Top 14 - Ross Moriarty (Brive) était une arme de destruction massive contre Montpellier

Samedi, il y avait un match dans le match. Un choc qui opposait deux troisième ligne de chaque équipe : Zach Mercer côté MHR, et Ross Moriarty pour le CAB. Et pour une fois, le premier n’a pas survolé les débats, ni traversé le terrain. Alors vous avez le droit de penser qu’après 26 apparitions dont 25 comme titulaire, Mercer doit être usé. Soit. Mais de notre côté, on pense aussi que si le meilleur numéro huit du championnat n’a pas autant brillé que d’habitude, c’est parce que quelqu’un l’en a empêché. Et ce quelqu’un, c’est Ross Moriarty. Pendant la rencontre, on se demande même si l’international gallois n’avait pas mis un "contrat" sur la tête du Montpelliérain, tant il ne le lâchait pas d’une semelle… À la 19e minute, on l’a ainsi vu stopper net Mercer par un plaquage désintégrant. À tel point que l’on posa la question à l’un de ses entraîneurs, Jean-Baptiste Péjoine, lequel préféra taper en touche : "Ce sont tous les deux des joueurs de grande qualité, et qui ont du caractère…"

La vérité, c’est que quand deux mâles alpha du rugby mondial se retrouvent sur le même terrain, il ne peut en rester qu’un. Et samedi, il n’est resté que Ross Moriarty. Ce n’est d’ailleurs pas du fait direct du Gallois, mais il se trouve que l’auteur de l’ultime plaquage manqué qui permit à Rodrigo Bruni de marquer le dernier essai de la rencontre était de… Zach Mercer, validant ainsi la victoire du Gallois et des siens.

Sanchez : "On dirait qu’il est là depuis des années"

Pendant près d’une heure, Moriarty a secoué ses adversaires, les a agressés, les a retournés. Il s’est aussi signalé par quelques courses tranchantes qui ont créé des brèches dans la défense montpelliéraine. Le tout comme s’il était là depuis des lunes, alors qu’il ne connaissait là que sa deuxième titularisation avec sa nouvelle équipe : "Il a beaucoup apporté dès son arrivée, expliquait l’ouvreur Nicolas Sanchez. Je suis surpris même : surpris par sa rapidité à s’intégrer dans le groupe et à maîtriser le projet de jeu. Il est là depuis trois semaines, et j’ai l’impression qu’il joue pour Brive depuis des années." Après trois sorties, on peut assurément dire qu’il est la très bonne pioche du CAB qui, s’il venait à descendre en Pro D2, devrait rouler sur la deuxième division avec une troisième ligne Abadie-Bruni-Moriarty, aussi performante que complémentaire. Alors même si le CAB n’a pas encore validé son maintien, il peut toujours se rassurer en se disant qu’il a attiré dans ses filets un très très gros poisson.