Top 14 - La Rochelle ou l’opulence de pilars

"On ira à Montpellier pour gagner, pas pour tourner", jurait Ronan O’Gara dans les travées du Vélodrome, après l’énième démonstration de force de ses protégés, samedi dernier face à Toulon (8-23). L’un n’empêche pas l’autre visiblement, en ce moment, à La Rochelle et sa dynamique de dix victoires de rang. Et encore moins aux postes de piliers, d’une densité folle cette saison. En quantité, oui. Mais surtout en qualité. L’homogénéité générale et le niveau de performance des deux côtés de la première ligne n’ont pas d’équivalent dans la division. Ni même à l’échelle du continent.

Vieux briscard du lot, Uini Atonio en a vu passer des piliers en douze ans et bientôt trois cents matchs en jaune et noir. Dithyrambique à l’égard du polyvalent Joel Sclavi - "c’est le Leo Messi de La Rochelle" - le droitier des Bleus et du Stade rochelais mesure mieux que personne l’étoffe des prétendants aux numéros 1 et 3, et pas seulement dans le registre de la mêlée. Entre un Sclavi serial marqueur (six essais depuis janvier), un Wardi en habit de trois-quarts face à Exeter et de sécateur (14/14 au plaquage) contre Toulon, un Colombe aux charges dévastatrices et des airs de Botia au grattage, un Aouf aux entrées en jeu souvent remarquées, un Thompson-Stringer à l’adaptation express en joueur additionnel ou encore un Kuntelia vu par beaucoup comme le digne successeur d’Atonio. "À 20 ans, je n’étais pas capable de faire tout ce que Sandro fait aujourd’hui", nous glissait récemment l’aîné des pilars rochelais. Qui ne devrait pas non plus tarir d’éloges sur les espoirs Penverne et Sorin, appelés à intégrer la rotation à l’avenir.

Paiva veut sa part du gâteau

La profusion du moment en ferait presque oublier la présence d’un certain Thierry Paiva dans l’effectif maritime. Passé deux fois sur le billard en début d’année suite à une luxation de l’épaule gauche, le talentueux gaucher - solide recrue de l’intersaison 2022 - "espère revenir plus fort" dès samedi au GGL Stadium, où il retrouve la compétition comme titulaire. "Je déborde d’envie", confie dans un entretien à lire sur Rugbyrama.fr l’ancien joueur de l’UBB, renforcé du bas du corps pendant sa convalescence et résolu à "faire la meilleure fin de saison possible avec les copains". Abondance de piliers ne nuit pas, à ce stade de la saison.