Pro D2 - Plaisir d’offrir, joie de recevoir à Nevers

Par Sébastien Chabard
  • En gagnant à Agen, les Neversois se sont mis dans les meilleures dispositions avant d'aborder la phase finale.
    En gagnant à Agen, les Neversois se sont mis dans les meilleures dispositions avant d'aborder la phase finale. Icon Sport - Loic Cousin
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Pour la deuxième année consécutive, l’USON Nevers Rugby a conquis le droit de jouer un match de barrage à domicile, jeudi soir face à Vannes. Une qualification arrachée de haute lutte, grâce à une série (en cours) de dix matchs sans défaite effaçant une phase aller terne. Dans "leur" Pré-Fleuri à guichets fermés, les Nivernais s’attendent à une lutte homérique contre des Bretons qui arrivent en phases finales avec le même parcours chaotique et une maîtrise similaire de leur jeu. Le duel d’ambitieux s’annonce fracassant et majestueux.

Ils s’étaient donné rendez-vous en phases finales. Comme l’an passé. Lors de la préparation estivale, quand les anciens et les (nombreux) nouveaux palpaient leurs repères collectifs et ajustaient leurs affinités sur le terrain et en dehors, les Neversois s’étaient promis de ne pas faire moins bien qu’au printemps 2022, qui les avaient vus atteindre les barrages, comme en 2019, mais pour la première fois à domicile.

Ceux qui ont vécu le match face à Carcassonne, le 19 mai, son ambiance de folie dans un Pré-Fleuri en fusion les portant à la victoire (24-12) et à la demi-finale à Mont-de-Marsan (perdue 26-15), voulaient remettre le couvert cette année. Ceux qui ont rejoint les bords de Loire à l’intersaison, eux, sont venus, de Pro D2 et de Nationale, pour mêler leur histoire à celle d’un club centenaire qui s’est rêvé un destin au très haut niveau il y a quinze ans à peine, porté par la volonté d’un entrepreneur self-made-man devenu président, Régis Dumange.

Meilleur total de points en Pro D2

Regardé de travers pour son ambition assumée et exaucée, le club nivernais a souffert, cette année, pour retrouver les phases finales – la troisième fois en six saisons de Pro D2. Loin du top 6 pendant les matchs aller, les hommes de Xavier Péméja ont même flirté avec le bord du ravin, au soir de la 12e journée, en se voyant 15es au classement. Sans s’affoler, sûrs que le travail ardu de la semaine finirait par payer, ils ont redressé la trajectoire, et déroulé depuis janvier une phase retour meilleure que celle du leader oyonnaxien.

Avec 85 points, leur meilleur total en Pro D2, les Usonistes ont arraché le droit de revivre un barrage à domicile. Et abordent ces phases finales avec un étonnant mélange de sérénité et d’humilité : "Le plus dur commence. Tout est remis à zéro, rappelait le flanker Julien Kazubek, l’un des derniers acteurs des années de Fédérale 1, après la victoire face à Montauban. Mais on attaque ces phases finales avec beaucoup de confiance, on veut aller chercher la demi-finale."

Kylian Jaminet échappe à la vigilance de la défense agenaise.
Kylian Jaminet échappe à la vigilance de la défense agenaise. Icon Sport - Loic Cousin

Demain soir, dans un Pré-Fleuri à nouveau à guichets fermés, dont les places se sont arrachées depuis le début de la semaine, après la vente aux 2 936 abonnés, ils arriveront vers 19 h 15 en ouvrant une marée de supporters. Stand de maquillage, dédicace des joueurs hors groupe, distribution de T-shirts à la mi-temps avec un canon emprunté aux basketteuses de Bourges : le club remet les petits plats dans les grands soirs pour donner au match un parfum d’exception.

Une pression amicale bien vécue par Xavier Péméja, manager baigné toute sa carrière dans l’étuve des chaudrons (Sapiac, Pierre-Rajon et Jean-Dauger), qui a hâte de voir son groupe à la hauteur de l’attente : "On a une grosse pression, parce qu’on reçoit. Si on perd, ce sera rageant, parce qu’on aura fait moins bien que l’an passé." Au repos samedi, ses joueurs ont retrouvé le terrain dimanche et lundi, pour une courte semaine. Repos mardi, mise en place mercredi, le déroulé est faussement banal : "On sort du quotidien pour entrer dans l’extraordinaire. On sait que jeudi soir, il n’y aura pas de rattrapage."

Qui pour prendre le poste de premier centre ?

Comme l’an passé, la composition ne sera livrée qu’au dernier moment, ce soir, pour ne pas exposer ses atouts à l’adversaire. Seule certitude, le staff devra faire sans son capitaine, le trois-quarts centre Rudy Derrieux, sorti sur commotion vendredi dernier, et sans son impeccable "doublure" Léonard Paris, lui aussi blessé face aux Montalbanais. Le double coup du sort ne devrait toutefois guère déstabiliser une mécanique inarrêtable depuis dix matchs, et qui a forcé le respect de ses derniers adversaires – Colomiers, Grenoble, Agen, Montauban –, tous passés à la lessiveuse ligérienne.

"J’ai des potes en Top 14 qui me disent qu’on est la meilleure équipe de Pro D2", confiait Xavier Péméja après la victoire face à Montauban. Mais l’expérimenté entraîneur connaît assez l’histoire du rugby, et du sport, pour savoir que les têtes des favoris sont nombreuses à rouler dans la sciure. Jeudi soir, face à une équipe de Vannes qui a elle aussi connu le doute et la revanche, l’USON misera plus que jamais sur les 7 356 paires de poumons de son 16e homme pour pousser derrière elle : "Je ne suis pas surpris que Vannes soit là. Nos deux équipes se ressemblent, et leur fin de saison est forte. Ça va être un match à haute tension."

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