Coupe du monde 2023 - Laurent Labit : "Avec deux mois devant nous et le talent de cette équipe, on peut faire encore mieux"

Par Vincent Bissonnet
  • Laurent Labit.
    Laurent Labit. Icon Sport - Icon Sport
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L'entraîneur en charge du secteur offensif du XV de France se projette sur les deux mois charnière qui doivent permettre aux Bleus d'atteindre un niveau optimal en vue de la Coupe du monde. Le technicien mesure aussi le chemin parcouru depuis quatre ans et les efforts consentis par tout le rugby français.

Trois ans et demi après, vous revoilà à Montgesty pour lancer la préparation de la Coupe du monde. C’est l’occasion de mesurer le chemin parcouru, aussi...

Beaucoup de choses se sont passées depuis et beaucoup se sont passées comme on l’avait imaginé. Il y a beaucoup de fierté et de satisfaction. Quand tu traces un projet, avec des étapes et des points de passage, et que ça se concrétise, tu te dis que tout le monde a bien travaillé. Le staff et les joueurs ont répondu présent et ont rempli quasiment tous les objectifs. Trois ans et demi après, on est en phase avec ce qu’on avait dit. Pour le rendez-vous du 8 septembre 2023, nous voulions être sur la ligne de départ et pouvoir regarder nos concurrents les yeux dans les yeux pour batailler, sans avoir à miser sur les deux mois de préparation pour rattraper un temps perdu, trouver un groupe, une forme de jeu…

Après quatre années riches en aventures humaines et en performances, on imagine que de devoir établir une liste de 42 relève du casse-tête...

Bien sûr. Pour le 21 juin, déjà, les 42, ce sera difficile. Pour le 21 août, les 33, ce sera très difficile. On doit manager les joueurs qui vont démarrer et aussi ceux qui ne seront pas là car, dans toute compétition, il y a des gars qui étaient à la maison quand la compétition a démarré et qui se sont retrouvés sur le terrain en quart, en demie voire en finale. Il faut que les joueurs en soient conscients. Notre méthode a toujours été de fonctionner à 42, voire plus. On est attaché à tous nos joueurs.

Comment vivez-vous les week-ends actuellement ? On imagine votre crispation...

C’est très dur. Dès qu’il y en a un an par terre… On a vu Melvyn (Jaminet), Gaëtan (Barlot)… Par rapport à tout ce que l’on a partagé avec eux, c’est dur. Ce qui est difficile, c’est que l’on a beaucoup travaillé sur la méthodologie, le contenu, mais, pour le reste, on ne peut que prier. Pour les blessés, Gabin, Antho, Arthur, et ceux qui ne le sont pas. C’est la difficulté jusqu’au 21 juin.

Louis Bielle-Biarrey et Emilien Gailleton, censés disputer la Coupe du monde des moins de 20 ans en Afrique du Sud du 24 juin au 14 juillet, postulent-ils pleinement ?

Bien sûr qu’ils peuvent y être. Tous les joueurs qui sont venus à Marcoussis sont potentiellement sélectionnables. Ce sont les joueurs qui viennent chercher le maillot. Même s’ils ont 19, 20 ans ou qu’ils ont une autre Coupe du monde à jouer. On regarde avec attention la fin de saison et les matchs de chacun et on ne s'interdit rien. Ces deux joueurs ont toujours donné satisfaction. Ils peuvent très bien faire les deux compétitions ou n'en faire qu'une.

Jamais les Bleus n’ont eu autant de confort pour préparer une Coupe du monde, avec notamment la possibilité de faire évoluer le groupe des 42...

Oui et il est important de souligner le travail des clubs. J’ai été en club, je vais y revenir, je sais que ce n’est pas facile. Mais sur les quatre ans, ils ont vraiment joué le jeu et le XV de France est redevenu la locomotive du rugby français. Ça fait du bien à tout le monde. Le résultat, l’envie et l’engouement, ce n’est pas que le XV de France, c’est aussi la ligue, les clubs… Tout le monde est dans cette dynamique.

Pourquoi avez-vous annulé le stage de cohésion avec la légion étrangère à Carpiagne, fin juin ?

Ça coupait un peu de repos aux joueurs. On considère qu'ils auront plus besoin de régénération que de cohésion après les demi-finales et la finale du Top 14. La cohésion, c'est toujours intéressant, mais, depuis plus de trois ans qu'ils travaillent ensemble, je pense qu'ils l'ont.

Avez-vous prévu une rotation pour les quatre matchs amicaux, afin peut-être de laisser des cadres au repos ?

Ça fait partie des discussions que l’on a eues. On ne peut pas encore donner de réponses car nous ne savons pas comment va se passer la fin de saison. On verra comment les joueurs arriveront à Monaco. Il y aura peut-être des équipes mixées, les « premium » entreront peut-être plus tard…

Avez-vous encore la volonté de faire évoluer votre jeu ?

On peut faire mieux. Et c’est l’enjeu de la préparation à haute précision. Quand on voit ce que les joueurs sont en capacité de faire en quinze jours, trois semaines, on se dit qu’avec deux mois devant nous et le talent qu’il y a dans cette équipe, on peut faire mieux. Mais nous sommes conscients que ce sera aussi le cas de nos adversaires.

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