Champions Cup - Dans la composition rochelaise, le jeu des sept différences

Sept changements dans le quinze de départ ! L’équipe de La Rochelle qui va se présenter au coup d’envoi de cette revanche tant attendue à Dublin ne va pas ressembler à celle qui était entrée un an plus tôt à l’Orange Vélodrome de Marseille. Bien sûr, Ronan O’Gara peut compter sur ses cadres, sur cette épine dorsale qui penche un peu à droite avec Pierre Bourgarit, Uini Atonio, Will Skelton, Grégroy Alldritt et Brice Dulin. Mais mis à part au niveau du triangle arrière (Dulin, Leyds, Rhule), le staff maritime va présenter une formation avec des changements dans toutes les lignes.

Cela commence par une charnière totalement renouvelée puisque Tawera Kerr-Barlow était blessé la saison dernière et Ihaia West est parti à Toulon. L’absence du demi de mêlée néo-zélandais avait animé l’avant-match de la précédente finale. Victime d’une fracture à la main gauche, les médias irlandais avaient fait courir la rumeur qu’une entreprise de Cork avait été approchée pour fabriquer un gant de protection pour que le joueur puisse tenir sa place. Ronan O’Gara n’avait pas nié la manœuvre pour faire planer le doute, tant Tawera Kerr-Barlow est important pour guider le paquet d’avants rochelais et imprimer le rythme voulu à la rencontre. Sa présence à Dublin est donc un sérieux atout cette saison. Il formera la charnière avec Antoine Hastoy, arrivé l’été dernier à La Rochelle pour prendre la succession de West (voir ci-dessous) et apporter notamment des garanties face aux perches.

Alldritt change de lieutenants

La troisième ligne n’a plus grand-chose à voir avec celle qui avait débuté à Marseille. Le flanker Wiaan Liebenberg est depuis parti à la retraite, quelques semaines avant de fêter ses 30 ans, après une dernière saison incroyable et un statut d’indispensable au bon fonctionnement du Stade rochelais. Seul l’international et infatigable Grégory Alldritt est toujours présent au cœur de cette troisième ligne puisque Matthias Haddad, qui avait connu une ascension fulgurante, vit une saison de galère avec une succession de blessures. Alors qu’il était annoncé aux portes de l’équipe de France, il avait dû subir une opération d’un genou pendant l’intersaison avant de rechuter lors de sa reprise fin octobre. Lors de son retour à la compétition fin mars, il n’a fait qu’un aller-retour sur la pelouse du Matmut Atlantique face à l’Union Bordeaux-Bègles en raison d’un protocole commotion et lors du match suivant face à Bayonne, il a été touché à une cheville.

Levani Botia, entré en jeu au poste de centre lors de la finale précédente, a pris la place laissée par Liebenberg, devenant à son tour indispensable à l’image de sa prestation en quart de finale face aux Saracens. De l’autre côté de Grégory Alldritt, Ultan Dillane semblait s’imposer depuis le mois de décembre. Le staff devrait finalement faire confiance à Paul Boudehent, lui qui était presque devenu titulaire lors de la demi-finale en remplaçant Levani Botia dès la 19e minute. Sa titularisation s’apparente à une revanche personnelle. Il n’avait disputé qu’une minute lors de la première finale face à Toulouse, se luxant l’épaule juste après être entré en jeu. "Maintenant, j’en rigole mais je l’ai vécu comme une humiliation", avoue le joueur qui avait ensuite manqué la finale de Marseille, pas encore totalement rétabli après une blessure qui l’avait écarté des terrains fin avril.

En première ligne, Reda Wardi, remplaçant à Marseille, prend logiquement la place de Dany Priso parti à Toulon. Le gaucher rochelais a franchi un nouveau palier, devenant international à l’automne et enchaînant sept matchs avec les Bleus. En deuxième ligne, Thomas Lavault et Romain Sazy échangent leur place. L’ancien capitaine et futur retraité est porté par la rage de vivre ses derniers shoots d’émotion et de gloire avant de raccrocher. Une énergie qui lui permet de réaliser une très belle saison. Enfin, le dernier changement intervient au centre de l’attaque rochelaise. Jérémy Sinzelle, titulaire aux côtés de Jonathan Danty lors du sacre, est lui aussi parti à Toulon. Il a été remplacé par Ulupano Seuteni arrivé de l’Union Bordeaux-Bègles. Il s’est tout de suite imposé comme le patron de la défense maritime, capable aussi d’être un attaquant démoniaque comme en demi-finale face à Exeter.

Un 6-2 nouveau sur le banc

En dehors de tous ces changements au sein du XV de départ, le staff technique devrait aussi changer son fusil d’épaule sur le banc des remplaçants. En effet, la saison dernière, Ronan O’Gara avait opté pour un 5-3, avec Arthur Retière, Jules Favre et… Levani Botia pour les lignes arrières. Depuis quelques semaines, le staff privilégie les avants avec six renforts sur le banc. Cette option devrait encore être adoptée ce samedi, avec trois « petits » nouveaux : Quentin Lespiaucq-Brettes, Ultan Dillane et Georges-Henri Colombe Reazel. Ce dernier ne sera pas totalement un novice à ce niveau de compétition puisqu’il était titulaire lors de la finale 2020 avec le Racing 92 face à Exeter.