L'édito du lundi : Quelques dollars de plus

Par Léo Faure
  • Alex Newsome et les Clermontois se sont relancés dans la course à la juteuse Champions Cup.
    Alex Newsome et les Clermontois se sont relancés dans la course à la juteuse Champions Cup. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Ce n’est pas tout de vouloir absolument se qualifier pour la Champions Cup : il faut aussi vouloir la jouer. Avec appétence, dignité, ardeur pour la chose. Ce qui est évidemment le cas de Toulouse et La Rochelle, les actuelles super-forces françaises, régulières du dernier carré. Mais c’est à peu près tout, disons-le franchement. Et on se désole, chaque année, de voir ces clubs français, anglais ou sud-africains qui balancent leurs matchs à l’extérieur avec des compositions d’équipe fantaisistes, que les managers jugent « ambitieuses malgré tout » - vaste blague - et qui sont en réalité de claires revues d’effectif, pour faire reposer les plus beaux joyaux.

Tant pis pour l’ambition, l’appétence, la dignité et l’ardeur. Si le rugby est le plus collectif des sports, il est tout de même plus facile quand il est joué par les meilleurs talents. Ce dont s’abstient la moitié des clubs qui participent à la Champions Cup, après avoir pourtant bataillé pour y décrocher leur place. Pour une compétition reine, avouez que ça fait désordre. Tout ça pour quoi, alors ? L’argent, bien sûr. Quelques dollars de plus, quelques lignes comptables qui garnissent les colonnes des recettes pour tous ces clubs qui s’adjugent une place en Champions Cup sans avoir franchement envie de la jouer.

Les récentes performances des clubs français dans la compétition 2023 ne disent pas autre chose. Passé le duo Toulouso-Rochelais (encore et toujours), le néant ou presque. Des Montpelléirains qualifiés avec une seule victoire en quatre matchs, les quatre français aux quatre dernières places de la Poule A et Clermont, une seule victoire lui aussi au compteur, qui se trouve reversé à l’étage inférieur. Rien de glorieux.

À l’heure où le couperet de la phase régulière du Top 14 2023 s’apprête à tomber, ce constat : qu’ils soient Bayonnais, Montpelliérains, Clermontois ou Castrais, tous auront désormais toutes les peines à se faire une place en phase finale mais, faute de mieux, tous chassent les places 7 et 8 qualificatives à la Coupe d’Europe.

On leur glisserait bien à l’oreille de ne s’évertuer à la chose que s’ils ont l’intention, l’an prochain, de jouer sérieusement l’affaire. De s’inspirer des épopées rochelaises, les transhumances de supporters, les stades pleins. L’engouement et l’enthousiasme. Et cette petite musique qui vous saisit les tripes au moment où les joueurs entrent sur la pelouse. Musique de grand match, que les Rochelais entendront une dernière fois cette année, dans deux semaines à Dublin. Jour de finale. Ils se sont donné les moyens de leur rêve. D’autres devraient y penser.

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