Coupe du monde 2023 - Fabien Galthié : "On se laisse la possibilité de changer les 42 en cours de préparation"

Par Paul Arnould
  • Fabien Galthié et Raphaël Ibanez lors de la conférence de presse à Montgesty
    Fabien Galthié et Raphaël Ibanez lors de la conférence de presse à Montgesty Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Trois ans et demi après son premier rendez-vous devant les médias dans son même petit village de Montgesty, Fabien Galthié a lancé officiellement le début de la Coupe du monde du XV de France. Le sélectionneur en dit plus sur les détails des trois mois de préparation et en explique son déroulé.

La programmation des stages de préparation est-elle entérinée ?

La programmation de la préparation est en place. Elle est arrêtée. Nous avons défini les temps de sélection, de travail, les lieux où vont se passer les différents stages et les matchs amicaux qui vont nous amener tout doucement au 8 septembre.

À quoi ont été consacrés ces deux jours avec le staff ici à Montgesty ? 

Nous nous sommes retrouvés dimanche. C’est ici que nous avions commencé il y a quatre ans environ et il me semblait évident de revenir ici, pour passer ce temps de travail. À Montgesty, c’est calme, c'est serein, et ça nous permet de bien poser notre travail et d’avancer sur la finalisation de notre préparation.

À chaque Coupe du monde, le rugby français s’est souvent accroché à des longues préparations pour être au niveau. Quelle vision avez-vous des trois mois de préparation qui vous attendent ?

Nous sommes cohérents et justes par rapport à ce que nous avions programmé. Nous sommes en phase avec notre flèche du temps. Cette compétition ne doit pas être une sorte de fin, mais la continuité des quatre années que nous avons vécues. Le 2 février 2020, cette équipe a ouvert ce mandat. À l’époque, elle avait 24 ans de moyenne d’âge, et 8 sélections. Elle va continuer dans cette forme d’émulation. En cours de route, nous avons perdu deux joueurs - Bernard Le Roux et Virimi Vakatawa - et nous pensons à eux. D’autres joueurs nous ont rejoints. Cette 10e Coupe du monde, nous voulons l'aborder avec un statut de maître et dans la maîtrise.

J'invite l'élite du rugby français à se préparer à monter dans le bus de l'équipe de France

Cette fameuse liste de 42 joueurs, à quel point est-elle avancée ? Avez-vous encore des points d'interrogation ? 

Nous considérons tout le monde. Vous pensez sans doute aux joueurs blessés, ou de retour de blessure, mais il reste encore des matchs à jouer. Il y a encore deux finales de Coupe d’Europe, puis le championnat. Ce qui est sûr, c’est que la première liste de 42 sera annoncée le 21 juin. Le dimanche suivant les barrages, nous aurons 10 équipes éliminées, et nous sélectionnerons un groupe de 23 joueurs qui viendra à Marcoussis pendant quatre jours pour vivre une semaine de préparation avec les moins de 20 ans. Ces joueurs devront avoir l'ambition de rentrer dans le vestiaire des 42. Depuis quatre ans, nous parlons avec tous les joueurs qui ont cette ambition et nous leur répétons de venir chercher ce maillot, de rentrer dans le vestiaire.

Avez-vous une méthode particulière pour constituer cette liste ?

À compter de mardi, nous recommençons notre cycle de sélection avec un ranking (classement, N.D.L.R.) par poste de un à six. Cela fera un total de 100 joueurs, tous informés qu'ils sont en capacité de participer au Mondial. Une Coupe du monde, c'est long, et la préparation l'est tout autant. Il peut y avoir des blessés, des joueurs appelés, et jusqu'au dernier match, j'invite l'élite du rugby français à se préparer à monter dans le bus de l'équipe de France.

Vous avez légèrement retardé le coup d’envoi de la préparation. Est-ce dans le but de laisser un break aux joueurs ?

C’est juste, bravo. Nous avons jugé bon de retarder légèrement le coup d'envoi de la préparation, car nous nous sommes rendus compte en suivant de très près les joueurs, leur temps de jeu, mais aussi leurs performances, que c'était nécessaire, et que cette quinzaine de jours devait être sacralisée et être laissée aux joueurs pour du repos, notamment aux finalistes du championnat. Il y aura sept semaines de préparation avec des moments de coupure individualisés, et deux moments de coupure pour l'ensemble du groupe.

Nous avons encore du temps pour progresser et nous améliorer

Vous parliez de deux temps de coupure, pouvez-vous nous en dire plus ?

On a construit avec beaucoup de précisions cette préparation, et nous avons jugé qu'il était possible d’accorder ces temps de coupure. Nous sommes vigilants sur tout, et dans l’équilibre de cette préparation, il y a potentiellement 17 semaines de vie commune, quatre mois à 42 puis à 33. Dans les 42, il y aura des changements, liés à des blessures. Nous avons prévu des ouvertures sur les matchs amicaux. Les périodes à Monaco, Marcoussis et puis Capbreton nous laissent la possibilité de changer les 42, et par exemple de sortir des joueurs blessés, ou moins en réussite dans la préparation. Cette dernière sera sans concession mais avec beaucoup de précisions. Concernant le choix de Capbreton, nous avons choisi ce site car nous voulions vivre quelque chose de différent. Notre entraînement sera à Seignosse, dans un cadre différent.

C'est-à-dire ?

Nous ne serons pas à l'hôtel, mais dans la nature, dans un village. Chaque membre du staff et du groupe aura une maison à disposition - un bungalow, une tente, cela dépend du statut de chacun (rires). Plus sérieusement, chacun aura l'opportunité de vivre avec sa famille la préparation lors des trois semaines du mois d'août. À chaque moment fort, nos familles ont été présentes.

Est-il possible qu'un ovni débarque dans le groupe au dernier moment ?

On ne parle plus d’ovni, car on les connaît tous. Ceux qui émergent sont venus au moins une fois participer à un camp d'entraînement.

Ressentez-vous une attente particulière ? 

Depuis quatre ans, le sens de notre mission est toujours la même : rassembler, partager et fédérer avec les Français. Cela ne change pas. Nous sommes en ouverture, nous partageons, nous écoutons, nous vibrons avec les supporters, notre famille, les joueurs, le staff. C’est la dernière compétition de ce mandat mais ce n’est pas la dernière compétition de l'équipe de France. Dans notre feuille de route, nous l'avions positionnée depuis le début comme le temps où nous devrons être les meilleurs. Notre volonté est de devenir des maîtres et de maîtriser. Mais nous avons encore du temps pour progresser et nous améliorer. C'est pour nous l'enjeu de cette préparation.

Pourquoi avoir décidé de jouer quatre matchs de préparation (Écosse deux fois, Fidji et Australie) ?

Ils ont été choisis bien en avance. Avec Bernard Laporte, notre président, nous avions anticipé cette vision pour la préparation de la Coupe du monde. Nous voulions remplir tout le mois d'août avec ces matchs de préparation. C'est ce qui nous semblait le plus cohérent. Cela nous permettre de tester notre préparation, mais aussi l'occasion de se rendre dans des territoires où nous ne nous sommes pas encore rendus (Nantes et Saint-Etienne).

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