Top 14 - Les Fidjiens se promènent, le CO s’éveille

Il faut parfois reconnaître une erreur, se lever et partir directement dans le coin de la pièce en baissant la tête. N’ayons pas honte d’écrire que cette équipe castraise a surpris son monde en s’imposant, avec la manière, sur la pelouse du champion de France en titre. Il y a aura toujours des petits malins pour affirmer que rien n’est dû au hasard. Que cette équipe sans - dans l’ordre - Hounkpatin, Pieterse, Staniforth, Champion de Crespigny, Arata, Urdapilleta, Nakosi, Cocagi et Dumora en autres, allait s’imposer au GGL Stadium.

Il fallait y penser quand même ! Les Tarnais ont sorti leur meilleur match de la saison à l’extérieur et tous les ingrédients étaient là : des sorties de camp cliniques, des débuts de mi-temps comptablement parfaits, un rideau défensif hermétique, des turnovers parfaitement exploités. Nous pourrions continuer la liste tant le CO a impressionné, mais c’est Geoffrey Palis qui en parle le mieux. « Les consignes données dans la semaine ont été bien appliquées : on a bien circulé en défense, on a trié les rucks, on a relancé les bons ballons. Je jouais arrière alors j’ai pu le voir que ça travaillait beaucoup. »

Jeunesse triomphante

« Il ne faut pas s’enflammer au risque de prendre feu », relativisait rapidement l’arrière. Dans cet enchaînement de bonnes nouvelles, Jeremy Davidson, que l’on n’appellera plus manager mais visionnaire, peut se targuer d’être devenu riche pour cette fin de saison. Avec la prestation d’une jeune garde d’exception (Cope, Le Brun, Zeghdar pour ne citer qu’eux), et de joueurs peu habitués à jouer, l’ancien du CA Brive aura des choix cornéliens à faire sur les quatre derniers matchs. « Quand un manager arrive dans un club au milieu de la saison, il est obligé de donner une chance à tout le monde, glissait-il a posteriori. Elle fait du bien à un club qui était en difficulté. »

La fiesta des Fidjiens

La prestation du CO tient également en trois lettres : BRN, comprenez Botitu - Raisuqe - Nakarawa. Les trois Fidjiens du Tarn ont enfilé leur meilleur costume et se sont délectés des espaces laissés vacants par le MHR. Raisuqe fut de toutes les actions chaudes du CO (deux essais pour lui) et a touché une folie de ballons pour un ailier. Son compère Botitu s’est démultiplié en défense, rendant souvent stérile les possessions montpelliéraines. Et que dire de Nakarawa, qui s’est rappelé à ses plus belles années avec cette aisance balle en main et cette impression de supériorité qui jaillit de son double mètre. Bref, tout va bien au CO, qui n’a aucun souci à se faire pour son avenir en conservant ce niveau. À ce rythme, il se peut même que les Tarnais s’étonnent et regrettent leur basse position au classement en regardant les phases finales devant leur télé.