Champions Cup - La Rochelle : Levani Botia, le cauchemar des Sarries

Si ce match n’aura pas atteint les sommets d’intensité que le fabuleux Toulouse – Sharks avait atteint la veille, les deux belligérants se sont tout de même livré une sacrée bataille. Laquelle a tourné logiquement à l’avantage des Rochelais, qui ont étouffé leurs adversaires dans plusieurs domaines. Celui dans lequel ils ont remporté une grande bataille est celui du jeu au sol. Les Botia, Alldritt et Tanga ont livré une sacrée guerre des rucks aux Maro Itoje, Ben Earl et consorts. Ces deux derniers ne se sont pas "enlevés" comme on dit, comme quand Earl gratta un ballon sur Dillane que ses coéquipiers avaient laissé une demi-seconde seul, juste au retour de la pause. Ou encore quand on assista, peu après, au grattage de Maro Itoje pour répondre à celui de Jonathan Danty sur l’action suivante.

McCall : "Si tu veux te frotter à des mecs comme Botia…"

Si les Saracens ont donc montré qu’ils avaient encore de beaux restes dans ce secteur où ils dominèrent l’Europe pendant plusieurs années, les Rochelais les ont surpassés. À commencer par le flanker fidjien Levani Botia, auteur d’une prestation stratosphérique à Deflandre. L’infatigable mélanésien a terminé la rencontre avec quatre ballons grattés. De quoi écœurer ses adversaires, et notamment le manager adverse Mark McCall qui s’est arraché les cheveux en tribunes à mesure que le total de pénalités sifflées contre son équipe enflait de minutes en minutes : "Oui c’est à cause de ces seize pénalités que l’on perd aujourd’hui et sur ces seize pénalités, il y en a huit parce que le ballon est gardé au sol. Cela leur a donné des points d’entrée de partie. Si tu veux te frotter à des mecs comme Botia, tu as intérêt à être rapide et efficace au soutien. Sinon… Il a tout simplement été phénoménal aujourd’hui. Nous l’avions pourtant bien identifié dans la semaine et nous étions préparés en conséquence. Nous n’étions pas à côté de la plaque, mais pas au niveau pour autant."

Billy Vunipola gravement touché

Si l’on ajoute la domination des Rochelais en mêlée fermée ainsi que les nombreuses maladresses qui ont empêché les Saracens de marquer quand il faisait le siège des 22 mètres adverses, on comprend pourquoi ils ne pouvaient pas remporter ce quart de finale. Mais ce n’est pas tout : dans leur malheur, les Sarries ont également perdu leur numéro huit Billy Vunipola, que l’on a dû sortir sur civière à la 21e parce qu’il n’était pas capable de poser le pied par terre… Et au vu de la mine déconfite de McCall au moment d’évoquer le sujet en conférence de presse d’après-match, on peut imaginer que la saison de l’international anglais est possiblement terminée : "Billy est sorti avec une vive douleur, et cela n’augure rien de bon du tout. C’est une grande source d’inquiétude pour nous. Je ne connais pas la gravité de sa blessure pour le moment, il va passer des examens dès demain."

Désormais éliminés de la Champions Cup, les Sarries vont pouvoir se concentrer sur le championnat domestique anglais, qu’ils dominent outrageusement avec pas moins de 12 points d’avance sur le deuxième, Sale. Mais comme le disait leur manager, ils vont rentrer en Angleterre avec quelques leçons : "Aujourd’hui, on a pris une leçon de précision et d’efficacité. Nous n’étions pas au niveau. Nous avons appris beaucoup de choses."