Challenge Cup - Portrait : À Toulon, le "Titi" Teddy Baubigny a fait son nid

À sa démarche assurée, à son sourire éclatant, on parierait volontiers sur le fait qu’il fait partie des meubles du Campus. Pourtant, Teddy Baubigny (24 ans) n’est arrivé que l’été dernier en bord de Rade. À vrai dire, l’intéressé ne nous en voudra pas, sa peau n’a pas encore pris le teint hâlé propre à la Méditerranée. C’est peut-être sa seule fausse note depuis janvier.

Ces dernières semaines, le natif de Meaux s’est installé grâce à des performances abouties dans le jeu courant, en mêlée, et en touche. Sur ce dernier aspect, Toulon et son talonneur ont bien relevé la tête en enchaînant des partitions de haut vol. Pour le plus grand plaisir de ses proches : «Dans ma famille, on me dit : «Ça y est, on voit le Teddy du Racing.» Ça m’a un peu piqué (rires). Je n’ai pas eu l’impression de ne pas avoir été moi-même. Avec la confiance du groupe, avec les matchs, je suis content d’amener un plus à cette équipe. Mais, je sais et je veux faire mieux.»

«Ma bascule a été l’appel du XV de France»

Avant Castres, Baubigny n’avait plus connu la défaite depuis dix rencontres, et un revers à Mayol, face aux Ciel et Blanc, le 4 décembre 2022. À l’image du collectif toulonnais, il traversait alors une période délicate. «Je savais et j’avais conscience que je n’avais pas apporté ce que je pouvais. Ça a été une période frustrante. Je crois que c’est lié aux résultats de l’équipe, à la dynamique collective. Des leaders portent l’équipe sur les dernières semaines, je suis juste leur sillage.»

À l’ombre des palmiers, l’ex-pensionnaire du pôle espoirs de Lakanal savoure ce regain de forme personnel lié à un déclic. «Ma bascule a été l’appel du XV de France pour le Tournoi. Là, j’ai switché dans la tête et au niveau de la confiance. Ça m’a propulsé sur le devant de la scène. Le regard de mes équipiers a changé à mon retour au club.» C’est-à-dire ? «Inconsciemment, je me suis senti plus écouté et respecté. J’ai eu envie de leur montrer pourquoi j’avais été appelé, pourquoi j’en étais arrivé à ce niveau et à signer au RCT. C’est un devoir de montrer ça. Je veux rendre au club et à l’équipe.»

«On se doit de rendre heureux les supporters»

En bon joueur de première ligne, le filleul de Patrick Serrière, capitaine du Racing champion de France en 1990, est un garçon tourné vers le collectif. Sur les bords de la Méditerranée, il a trouvé un environnement qui bout pour le rugby. Et ça lui plaît. «J’ai pris le rythme du Sud, de ce club, et c’est plutôt cool (sourire). Je suis pleinement épanoui. C’est bien de l’être, mais j’espère surtout rendre les gens heureux. On a la possibilité de le faire, c’est quelque chose d’important à mes yeux. On avance, et maintenant, on a la possibilité de faire entrer notre génération dans l’histoire du club.»

Lui compte bien aussi entrer dans l’histoire avec un maillot floqué du coq. «J’ai conscience de mon retard. C’est une année particulière, il peut se passer encore des choses. Je monte en puissance. Je pousse, je m’accroche. Je l’ai dans un coin de ma tête. Quand tu es dans les listes les derniers mois, tu as envie d’y aller. Ça me pousse à y croire. J’ai conscience de ma situation, mais je suis à disposition. Je vais jouer mes cartes pour aller à la Coupe du monde."