Champions Cup - François Cros : "Cela ne me dérange pas d'être le joueur de l'ombre de Toulouse"

Par Vincent Franco
  • François Cros est le joueur de l'ombre par excellence du côté du Stade toulousain.
    François Cros est le joueur de l'ombre par excellence du côté du Stade toulousain. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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De retour sur les terrains depuis fin janvier, François Cros retrouve petit à petit son meilleur niveau. Le troisième de Toulouse se livre avant d'affronter les Sharks de Durban ce samedi, d'un certain Siya Kolisi, qu'il admire. 

Ugo Mola a mis l’accent sur vos difficultés en touche lors de la rencontre face aux Bulls, est-ce le secteur sur lequel vous allez le plus travaillé cette semaine ?

Il est vrai que si on fait le retour de ce huitième de finale, notre touche a été un peu déficiente. Il faut que l’on travaille car on ne peut pas se permettre de laisser échapper des munitions importantes dans les zones de marque. Cela faisait un petit moment que tout le groupe n’avait pas travaillé ensemble, ce n’est pas une excuse mais ça a peut-être un lien. 

Avez-vous trouvé les causes de ces ballons perdus sur vos lancers ?

Quand on analyse la vidéo, on trouve certaines choses qui peuvent expliquer ce déchet. Ensuite, il ne faut rien enlever aux Sud-Africains. On est tombés sur un bel alignement des Bulls qui nous a posé beaucoup de problèmes avec une deuxième ligne très aérienne. Nous n’avons pas réussi à nous adapter. 

De par leurs têtes d’affiche que le monde du rugby connaît, est-ce naturellement un peu plus facile de préparer ce quart de finale face aux Sharks de Durban ?

Notre préparation est exactement la même que la semaine dernière. C’est une équipe un peu plus connue, forcément, mais ça reste un rugby qu’on ne retrouve pas en championnat. On va les analyser comme il se doit et se préparer à livrer un combat qui sera sûrement plus important que dimanche dernier.

Il faudra éviter de subir leurs « ballons portés en sprint » comme l’a souligné votre manager…

C’est une de leurs forces. Ils ont marqué deux essais grâce à des mauls la semaine passée, deux lors de celle d’avant. Face au Munster, leur pack a fait basculer la rencontre en quelques secondes en franchissant la ligne par deux fois. Notre objectif est surtout de ne pas commettre de fautes trop bêtes pour ne pas leur laisser de munitions proche de notre en-but. 

Vous n’avez pas pris part à la rencontre avec les Bleus face à l’Afrique du Sud en novembre dernier, est-ce pour vous une sorte de séance de rattrapage face à de nombreux Springboks ?

C’est vrai que je n’ai pas joué ce match à Marseille mais je pense que c’est totalement différent en Champions Cup. C’est une autre compétition avec surtout la possible élimination dans les têtes.

Vous n’avez jamais affronté Siya Kolisi sur un terrain, qu’est-ce qu’il représente pour vous ?

Au-delà de son talent de rugbyman, il est beaucoup plus qu’un joueur de rugby. Son parcours est un exemple pour tous, surtout pour les jeunes sud-africains dans la difficulté. C’est une légende sur et en dehors du terrain. Cela va être un privilège de l’affronter, je pense que c’est un sérieux client, notamment dans les rucks… (rires). 

Siya Kolisi est la capitaine des Springboks champions du Monde en 2019.
Siya Kolisi est la capitaine des Springboks champions du Monde en 2019. Icon Sport

Dans votre esprit, ce sera un duel à distance entre vous deux ?

J’essaye dans un premier temps de me focaliser sur ma performance. Bien évidemment, il faudra s’en méfier car c’est une menace discrète dans la mesure où il ralentit les ballons, il pourrit les rucks de manière à faciliter leurs tâches défensives. Ensuite, ce n’est pas mon style de ne surveiller qu’un joueur. Ce week-end, il y en aura quatorze autres qui vont eux aussi vouloir nous mettre en difficulté.

Vous avez été embêté par les blessures en début d’exercice, peut-on dire que votre saison a débuté au mois de février ? 

En début de saison, je n’ai joué que deux petites minutes face à Toulon avant de rechuter donc c’est difficile de considérer comme un vrai match (rires). Et en effet, j’ai longtemps été éloigné des terrains mais ça y est je suis bien reparti. J’enchaîne les matchs, je reprends du plaisir donc je suis satisfait et prêt à bien finir la saison avec Toulouse.

N’avez-vous plus aucune douleur ? 

Je me sens bien. Je n’ai plus du tout mal quand je joue. Je peux dire que j’ai mis cette blessure au genou derrière moi. 

Vous êtes souvent considéré comme le joueur de l’ombre par excellence par le grand public, êtes-vous d’accord à ce sujet ?

Il en faut ! Il faut de tout dans une équipe pour réussir. C’est bien d’avoir d’excellents porteurs de balle pour faire des différences mais pour cela, il faut récupérer des munitions dans les zones de combat. Cela ne me déplaît pas d’être le joueur de l’ombre, même si je ne vais pas le cacher, j’aime aussi avoir le ballon dans les mains. Il faut tout simplement savoir se sacrifier pour le groupe et dans tous les cas, peu importe le travail qu’il faut faire, je regarde simplement le résultat à la fin. 

Jack Willis est également dans ce style, qu’apporte-t-il à l’équipe depuis son arrivée ?

C’est un poison, tout simplement. Il arrive à récupérer des ballons importants, notamment sur des rucks défensifs donc c’est vraiment un atout de plus pour nous.

Jack Willis a pris une autre dimension avec le Stade toulousain ces dernières semaines.
Jack Willis a pris une autre dimension avec le Stade toulousain ces dernières semaines. Icon Sport

Vous avez terminé la rencontre face aux Bulls en numéro 8, est-ce que ce repositionnement change quelque chose dans votre esprit ?

On va dire que pendant le match, quand on m’annonce que je passe troisième ligne centre, ça ne change pas grand chose à part ma position en mêlée. C’est surtout dans la circulation et le positionnement dans le jeu courant que le changement peut se faire ressentir. 

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