Champions Cup - Ronan O’Gara (La Rochelle) contre Léo Cullen (Leinster), un match dans le match pour la finale

  • Ronan O'Gara et Léo Cullen lors de la finale de Champions Cup en 2022 à Marseille
    Ronan O'Gara et Léo Cullen lors de la finale de Champions Cup en 2022 à Marseille - Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

Les managers du Leinster et de La Rochelle se sont succédés ce vendredi dans l’inévitable exercice de la conférence de presse. Pour un premier duel à distance à fleurets mouchetés, qui a vu les deux hommes se renvoyer habilement la balle.

Ce n’est pas qu’ils se détestent, Leo Cullen et Ronan O’Gara. Reste que, pour avoir croisé le fer pendant de longues saisons sous les maillots des deux provinces les plus antagonistes d’Irlande, les deux hommes n’ont pas forcément développé beaucoup d’atomes crochus. Cela d’autant plus que le La Rochelle est devenu depuis deux ans la bête noire des Leinstermen dans leur quête de 5e étoile et O’Gara leur symbole, après une finale perdue à Marseille qui avait vu les Irlandais déplorer le comportement du manager maritime… De quoi épicer, forcément, la rivalité entre Cullen et O’Gara, par ailleurs officieusement en lice pour reprendre le poste de sélectionneur national de l’Irlande à la fin du prochain mandat d’Andy Farrell.

A lire aussi : Champions Cup - Gregory Alldritt (La Rochelle) : "Notre challenge, c'est d'être dans nos standards, à 95 ou 100 % de ce que nous pouvons réaliser"

Reste qu’au sujet de cet inévitable match dans le match, les deux hommes ont jeté un voile pudique, Cullen refusant même catégoriquement de qualifier de « revanche » cette rencontre qui en est pourtant évidemment une. "Si on nous avait promis l'an dernier, juste après la finale perdue à Marseille, qu'on rejouerait une finale un an plus tard à Dublin, chez nous, on ne l'aurait pas forcément cru, soufflait l’ancien deuxième ligne du Leinster. Il y a un an, nous étions amèrement déçus, tout comme nos supporters. C'est parfois difficile de se relever de ça, mais nous avons su le faire. La perspective de rejouer une finale à Dublin nous a portés toute la saison. Ce n'est pas la première fois que la finale de la Coupe des champions se déroule ici. Mais les deux premières fois, nous n'avions pas été invités. En 2003, nous avions été battus en demi-finale par Perpignan. Et en 2013, nous n'étions pas sortis des poules. C'est en tant que spectateurs que nous avions vécu la finale franco-française entre Toulon et Clermont. Ce n'est pas exactement ce que nous espérions. Aujourd'hui, nous allons enfin pouvoir disputer une finale à Dublin. Nous sommes exactement là où nous souhaitions être."

Ronan O'Gara s'est exprimé devant les médias à la veille de la finale opposant sa Rochelle au Leinster
Ronan O'Gara s'est exprimé devant les médias à la veille de la finale opposant sa Rochelle au Leinster

O’Gara : "C’est aussi un match à domicile pour moi"

Sauf que Ronan O’Gara aussi qui, affublé d’un superbe pull rouge couleur Munster ("c’est un hasard, j’en ai un autre vert pour demain et un bleu qui est au lavage" assurait-il) a assuré qu’il disputait lui aussi "un match à domicile. J’ai de si bons souvenirs dans ce stade, à la minute où j’y suis arrivé, je n’en croyais pas mes yeux… Lorsque vous disputez une finale, vous êtes un peu dans un décalage temporel parce que vous êtes concentré, mais lorsque vous prenez du recul, vous vous dites qu’il y a de quoi être fier… Mais ce n’est pas le moment de réfléchir." Car oui, l’heure est désormais au combat et à cette sacro-sainte "veillée d’armes" dont l’enjeu pour les managers consiste à mobiliser les joueurs sans leur faire perdre d’influx. "C'est assez bizarre, avouait Cullen. Tout le monde est sur les nerfs car cette compétition est vraiment incroyable. Mais c'est aussi un vrai privilège d'être ici. Alors, il y a de la pression, oui, mais c'est la pression la plus positive qui puisse exister. Les joueurs se sont très bien préparés. J'ai très hâte de les voir jouer et donner leur meilleur devant une mer bleue dans les tribunes, sans se polluer avec le match de l’an dernier. Aujourd'hui, je trouve que notre équipe a grandi. Nous avons des joueurs plus expérimentés qu'il y a un an, des joueurs qui pour la plupart sont allés gagner avec l'Irlande une série de tests en Nouvelle-Zélande l'été dernier et qui ont remporté le Grand Chelem plus récemment. On ne cesse d'accumuler de l'expérience et on verra bien jusqu'où cela nous amène." 

A lire aussi : Champions Cup - "Tant que mon corps aime s’entraîner, je continuerai" : le soldat Botia devenu symbole

Ce à quoi O’Gara ne manqua pas de rétorquer, une heure plus tard, qu’à La Rochelle aussi "nous sommes bons. Ce groupe a appris de ses deux précédentes finales. Ce qu’on ne veut pas, c’est ressentir le goût qu’on a connu et retrouver les sensations de l’an dernier. Historiquement, le premier objectif de mes gars lorsqu’ils attaquaient leur saison, c’était d’avoir d’abord le Bouclier. Mais maintenant qu’ils ont gagné l’Europe, ils ont pris goût pour elle et ressentent de l’amour pour cette compétition. C’est pour ça qu’on veut y retourner. Chez nous, personne ne parle de la demi-finale Top 14 parce que peu importe. Tout ce qui compte, c’est demain." Et nous, nous avons hâte d’y être...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?