Top 14 - Les balles perdues du gang des Lyonnais

C’est l’histoire d’un match qui aurait pu tourner d’un côté ou de l’autre, mais que l’on ne saurait tout à fait imputer aux seuls caprices du ballon ovale. En effet, si deux débordements de Davit Niniashvili ont été malheureusement terminés par deux coups de pied sortis en ballon mort (14e, 22e), difficile de parler de hasard, tant il est techniquement difficile pour un droitier de taper à suivre sur l’aile gauche. De même, si l’on peut à la rigueur s’en remettre au destin en ce qui concerne un minuscule en-avant d’Ethan Dumortier à la lutte avec Ihaia West à la poursuite d’un coup de pied à suivre de Couilloud (3e), ce n’est pas à la fatalité seule qu’il faut attribuer la passe en-avant de l’ailier à destination de ce même Couilloud (33e), ou ce ballon aventureusement rabattu dans le terrain, point de départ d’un contre mortel pour le Lou (44e).

"Il ne faut pas le regretter, soufflait le demi de mêlée international Baptiste Couilloud. C’est notre identité, notre ADN que de laisser le ballon vivant. Le risque, c’est de s’exposer à des contres, bien sûr. On a aussi perdu la guerre des rucks, avec plusieurs ballons et trop de pénalités concédées. Mais si on avait conclu les deux ou trois actions qui auraient pu faire du bien, on ne parlerait pas de ce déchet." Des propos relayés par le manager Xavier Garbajosa. "J’ai l’impression qu’on a beaucoup essayé, beaucoup tenté, qu’on a même trouvé des espaces mais qu’on n’a jamais su concrétiser. Il nous a tout simplement manqué d’efficacité dans le dernier geste."

Des occasions ratées

Mais aussi, pour tout dire, le premier geste dans le money-time, à savoir une conquête fiable dans le dernier quart d’heure, où l’impact des remplaçants toulonnais a clairement fait pencher la balance. "On a des occasions pour revenir en fin de match mais on perd une touche, une mêlée… énumérait le deuxième ligne international Romain Taofifenua. Au total, on enchaîne trois fautes en conquête directe qui nous ont fait mal. Au moins, on sait sur quoi bosser pour la suite de la saison." "Il faut dire aussi que nous sommes tombés sur une équipe toulonnaise très dense, très dure à manœuvrer, qui a retrouvé beaucoup de ressources ces derniers temps, admettait sportivement Garbajosa. On a su les faire plier, mais pas les faire craquer." La faute à ces damnées balles perdues qui ont signé la fin de la cavale du gang des Lyonnais en tête du classement, qui devra désormais lutter jusqu’au bout pour le top 6.