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Tournoi des 6 Nations - Broncan (ancien manager du CO) : "Quand Antoine est dans cet état-là..."

Par Jérémy Fadat
  • Antoine Dupont face à l'Angleterre.
    Antoine Dupont face à l'Angleterre. MIDI OLYMPIQUE - DEREWIANY PATRICK
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Antoine Dupont - Demi de mêlée et capitaine du XV de France -  Davantage déchargé sur les sorties de camp en Angleterre, il est apparu plus libéré dans son jeu. Mais encore plus précieux et dangereux.

Le constat était implacable depuis le début du Tournoi des 6 Nations : Antoine est désormais surveillé, voire même harcelé, comme jamais par ses adversaires. Et ce marquage à la culotte l’a parfois gêné et avait placé un léger voile sur ses performances puisqu’il avait notamment été contré à plusieurs reprises, en Irlande ou face à l’écosse… Aussi parce qu’il était certainement "surutilisé" sur les sorties de camp françaises. En Angleterre, les rôles furent mieux répartis et le demi de mêlée davantage déchargé. "Ce qu’on avait analysé, c’est qu’il y avait trop peu de variations de notre part, expliquait l’intéressé après le match. Nous étions trop faciles à lire pour nos adversaires qui n’avaient qu’à mettre la pression sur moi et sur le ruck. Nous avons étudié plusieurs autres options et cela nous a donné du confort autant que ça les a perturbés."

Parmi ces options, celle de plus solliciter son partenaire de la charnière Romain Ntamack, dont la longueur de pied fut extrêmement précieuse à Twickenham. Pierre-Henry Broncan, proche de Dupont depuis des années, analyse : "Je vous rassure, les Anglais ont voulu chasser Antoine, comme toutes les équipes du monde. Mais, sur cette rencontre, le XV de France a choisi de déplacer le ballon à plusieurs reprises sur ce genre de situation. Notamment après touche, avec des prises du milieu de terrain puis le jeu au pied de Romain (Ntamack). Globalement, même si Antoine a été contré une fois, les Bleus ont mieux alterné." Et Dupont s’en est trouvé libéré, retrouvant un naturel et une aisance dans son jeu, ce qui s’est avéré décisif pour son équipe. Même au pied, il a du coup profité d’opportunités nouvelles, comme derrière cette mêlée où il s’est offert le premier 50-22 du Tournoi pour les Tricolores, accouchant au deuxième essai français.

"Il s’est appliqué à coller au ballon"

Si le Pyrénéen n’a pas franchi le rideau anglais sur le plan individuel en première mi-temps, son rôle fut en tout cas déterminant puisqu’il a imprimé d’entrée une vitesse détonante dans les enchaînements des siens. "Ce qui m’a marqué, ce sont les libérations dans les rucks et les ballons très rapides dont a bénéficié l’équipe de France en début de rencontre, confirme Broncan. Antoine s’est appliqué à coller de manière très efficace au ballon, de les sortir rapidement. À mon sens, c’est ça qui l’a lancé vraiment dans son match. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pu le faire aussi bien. Le travail collectif a été très bon sur les zones de ruck et lui a été mis dans les meilleures dispositions. Après, il possède toujours un jeu au pied incroyable et, grâce à tout ce boulot, des espaces se sont aussi ouverts devant lui." Et la presse britannique a encore encensé sa prestation XXL - "C’était comme regarder Schwarzenegger dans Terminator" - parce que l’influence du capitaine des Bleus a été immense et que son empreinte ne faisait que grandir au fur et à mesure des minutes qui passaient… "Les Français gagnaient les duels, avançaient tout le temps et s’appuyaient sur des joueurs très performants dans les contests comme Marchand, Alldritt ou Danty, détaille l’ancien manager de Castres. Forcément, avec ce genre de scénario et avec sa classe qui est unique, Antoine a pu tenter des coups comme ce "par-dessus" merveilleux sur le deuxième essai de Flament ou celui à l’entrée de ses 22 mètres. Mais il sait lorsqu’il peut le faire. Et quand Antoine est dans cet état-là…"

Nul besoin de finir la phrase. Lorsqu’il est au milieu d’un collectif pareil, le Toulousain n’a aucun équivalent sur la planète et il serait criminel de banaliser l’exceptionnel, même si lui y habitue souvent les amoureux de ce sport. Mais cela n’a rien d’un paradoxe : en "l’épargnant" un peu, le staff le rend encore plus fort.

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