Pro D2 - Grenoble a accueilli Tony Chapron, ancien arbitre de football, pour soigner sa discipline

Fabien Gengenbacher avait fait monter la sauce depuis quelques semaines au sujet de son "intervenant surprise" pour la préparation des demi-finales, et l’on peut dire que celui-ci a tapé plutôt juste. Car l’étonnement fut plus que de mise chez les joueurs alpins au moment de voir débarquer mercredi, lors de leur journée cohésion à Corrençon, rien moins que Tony Chapron, ancien arbitre international de football. "Pourquoi Tony ? Déjà parce que l’on se connaît depuis un certain temps, qu’il est Grenoblois, supporter du FCG et il voulait donner un coup de main à l’équipe, expliquait Fabien Gengenbacher. Mon objectif était d’avoir un angle de vue différent, plutôt que de faire venir un arbitre que l’on connaît et que l’on croise tous les week-ends. J’ai voulu une intervention plus impactante, qui ne parle pas des règles mais plutôt de la gestion émotionnelle, comment faire abstraction des émotions et des sentiments que l’on peut ressentir vis-à-vis du corps arbitral, comme l’injustice, la colère… Également, comment l’on crée un climat de confiance avec le corps arbitral et surtout comprendre ce que vit un arbitre, pour avoir la meilleure relation de travail possible."

Comment entrer "dans la tête de l’arbitre"

Un rôle que le désormais auteur de documentaires et consultant pour Canal + a pris particulièrement à cœur, ciblant dans son discours les différentes façons d’entrer "dans la tête de l’arbitre" par les postures, les mots ou les attitudes, pour ne pas "se le mettre à dos" comme le veut la vieille expression. "Le message principal de mon intervention, c’est que l’arbitre ne doit pas être un ennemi pour les joueurs et le jeu, mais plutôt un partenaire, expliquait Chapron. J’espère que ce qu’ils auront retenu, c’est qu’ils peuvent, grâce à leurs relations avec l’arbitre, non pas gagner le match mais ne pas le perdre. Le message essentiel, c’est "Faites de l’arbitre non pas un ami, mais surtout pas un ennemi". Comportez-vous de façon saine et respectueuse avec lui, vous avez tout à y gagner. Le danger dans des matchs importants comme cela, c’est d’être tétanisé par l’enjeu et d’avoir un dysfonctionnement à cause de ça. Dans ces moments-là, il y a ceux qui vont garder leur calme, être lucide et vont trouver les solutions, et ceux qui vont perdre les pédales et partir dans tous les sens."

Cocasse, nous direz-vous, de la part de celui qui est connu pour avoir effectué le plus gros "craquage" jamais réalisé par un arbitre en plein match ? Peut-être. Mais sachant que les Isérois sont aussi passés près du pire après avoir été réduits jusqu’à onze joueurs à Nevers voilà un mois, le message n’en semblait au final que plus pertinent… En espérant désormais que celui-ci porte ses fruits samedi soir…