Top 14 - L'histoire du week-end : Toulon, chronique d’un sabordage
En alignant au Havre, et pour l’un des matchs les plus importants de la saison, une équipe sans corps ni repères, Toulon a certainement hypothéqué ses chances de qualification...
On aurait voulu voir la tronche d’Eric Bayle, le monsieur rugby de Canal +, lorsque la composition d’équipe du RCT est tombée. On aurait voulu être dans la tête des diffuseurs du Top 14 au moment où ceux-ci se demandaient comment s’y prendraient-ils, in fine, pour vendre un match soudainement devenu invendable. Où donc étaient passés Cheslin Kolbe, Dan Biggar, Dany Priso, Sergio Parisse, Brian Alainu’uese, Baptiste Serin, Waisea, Jiuta Wainiqolo ou Duncan Paia’aua? Au repos, tiens ! Parce que le RCT étant gravement à la bourre vis-à-vis du règlement Jiff (qui prévoit d’aligner seize joueurs sélectionnables en moyenne par saison), Franck Azéma et Pierre Mignoni n’avaient pas eu d’autre choix que d’aligner au stade Océane des seconds couteaux, des sans-grade ou des « jeunes qui n’en veulent », nommez-les comme vous voudrez. Sauf qu’à moins de suivre l’actualité du RCT au quotidien, le profane n’avait que rarement entendu les noms de Matteo Le Corvec, Marius Domon, Jules Coulon, Atila Septar, Jules Danglot ou Adrien Warion, jeunes gens au temps de jeu famélique en Top 14, depuis le début de saison…
Convenez donc qu’il y avait quelque chose d’irréel, d’absurde même, dans cette composition d’équipe toulonnaise qui jouait pourtant au Havre l’une de ses dernières chances de qualification pour les phases finales du championnat. Comment Toulon avait-il pu se retrouver dans une telle nasse à deux journées du terme de la phase régulière ? Et pour aller plus loin, quel était le risque d’aligner toutes les stars étrangères de l’effectif ? On parle ici d’une sanction loin d’être insurmontable, de six unités amputées à la saison prochaine. Et après tout, on avait déjà vu pire : la Juventus de Turin conduite par Didier Deschamps avait su, en 2006, remonter dix-sept points de pénalité l’année où la vieille dame remonta en Série A.
Mignoni : « On assume notre choix »
Au bout du bout, on se dit que si l’ultime raison à ce turn-over massif était la protection de l’effectif « premium » avant la finale de Challenge prévue vendredi soir à Dublin face à Glasgow, rien n’assure cependant qu’une hypothétique victoire en Irlande effacerait une élimination prématurée en championnat… Car qui se souvient encore que le Lou a remporté le Challenge, l’an passé ? Les deux cents personnes, peut-être, qui avaient fêté ce jour-là les vainqueurs lyonnais sur la place de l’hôtel de ville ?
Dans les entrailles du stade Océane, le manager Pierre Mignoni avait de son côté l’élégance de reconnaître ses torts : « On assume notre choix, disait-il en conférence de presse. On assume la défaite. Avec Franck (Azéma), on se met devant. Mais il faut bien que nos jeunes joueurs s’aguerrissent. » Désormais, le RCTest en mauvaise position et aura toutes les difficultés pour se faire une place dans le top 6. Et que Toulon remporte ou non la coupe Intertoto ce week-end ne changera rien à la donne, si échec il y a en Top 14. On aurait pourtant tant aimé voir le RCT et son pack en titane se mêler au sprint final du championnat. On aurait tant aimé voir le grand Toulon de Waisea, Isa ou Serin ferrailler en barrages puis mettre le dawa à Anoeta. On aurait tant aimé voir jouer Toulon en Top 14 avec ses meilleurs joueurs. Que cela n’arrive pas, pour les raisons que l’on vient d’exposer, somme d’arguments qui sembleraient en tout point déraisonnables à quiconque ne suit le rugby que de loin, ça nous fout la rage, oui…
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