Top 14 - Tristan Tedder (Perpignan) : "Il y a un match à la vie à la mort à jouer, on parlera des émotions après"

  • Tristan Tedder, demi d'ouverture et arrière de Perpignan
    Tristan Tedder, demi d'ouverture et arrière de Perpignan Icon Sport - Johnny Fidelin
Publié le Mis à jour
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Ce samedi, l'Usap va disputer un match décisif dans sa lutte pour le maintien face à Toulouse (15 heures). L'affiche sera aussi la grande dernière à domicile de Tristan Tedder avant son départ en fin de saison. Le talentueux Sud-Africain nous parle de la pression qui monte, de la "der" de Patrick Arlettaz et de sa détermination à laisser Perpignan dans l'élite.

À deux journées de la fin, l’Usap ne compte plus que quatre points d'avance sur Brive et reçoit Toulouse samedi. Le décor est planté...

L’enjeu est énorme sur les deux dernières journées. Tout va se décider maintenant. On a laissé beaucoup de points nous échapper cette saison. Comme Brive, il nous reste à affronter Toulouse et Castres. Ça va être dur mais ça reste des matchs de rugby. Il nous faudra être à 100 % et atteindre notre meilleur niveau. Samedi, ce sera le Stade toulousain en face. Même s’ils sont qualifiés pour les demi-finales, on sait que les Toulousains se déplacent toujours pour gagner. Ils ne viennent jamais juste pour jouer un match.

Si rien n’est acquis pour le maintien, vous avez au moins votre destin en mains pour la treizième place...

On peut dire ça oui. On a notre destin en mains, il ne faut surtout pas échouer. On sait que l’enjeu est de plus en plus grand, pour nous et le club dans son ensemble, le public, la ville... Au quotidien, tout le monde est un peu plus concentré, met un peu plus d’intensité dans ce qu’il fait...

On imagine que vous aurez une envie énorme samedi. La clé tient-elle dans votre capacité à canaliser votre enthousiasme, ce qui a pu manquer récemment ?

On ne va pas changer notre façon de jouer. Après, effectivement, on est parfois trop excités. Sur la phase retour, on a eu un déclic et l’équipe a commencé à pratiquer un bon rugby. Mais dans les moments où nous sommes moins bien, il faut savoir gérer. À Lyon, même s’il y avait une équipe remaniée, il y avait assez d’expérience sur le terrain pour maîtriser la fin de match. Après l’essai qui fait passer le Lou devant, on aurait au moins pu garder le bonus. Il est crucial de garder le sang froid, surtout sur cette fin de saison où chaque erreur se paiera cher. Les coachs nous en parlent mais ils ne parlent pas que de ça non plus. Si la fin de match est serrée samedi, on verra si on a appris de nos erreurs…

Le fait d’affronter Toulouse, votre premier club en France, a-t-il encore une saveur pour vous ?

Je sais que je vais retrouver des amis que j’ai gardés, c’est plus dans ce sens-là que je le ressens. Sinon, Toulouse, c’est surtout l’équipe que tout le monde veut battre.

Avant de quitter Perpignan dans quelques semaines, on présume que vous faites une question d’honneur de contribuer au maintien de l’Usap...

Ça me tient beaucoup à cœur, effectivement. D'autant plus que je suis un mauvais perdant, comme les gens le savent désormais (rire). Quand je suis arrivé, le club venait de monter, je tiens à le laisser où je l’ai trouvé. La première année, on s’est maintenu. On savait que ce serait encore délicat cette saison. Comme je l’ai dit, on a encore notre destin en mains. Si on peut le faire, on doit le faire.

Sentez-vous l’émotion monter avant ce qui sera, à coup sûr, votre dernière en sang et or à Aimé-Giral ?

Quelques mecs me parlent de ça cette semaine mais, vous savez, il n’y a pas de joueur plus grand que le club. Ce n’est pas Tristan Tedder qui a besoin d’une victoire mais l’Usap. Je suis focalisé sur cette mission. Je vais tout donner pour que Perpignan remporte ce match et reste en Top 14. Il y a un match à la vie à la mort à jouer. On parlera des émotions et des souvenirs plus tard.

Ce sera rapidement le cas. Car quoi qu’il arrive, vous ferez vos adieux au public samedi et serez sûrement célébré par le stade. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Je n’arrive pas à me projeter sur ça encore (sourire). Je ne pense qu’au match et à la victoire qu’il faut aller chercher. On verra après pour tout le reste…

Ce match sera aussi le dernier sur le banc d'Aimé-Giral pour Patrick Arlettaz. Quand on connaît l’affect que ce groupe a pour son manager, on se doute que ça ne vous laisse pas indifférent...

J’ai rencontré Patrick il y a deux ans. On s’était déjà beaucoup parlé avant mais on ne s’était jamais vu. De ce que j’ai pu en voir, c’est un très bon entraîneur et une très bonne personne. Il arrive à faire la part des choses entre le rugby et ce qu’il y a autour. En dehors, on rigole bien. Après, je ne peux pas parler pour les autres mais il suffit de voir ce qu’il a réalisé pour mesurer son importance : il a repris l’équipe il y a sept ans, il l’a fait monter deux fois en Top 14, il y a eu deux titres en Pro D2, il y a eu des moments délicats, aussi, mais il a toujours été là pour les joueurs. Je sais qu’il y a beaucoup de mecs dans le vestiaire qui l’apprécient. Et les supporters aussi.

Ce coach, comme ce club, aura quoi qu’il arrive eu une influence prépondérante sur votre carrière, qui a véritablement décollé en Catalogne...

J’avais eu des moments difficiles dans ma carrière comme j’en aurai sûrement encore. Il y a deux ans, Patrick a vu en moi quelque chose que moi-même je ne percevais plus. Il m’a apporté de la confiance et des conseils. J’étais en demande car j’avais envie de progresser. C’est encore le cas et il me donne toujours des conseils pour le futur. Je l’apprécie énormément. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup apporté et j’ai tout fait pour lui rendre sa confiance. Ça avait bien démarré, j’espère que ça va bien se terminer. Ce qui est sûr, c’est que l’on se recroisera et j’espère qu’on boira une bonne bière ensemble...

Cette saison aura été marquée, sur le plan personnel, par votre repositionnement à l’arrière. Comment l’avez-vous vécu ?

Ça s’est bien passé. Il faut dire que dans la structure de jeu de l’Usap, le numéro 15 est assez libre. Et comme j’ai une très bonne relation avec Jake (Mc Intyre), on intervertit facilement, ce qui fait que je me retrouve régulièrement à l’ouverture ou au centre. Je n’ai pas vécu difficilement mon repositionnement. Et de toute manière, l’équipe en avait besoin. C’est ce qui est le plus important.

Le fait d’être à l’arrière vous permet aussi d’exprimer vos qualités de vitesse et d’attaquant...

Oui, il y a un peu plus d’espaces mais ça peut très vite se refermer aussi, vous savez. Après, j’aime beaucoup être dans la fosse, entre les avants et les trois-quarts, au plus près de la défense... J’ai grandi comme ça et j’avais toujours joué ouvreur jusqu’alors.

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