Nationale - Blagnac : la grande rentrée en troisième

Les troisièmes, dans l’imaginaire collectif, ce sont ceux qui font de la cour des grands leur précarré. En protégeant par exemple les "petits" en provenance de l’école primaire des éventuelles exactions de leurs aînés. Les troisièmes du classement de Nationale, ce sont les Blagnacais et justement, cela tombe bien, Éric Escribano, leur mentor principal, est très volontiers enclin à accréditer la comparaison avec le collège. Alors, est-ce un avertissement sans frais que les protégés de Romain Fuertès et de "Fred" Medvès ont reçu de la part de leurs hôtes ? "Non ! Je dirai plutôt que ce succès participe d’un processus d’apprentissage. Plus un groupe est jeune comme c’est le cas du nôtre, plus il se positionne dans la formation accélérée, celle qui prépare au plus haut niveau", explique celui, qui fort de sa longue expérience, avait tiré la sonnette d’alarme assez longtemps en amont : "La semaine d’entraînement n’a pas été bonne, donc c’est bien d’avoir gagné".

La pluriactivité facteur de blessures

Autre hypothèse à prendre en considération, le changement de costume au même titre que l’hécatombe affectant les forces vives, nombreuses fort heureusement. Et c’est vrai, exception faite de la réception de Cognac-Saint-Jean d’Angély, la plupart du temps, c’est en position d’outsider que le Blagnac Rugby abordait ses échéances. Avant-hier, il était bel et bien favori, tel l’élève doué "qui doit assumer" poursuit Éric Escribano. Lequel manager établit une corrélation sûre et certaine entre pluriactivité et blessures : "Un organisme déjà mis à l’épreuve sur le plan professionnel est forcément plus vulnérable". N’oublions pas non plus de saluer à sa juste valeur la performance de Varois n’ayant, eux, aucune pression particulière. Les finalistes de la dernière éditon en date du championnat de Fédérale 1 étaient venus, de l’aveu même de Grégory Le Corvec, "préparer au mieux le rendez-vous face à Rennes", très important, pour ne pas dire, décisif, lui, dans l’optique du maintien.

L’image symbole de ce match très intéressant de par le suspense généré ? Sans nul doute, cette pénalité obtenue à dix minutes de la fin par des Garonnais acculés dans leurs vingt-deux mètres, le porteur du ballon visiteur étant cloué au sol sans que ses soutiens ne puissent venir à la rescousse Une explosion de joie bien à l’image d’un soulagement perceptible jusque dans les tribunes. Auparavant, "Flo" Bertrand et ses coéquipiers (Vachon blessé, Mutel a pris le relais après la sortie de l’ancien Castanéen) avaient eu le mérite de donner la réplique sur le registre offensif. Une première réalisation de Martins pour compenser celle de César Damiani (3-10, puis 10-10), une deuxième à l’actif de Marco Trauth pour reprendre les devants (13-17, puis 20-17) juste avant la pause.

Et maintenant ? Éric Escribano n’envisage absolument pas le passage en seconde, et pas seulement parce que Valence-Romans avait maintenu Albi à distance respectable, la veille : "Soyons humbles, notre calendrier n’est pas un cadeau, ni Narbonne ni Nice, et à plus forte raison Bourgoin-Jallieu, ne sont éliminés". Autrement dit, le bulletin de notes est loin d’être rempli, pas question de jouer les gros bras sous le très vaste préau.