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6 Nations 2023 - Dans les coulisses de la victoire des Bleus : du Show au froid, de Twickenham à Picadilly...

Par Arnaud BEURDELEY
  • Les Bleus sont restés de longues minutes sur la pelouse de Twickenham pour profiter un maximum du moment présent.
    Les Bleus sont restés de longues minutes sur la pelouse de Twickenham pour profiter un maximum du moment présent. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany - Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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"Gagner à Twickenham n’a rien d’anecdotique", disait dans ces colonnes l’ancien cornac des Bleus Dimitri Yachvili. L’exploit est suffisamment singulier pour qu’il soit apprécié et fêté à sa juste valeur. Or, cette nouvelle génération de joueurs n’a pas grand-chose de commun avec celles qui les ont précédées. Il n’empêche...

Longtemps, les joueurs du XV de France sont restés sur cette si verte pelouse de Twickenham, devenue le tombeau des Anglais en ce samedi pluvieux. Comme si le ciel pleurait les soldats de sa majesté le roi et inondait de bonheur des "frenchies" trop forts, trop puissants, trop insubmersibles. Antoine Dupont et ses hommes ont profité de chaque instant, de chaque seconde dans une parfaite communion avec le public français abandonné dans les travées par leurs homologues adverses depuis déjà de longues minutes. "C’est important de partager ces moments-là" a souligné le capitaine des Bleus, sans afficher la moindre exaltation. Un comportement "classique" pour le meilleur joueur du monde 2021 mais qui tranchait sérieusement avec l’émotion de son sélectionneur.

Dans le même laps de temps, à l’instant de commenter l’un des plus grands exploits du rugby français au micro de nos confrères de France télévisions, les larmes se mêlaient aux gouttes de pluie londonienne sur les joues de Fabien Galthié toujours très émotif. Ce fut bien le seul instant en adéquation avec la performance réalisée. Et pour cause… Un peu plus tard, les Bleus se sont présentés en conférence de presse aussi froids et cliniques que sur le terrain. Sans réelle émotion, ni effusion de joie. À croire qu’ils venaient de battre le Portugal à Saint-Pol-sur-Mer dans le cadre d’une obscure compétition créée pour satisfaire les besoins d’un sponsor. "Dans les vestiaires, il y avait de la joie, des sourires, a rétorqué l’ouvreur Romain Ntamack. Mais comme à chaque fois, on n’en a pas trop fait. On n’a pas fanfaronné. Nous sommes heureux, mais nous restons respectueux. Comptez sur nous pour rester les pieds sur terre." Même son de cloche avec le talonneur Julien Marchand qui découvrait alors que ce succès matérialisait plusieurs records. Un peu plus loin, son partenaire toulousain Cyril Baille, la mèche bien coiffée et le costard parfaitement ajusté, ne se livrait pas davantage. "C’est grandiose, on est très fiers" se contentait-il de commenter quand en d’autres temps, son idole de jeunesse Christian Califano aurait peut-être traversé la zone mixte avec une cape de superhéros sur le dos, un barreau de chaise cubain à la bouche et un jéroboam de Dom Pérignon à la main pour arroser tous les journalistes.

Les records tombent les uns après les autres

Évidemment, on exagère, on caricature. Mais, la marque de fabrique de cette nouvelle génération, par-delà les succès et les records tombant les uns après les autres, c’est aussi de ne pas se laisser distraire de son objectif final. "Ce match, je pense qu’on en discutera quand on aura arrêté le rugby et qu’on sera autour d’une bière, a confirmé Dupont. Aujourd’hui, nous sommes dans notre cheminement et notre projection vers ce qui arrive. On vise vraiment les victoires chaque week-end, on joue tous les matchs pour les gagner et ce qu’on fait n’est pas trop mal depuis quelque temps. C’est pareil pour les compétitions auxquelles on participe. S’il y a des victoires significatives ou des séries au milieu, ça donne évidemment du sens à ce que l’on fait et ça valide le travail effectué depuis des années. Mais ce n’est qu’une étape de plus et on ne s’arrêtera pas là-dessus."

Il n’empêche. Dans l’intimité, les Bleus ont profité de cet instant historique. Après la réception officielle dans les salons de Twickenham, ils ont partagé un long moment ensemble dans un bar de Picadilly, au cœur de la capitale londonienne, privatisé pour l’occasion. Une initiative prise par les joueurs, validée par l’ensemble du staff. Là-bas, au "London Reign", discothèque à la mode, ils ont refait le match, vécu de jolis moments de partage. Peut-être ont-ils pris conscience de l’ampleur de leur exploit. Ce n’est que sur les coups de quatre heures du matin qu’ils ont rejoint leur hôtel de Teddington. Le sentiment du devoir accompli.

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