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Pro D2 - Grenoble, forçat des barrages

Par Nicolas Zanardi
  • Grenoble se retrouvera face à Perpignan lors de l'access match.
    Grenoble se retrouvera face à Perpignan lors de l'access match. Icon Sport - Icon Sport
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Pour la troisième fois, le FCG participera au barrage d’accession. Le signe évident de l’entre-deux rugbystique où baigne actuellement le club, contraint de réaliser l’impossible face à l’Usap pour évoluer au niveau où son histoire aspire, autant que ses moyens l’en retiennent…

Quoi qu’il arrive, le FCG rentrera dans l’histoire du Top 14 le week-end prochain, comme étant le premier club à disputer le barrage d’accession pour la troisième fois en cinq éditions, depuis son institution en 2018. Un "record" dont les Isérois auraient évidemment bien aimé se passer en triomphant d’Oyonnax, sur une pelouse d’Ernest-Wallon qui ne leur réussit décidément guère (en 2018 déjà ils y avaient été battus par Perpignan, 38-13). Lequel s’avère toutefois assez révélateur du niveau véritable du club, depuis la fin de l’ère Capgemini… Trop gros pour un Pro D2 qu’il domine régulièrement sans toutefois s’y montrer souverain, trop petit pour un Top 14 qui le renvoie invariablement face à ses limites (notamment financières) depuis sa création en 2005. La preuve : depuis la réduction de l’élite à 14 équipes, le FCG n’a passé "que" six saisons sur dix-sept possibles au premier échelon français, signe évident de cette instabilité qu’il appelle pourtant, presque paradoxalement, encore une fois de ses vœux. Malgré la douleur d’une défaite en finale. Malgré des conditions d’accession tout sauf idéales, malgré un effectif pas vraiment calibré pour rivaliser en élite, malgré l’arrivée d’un nouveau staff qui serait en cas d’accession prié de réaliser des miracles… Parce que, tels des Icare désireux de toucher le soleil quitte à s’y brûler les ailes, les Grenoblois brûlent plus que tout de laver de retrouver le feu des projecteurs.

Pour cela ? Il s’agira ni plus ni moins pour les Isérois que de se "venger" sur leur Némésis des cinq dernières années, ces Catalans qui les dominèrent si largement en 2018 avant de reprendre leur leadership après la période Covid pour se réinstaller - si précairement - en Top 14 depuis deux saisons. Première équipe de Top 14 victorieuse du barrage d’accession depuis sa création (l’an dernier à Mont-de-Marsan, 41-16), l’Usap s’avancera, elle aussi, en "habituée" sur la pelouse du Stade des Alpes, afin d’atteindre l’objectif pour lequel le staff de Patrice Arlettaz et David Marty la formate depuis des mois… "Perdre une finale ça fait mal, mais il faut l’accepter, philosophait le manager Fabien Gengenbacher. C’est ce que j’ai dit aux joueurs dans les vestiaires : il va falloir qu’on accélère la digestion. Et je leur ai posé une question : que voulez-vous faire de ce match qui nous permettrait de monter en Top 14, devant un stade plein, nos supporters, nos familles… J’ai eu la réponse que j’attendais. Pour leur vécu commun, leur expérience, ils ont tous envie de jouer une équipe de Top 14. On va tranquillement les laisser récupérer, se laver la tête et garder toute notre énergie pour samedi prochain. Lundi nous allons débriefer la finale, notre seule journée de travail avec de l’intensité sera jeudi. Et je n’ai pas de doute sur le fait que nous serons au match."

l’USAP, cette Némésis

Méthode Coué ? Absolument pas. Pour avoir vu le stade des Alpes se soulever en 2018 lors de la réception… d’Oyonnax, les Alpins savent parfaitement qu’un exploit est de l’ordre du possible. Le flanker Antonin Berruyer, qui honorait alors ses premières feuilles de match, ne pouvait que s’en rappeler. "J’espère qu’on vivra une belle fête dans un stade plein, comme on avait réussi à le faire voilà cinq ans. On a un groupe de qualité, on veut se payer de notre belle saison. Ça peut être une nouvelle belle page de l’histoire du club."

Même si, pour l’écrire franchement, la tâche s’annonce autrement ardue qu’à l’époque. Parce que le FCG ne bénéficiera plus de l’effet de surprise lié à la nouveauté. Parce que le niveau du Top 14 n’a cessé de progresser depuis, quand celui du Pro D2 a donné l’impression de stagner. Parce que le niveau de jeu parfois atteint par l’Usap lors de cette saison ponctuée par dix victoires (pour rappel, Oyonnax n’en avait récolté que sept en 2018, et le FCG seulement cinq lorsqu’il avait lui-même terminé à la 13e place un an plus tard) semble sur le papier un écueil bien trop impressionnant. Parce que le puissant numéro 8 Pio Muarua, touché au genou, manquera à l’appel, tandis que la plupart de ses partenaires ont terminé le corps et le moral mâchés…

Autant de raisons pour ne pas se nourrir de faux espoirs ? Que nenni ! Parce qu’à Grenoble, mon bon Monsieur, on a bien compris depuis longtemps qu’il ne faut plus miser sur des critères rationnels, à l’image d’une saison qui a vu les scenarii improbables se compiler avec une régularité de coucou suisse, sur et en dehors du terrain. Alors, ajoutez à cela que l’Usap a connu beaucoup de difficultés à tenir ses matchs à l’extérieur cette saison et présente un ADN autrement plus joueur (et donc théoriquement plus "FCG-compatible") que celui d’Oyonnax, on se rappellera le légendaire théorème de Jean-Claude Dusse dans Les Bronzés font du ski : "On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher." "Il va falloir que chacun hausse son niveau de jeu face à des joueurs de très haut niveau, mais je fais confiance aux mecs, traduisait le capitaine Steeve Blanc-Mappaz. On a vécu des moments difficiles, mais on ne s’est jamais lâché. Et je ne pense pas qu’on va se lâcher semaine prochaine, bien au contraire." Alors, sachant que les Grenoblois ont réalisé leur stage de présaison à Val d’Isère, lieu de tournage des Bronzés font du ski, on se forcera jusqu’au bout à y voir un signe…

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