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Challenge Cup - Dix ans plus tard, Toulon retourne à Dublin !

Par Rugbyrama
  • Lors de cette rencontre, Gabin Villière faisait son retour à la compétition. Victime d’une fracture du péroné en février, l’ailier des Bleus a enfin rechaussé les crampons.
    Lors de cette rencontre, Gabin Villière faisait son retour à la compétition. Victime d’une fracture du péroné en février, l’ailier des Bleus a enfin rechaussé les crampons. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Une décennie après son premier titre européen, les Varois, malgré l’expulsion précoce d’Ollivon, ont pris le dessus sur Benetton (28-0), dans un Mayol et une ville en furie. Les Glasgow Warriors les attendent en finale, à l’Aviva Stadium, pelouse du premier exploit continental de l’entité frappée du muguet.

Il y avait l’atmosphère des grands rendez-vous avec ce pèlerinage dominical vers la terre sainte de Mayol. Les hommes du duo Mignoni - Azéma avaient également pris le pas, sous la pluie fine et les odeurs de fumigènes. Une marée humaine a accompagné le passage de la bande à Serin. « On avait besoin de se retrouver, a savouré Mignoni. On a connu des moments difficiles. Ça fait du bien de se sentir ensemble. Les gens ont vu 23 mecs se vider. Ici, ça ne trahit pas. » Un marqueur de cette rencontre, avant le premier coup de sifflet de Karl Dickson. Nous y reviendrons.

Toutes les premières collisions, les premiers rucks, ont été gagnées par les Noirs d’un jour. À l’heure du dessert, Sergio Parisse s’est chargé du reste. À la suite d’une relance fidjienne, initiée par Waisea et Wainiqolo, le troisième ligne centre international a mystifié ses compatriotes d’un extérieur du pied vers Paia’aua. En transe, l’intéressé a salué sa famille en mimant les jumelles. L’œil est toujours vif, la passion intacte.

Ce début rêvé a viré au cauchemar pour un homme : Charles Ollivon. En chasse d’un coup de pied de pression de Serin, l’international français a appuyé son plaquage envers Matteo Minuzzi. L’appel vidéo a scellé son sort : une épaule dans la tête malgré deux bras qui encerclent. Une expulsion sévère, sous la désapprobation du public.

La première ligne varoise a montré sa force

« Il y a deux mois, j’étais dans une situation difficile avec la perte de mon papa, et mon rouge contre Toulouse, a confié Parisse. On a montré du respect envers lui. On n’a jamais douté. On était convaincu qu’on n’allait jamais perdre ce match. Par expérience, dans les phases finales, c’est ce qui peut te mener loin. » Pour briguer des trophées, Toulon s’appuie sur son ADN : un paquet d’avants conquérant pour construire ses succès. Irrésistible en mêlée avec quatre pénalités glanées, et un bras cassé récolté sur une introduction adverse, la première ligne a répondu au défi. « On se sent à l’aise quand on est au milieu de ces mecs, s’est marré Baubigny. Beka, il n’y a rien à dire. Puis Dany… C’est une force de la nature. Dedans, tu peux aussi nommer les deux mecs derrière nous, avec une pensée particulière pour Mathieu. Il revient sur le devant de la scène. »
Derrière l’édifice, Sergio Parisse a avoué avoir passé une après-midi royale. « Je suis content que vous en parliez. Avec le temps, on a fait énormément de mêlées. Ils ont fait de l’excellent travail. Quand tu es à ma place, c’est exceptionnel. Je ne fais rien (rires). Ils m’ont facilité la tâche. Je leur tire mon chapeau. »


« On n’y va pas pour jouer une finale, on y va pour arracher quelque chose »

Dans la suite de son propos, le talonneur international français a cédé que le plan de jeu de la semaine avait changé avec l’arrivée de la pluie. « Le discours des coachs a évolué. On voulait répondre physiquement. Il y avait des mecs, en face, qui ont l’habitude de l’intensité du haut niveau. Les coachs voulaient du combat, de l’intensité, des duels. On voulait répondre. » À la finesse du coup de pied de Parisse, Gigashvili a répondu avec sa force herculéenne : « C’est un symbole qu’il soit homme du match, a relevé Mignoni. C’est tellement mérité pour ces mecs de la première ligne. Ils travaillent dur. Ils ont connu des moments délicats, on ne le cache pas. Mais moi, je n’ai jamais poussé en mêlée. Il faut avoir de l’humilité par rapport à ces postes. À Toulon, il y a de la qualité et de l’humilité. C’est mérité ».

Malade et ménagé en début de semaine, Dan Biggar, recruté à prix d’or pour faire gagner ces matchs couperets, s’est montré imparable au pied pour mettre à distance la bande à Lamaro, trop maladroite et passée à côté de son rendez-vous. Le Gallois a trouvé ses repères dans son nouveau jardin au meilleur des moments, alors qu’il n’a pas affiché la même efficacité sur ses premières sorties à Mayol.

On n’avait même pas passé dix minutes en deuxième période que le score final était acquis. Dans un baroud d’honneur, les joueurs de Bortolami ont essayé sans trouver la moindre faille. Pour la deuxième fois cette saison, les Rouge et Noir n’ont pas encaissé le moindre point : « C’est plus révélateur d’avoir réalisé ça à 14 contre 15 que d’avoir inscrit 23 points. », a salué Mignoni. Malheureusement, sur une action anodine, Toulon a perdu Waisea, touché à l’épaule gauche et en attente d’analyses.

D’ici le 19 mai prochain et le rendez-vous face aux Warriors, les bobos varois seront scrutés au centuple. « On est un peu juste sur l’effectif mais on joue notre saison sur les prochaines semaines, a conclu « Pierrot ». Tout le monde dit qu’on veut gagner, mais il n’y en a qu’un qui gagne. Gagner ou perdre, c’est du mental. On doit cultiver ça. Face aux Warriors, n’y va pas pour jouer une finale, on y va pour arracher quelque chose. » Dix ans après la première étoile, le clin d’œil serait sympa. Le symbole encore plus fort : Toulon peut devenir le premier club à avoir remporté toutes les compétitions.

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