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Arbitrage. Comment l’indiscipline coupable des Toulousains a remis M. Barnes au centre des débats

  • Ce samedi, Wayne Barnes a distribué deux cartons jaunes aux Toulousains (Thomas Ramos 16e et Rodrigue Neti 57e) lors de la demi-finale face au Leinster. Photo Icon Sport
    Ce samedi, Wayne Barnes a distribué deux cartons jaunes aux Toulousains (Thomas Ramos 16e et Rodrigue Neti 57e) lors de la demi-finale face au Leinster. Photo Icon Sport
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Si les Toulousains ne sont pas exempts de tous reproches, l’arbitre anglais Wayne Barnes ne l’est pas non plus, qui a pesé sur les débats par des décisions incohérentes. Forcément équivoque, sachant que le staff du Leinster l’avait copieusement critiqué après la finale perdue de l’an dernier…

Entamons cette modeste prose par une confession : depuis vingt ans que l’on exerce ce métier, si les subtilités de ce jeu nous sont de moins en moins inconnues, une échappe encore et toujours à notre entendement : celle des désignations des arbitres en Coupe d’Europe. Et en l’occurrence, le patron des arbitres européens Tony Spreadbury a fait très fort cette saison... On n’avait déjà pas très bien compris pourquoi, en quarts de finale, l’Irlandais Andrew Brace (en pleine controverse après son arbitrage d’Exeter-Montpellier) avait été désigné pour diriger un match sur le sol français, à La Rochelle. Mais là, au sujet d’un Wayne Barnes, on n’y pompe plus rien… Non pas que l’Anglais soit malhonnête ou incompétent, loin s’en faut. Reste qu’après avoir dirigé le sulfureux Irlande-France sur ce même terrain de l’Aviva deux mois plus tôt, et le fait d’avoir subi un rapport salé de la part du staff du Leinster après la dernière finale de Coupe d’Europe (les Irlandais lui reprochant, entre autres, sa permissivité vis-à-vis des Rochelais dans les zones de ruck), M. Barnes ne se trouvait pas exactement dans le contexte le plus apaisé qui soit pour diriger une rencontre de haut niveau. Ugo Mola l’avait bien compris, qui n’avait pas manqué avant la rencontre de distiller une petite phrase bien intentionnée à l’attention du directeur de jeu. Insuffisant, malheureusement…

Mola : "Nous avons eu l’opportunité d’être à 15 contre 14"

Certes, ainsi que l’indiquait Antoine Dupont, "on ne peut pas parler de quoi que ce soit quand on prend 40 points." Certes, comme le décrivaient poétiquement Emmanuel Meafou puis Peato Mauvaka, le Stade a commis trop de "fautes stupides" pour pouvoir l’emporter. Reste que le constat est là, implacable : à quinze contre quatorze, les Toulousains ont encaissé un 28-0 alors qu’ils ont "remporté" les 60 minutes restantes en égalité numérique, 13-22. De quoi forcément faire naître des regrets quant à la sévérité des décisions, qui n’ont clairement pas été de la même mesure en fonction du camp, à commencer par ce carton jaune oublié sur Andrew Porter pour son plaquage cathédrale à retardement sur Juan-Cruz Mallia, alors que les Toulousains faisaient le forcing pour revenir juste avant la mi-temps. "Nous avons eu l’opportunité d’être à quinze contre quatorze mais malheureusement, cela n’a pas été sanctionné, épiloguait Ugo Mola. Je maintiens ce que j’ai dit, à savoir que Wayne Barnes est un arbitre de haut niveau. Je crois que, sur ce coup, le poids de l’essai qu’on marque derrière pèse un peu et fait que la faute n’est pas pénalisée. C’est peut-être un tournant." Ce ne fut pas le seul…

Si M. Barnes eut la bonne idée de refuser un essai à O’Brien (dans le même coin du terrain où il avait accordé à tort un essai à Lowe au mois de mars…), il ne fut probablement pas aussi inspiré en ne demandant pas la vidéo pour contrôler, au départ de l’essai de Sheehan, une éventuelle faute de James Ryan dans le maul, le capitaine du Leinster tapant littéralement dans les mains de Graou.

Manifestes incohérences

Un oubli qui fait tâche, d’autant plus que le carton infligé à Ramos pouvait paraître sévère (l’intention de jouer le ballon de la part de l’arrière toulousain semblant assez manifeste sur sa tentative d’interception), et que l’attitude de Josh Van der Flier sur le carton de Neti (en lui-même incontestable) semblait plutôt équivoque, avec une jolie comédie à la clé du meilleur joueur du monde. On passera enfin sur ce déblayage au cou non sanctionné de Ryan sur Aldgeheri, alors que Willis avait été sanctionné pour la même faute en première période…

Chauvin, comme analyse, nous direz-vous ? On veut bien l’entendre, allez, même si elle ne l’est pas beaucoup plus qu’une réalisation qui choisirait soigneusement ses ralentis… Car si le succès final du Leinster ne souffre d’aucune contestation (pas plus que celui de l’Irlande face aux Bleus) difficile toutefois de ne pas regretter certaines incohérences. Lesquelles ont de toute évidence impacté une rencontre qui aurait mérité de se jouer à la régulière, quand bien même Leo Cullen avait beau jeu de rappeler que "les cartons font partie intégrante du jeu de nos jours, et qu’il faut savoir gérer aussi bien les périodes de supériorité que d’infériorité." La preuve ? Elle est que lors de ce match à Sale où il oublia un bonus offensif qui lui aurait offert de disputer toute sa phase finale à domicile, Toulouse avait évolué pendant plus d’une heure à... 15 contre 14 ! Comme quoi, les Stadistes savent désormais ce qu’ils doivent corriger en vue de la saison prochaine pour éviter pareil écueil.

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