énergie. Je pense qu’on va le faire pour nous, pour les joueurs. Maintenant, c’est pesant pour le groupe. Je pense que le nombre de blessés qu’on a, c’est en partie à cause de ce climat ambiant. Ce n’est jamais très bien. Entre joueurs, en tout cas, ça nous unit.

Vous n’étiez que 21 joueurs sur la feuille de match et ça a beaucoup fait parler. Vous en êtes-vous servis dans l’approche mentale du match ?

On s’en est servi. Nous étions 21 survivants on va dire, avec des mecs qui n’étaient pas à leur poste et qui ont été très, très forts, comme Temo Matiu.

A-t-il fallu rassurer certains joueurs qui jouent moins d‘habitude ?

Non, ceux qui n’avaient pas trop l’habitude de jouer sont venus avec un état d’esprit pour amener tout le monde. Un garçon comme Joe Tomane a amené beaucoup d’énergie à l’entraînement cette semaine. Il est mis de côté depuis plusieurs mois, il s’entraîne et cette semaine, il est rentré de suite dans le cadre. Il a tiré les mecs, a amené de l’énergie et il a fait un très bon match. C’est le signe de l’état d’esprit du groupe. C’est bien.

Les Biarrots ont battu Massy devant leur public malgré une feuille de match avec seulement 21 joueurs.
Les Biarrots ont battu Massy devant leur public malgré une feuille de match avec seulement 21 joueurs. Icon Sport - Icon Sport

Avez-vous pris du plaisir sur ce match ?

Oui. Nous avons parfois été désorganisés, je pense qu’on peut être plus clinique dans la finition. On tente beaucoup de passes difficiles, mais c’est assez récurrent dans la saison. Je pense qu’il faut qu’on arrive à trouver le bon tempo. Quand on tient le ballon, on a des joueurs très dangereux à tous les postes. Il faut qu’on fasse de meilleurs choix offensifs.

L’équipe avait-elle anticipé différents scénarios par rapport à votre banc, avec seulement six joueurs ?

Avec tout ce qui s’est passé, il aurait fallu être visionnaire. Là, on s’est adapté au jour le jour. On a discuté un peu plus entre les entraînements, on a fait un peu plus de vidéo avec les nouveaux ailiers.

Sentez-vous le groupe usé après ce bloc sacrément dense ?

Oui, la période veut ça aussi. Nous sommes début mars, nous venons de passer deux mois où ce ne sont jamais les meilleures conditions pour jouer au rugby. Après, quand arrive le printemps, c’est toujours mieux. Nous sommes aussi usés mentalement par
l’environnement. Ceux qui sont obligés d’enchaîner à cause des blessés sont usés physiquement et mentalement. Ils tiennent, c’est énorme ce qu’ils font.

Êtes-vous usés mentalement par les questions autour du club ?

Oui, par l’avenir du club tout simplement. Au niveau personnel, on est habitué à ne pas trop savoir quand on est en fin de contrat ou pas. Ce serait bien pour tout le monde de savoir ce qu’il va se passer l’an prochain au club, un oui, un non, je pense que c’est normal. Ce qu’il se passe, ce n’est pas très logique.

Posez-vous des questions ?

Oui, on pose des questions et on n’a pas de réponse pour l’instant. Ça va venir, on l’espère.

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