L'édito du lundi : À propos du bonheur

  • Toulousains et Rochelais attendent maintenant leurs adversaires en demi-finale.
    Toulousains et Rochelais attendent maintenant leurs adversaires en demi-finale. Icon Sport - Icon Sport
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Vous l’aurez déjà remarqué, le bonheur est diablement plus intense lorsqu’il se veut collectif et c’est certainement là un des marqueurs les plus forts des « sports co », le rugby en tête. Pour autant, ce fameux bonheur ne se partage pas. Il pourrait être exclusif. Il n’y a jamais qu’un roi à la fois. Et c’est la même chose pour la gloire de ses pairs, si difficile à voir passer quand elle emprunte d’autres couleurs…

La caravelle rochelaise n’échappe pas à la règle. Elle qui se nourrit du succès et sert désormais de cible pour ses concurrents. N’en doutez pas, depuis huit jours et le doublé européen des Rochelais, l’appétit des Toulousains a redoublé sur l’échelle de la férocité. Leur soif de revanche pourrait virer à l’obsession, si ce n’est pas déjà fait… Pour avoir été chassés en 2020, les partenaires de Dupont savent précisément combien pèse le poids du leadership, comment il s’exerce et comment il peut servir de révélateur pour la concurrence.

Cette saison, soyez en sûrs, n’échappera pas à la règle. En s’installant, la concurrence des deux « Stade » tire le Top 14 vers le haut, ne laissant a priori que des miettes pour les autres. Mais elle ne fera pas forcément que des malheureux tout autour… Rien ne dit en effet que ces deux locomotives, promises à la finale rêvée du 17 juin, pointeront à la bonne heure. Et rien ne dit que cette phase finale n’accouchera pas d’une surprise.

Mais revenons au sujet du jour : le bonheur. Pour qu’il soit total, et surtout partagé, il n’y a guère que l’équipe de France pour rassembler les cœurs. Pardon, tous les cœurs. La promesse d’un premier titre mondial - servie par une génération dorée - et cette chance peut-être unique d’accéder au Graal ont réussi la performance de réunir l’ensemble de la famille autour de la cause tricolore. Ce n’est pas la moindre des performances, au regard de l’histoire et de cette culture du « clocher » clivante à souhait, de cette appétence pour la chose politique et le combat qui l’habite.

Pour la première fois, l’ensemble du rugby français fait donc cause commune depuis trois ans et au profit de la maison bleue. Pour la première fois, clubs et sélection n’ont qu’une obsession : remporter la Coupe du monde, tout le reste passant au second plan. Si cela n’augure en rien d’un avenir post-mondial apaisé, c’est toujours ça de gagné. Et Fabien Galthié peut construire, avec plus de moyens qu’aucun sélectionneur n’aura jamais eus jusqu’à lui.

Alors, c’est quand le bonheur ? Cela commence dès à présent, avec le cap des 100 jours qui nous séparent de ce fichu mondial qui nous fait tant saliver. Le meilleur est à venir, soyez-en sûrs. Une part d’idéal, avec cette Coupe du monde 2023 qui va braquer tous les projecteurs vers notre sport et qui nous renvoie au devoir d’exemplarité.

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