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Patat sur les barrages : : "Aucune équipe ne se dégage en termes de confiance"

Par Nicolas AUGOT
  • Grégory Patat, manager de l'Aviron bayonnais, livre son analyse sur les prétendants qui vont s'affronter lors des barrages.
    Grégory Patat, manager de l'Aviron bayonnais, livre son analyse sur les prétendants qui vont s'affronter lors des barrages. Icon Sport - Baptiste Fernandez
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À la lutte pour décrocher une place dans le top 6 jusqu’à la dernière journée, le manager de l’Aviron bayonnais Grégory Patat sait que l’écart entre les quatre barragistes est minime.

Est-ce un tableau final logique selon vous ?

Les équipes qui sont dans le top 6 sont celles qui ont été le plus souvent à ces places-là. Donc on peut parler d’une forme de logique. En revanche, sur l’ordre final, c’est difficile à dire car le championnat était tellement homogène que l’écart est très mince entre chaque équipe. C’était difficile de programmer ces confrontations. Deux équipes étaient au-dessus dans ce championnat et elles étaient bien identifiées dès le départ. La surprise vient plutôt de l’absence de certaines équipes aux six premières places. Je pense à Toulon et aux deux derniers finalistes, mais c’était un Top 14 très concurrentiel. Certaines équipes ont eu des moments forts avant de subir des contre-performances. Je pense notamment à Clermont après leur victoire contre La Rochelle. Toulon a eu un passage difficile en décembre et janvier avant d’enchaîner des performances. Le Racing a eu des moments de doute avant de faire une belle série. C’était difficile d’avoir une continuité de résultats dans ce championnat pour diverses raisons. Par exemple, Lyon a dû encaisser la nouveauté de se rendre en Afrique du Sud en plein hiver. En partant une semaine, ils en ont fait les frais à leur retour. Ajoutez à cela les paramètres déjà connus comme les blessures et les périodes internationales, et vous obtenez un championnat très contraignant et énergivore sur la durée. Le moindre relâchement se paie. Il faut une longueur d’effectif importante.

Les quatre barragistes ne sont pas sur des grandes dynamiques. Toutes n’ont gagné que deux de leurs six derniers matchs à l’exception du Racing 92 avec quatre victoires. Que peut-on en déduire ?

Ça va être des barrages très ouverts. Trois équipes sur quatre ont perdu le week-end dernier. Traditionnellement, les six équipes qualifiées sont programmées pour être dans leur pic de forme à ce moment de l’année avec des résultats qui doivent amener de la confiance au moment d’aborder la phase finale. Le Racing, avec un calendrier plutôt favorable, a su faire le job sur les six dernières journées mais les sorties à Perpignan et Clermont n’ont pas non plus été positives. Il est difficile de générer une confiance sans régularité dans les résultats. Aucune équipe ne se dégage en termes de confiance.

Peut-on dire que le Stade français arrive en bout de course ?

Je ne sais pas si le Stade français est en bout de course. Mais j’en avais discuté avec les Parisiens après notre confrontation et ils étaient bien conscients que leur marge de manœuvre n’était pas extensible. En termes d’effectif, de calendrier et par les spécificités de leur jeu énergivore, ils savaient que ça serait difficile. Ils se basent sur un jeu de dépossession très bien huilé, avec une mise de pression constante sur l’adversaire avec une défense qui chasse vraiment haut et des collisions agressives. Aujourd’hui, on voit qu’ils sont capables de tout maîtriser parfaitement pendant une mi-temps face à Lyon et montrer un tout autre visage derrière. Je ne dirai pas que c’est une équipe en bout de souffle mais il faut quand même noter que le Stade français n’a pas réussi à s’imposer face à l’équipe bis de La Rochelle. Cela ne donne pas de la confiance. Mais le fait de jouer un match couperet peut amener un surplus d’énergie au meilleur des moments.

Le Stade français va affronter une équipe du Racing 92 souvent illisible cette saison. Est-ce votre avis ?

Cette équipe nourrit pas mal de paradoxes. Elle a un superpouvoir en attaque. Elle marque énormément et termine la saison avec la meilleure attaque en nombre de points marqués, mais d’un autre côté elle connaît des trous d’air dans le secteur défensif, ce qui rend leurs résultats fragiles et parfois aléatoires. Quand la défense est en place, c’est plus facile de gagner des matchs. Les Racingmen sont capables aussi d’être bons dans ce domaine et ils l’ont démontré notamment contre le Stade français en s’imposant à Jean-Bouin en infériorité numérique. Ils n’avaient encaissé que treize points malgré le carton rouge et avaient gagné le match grâce à leur défense. En clair, le Racing a manqué de régularité dans ses résultats en raison de son inconstance en défense.

À quoi s’attendre alors ?

Il va falloir s’attendre à un match très physique (rires) avec une grande part stratégique. Le gain du territoire va être très important avec deux équipes qui vont vouloir exploiter les seconds ballons mais il va y avoir un jeu de poker menteur.

Verra-t-on un match plus ouvert entre Lyon et l’Union Bordeaux-Bègles ?

L’UBB est aussi une équipe qui joue beaucoup le territoire en utilisant le jeu au pied précieux de leurs leaders de jeu. Les Bordelais, avec leur paquet d’avants puissant, se nourrissent des ballons de contre-attaque. De l’autre côté, on a Lyon qui aime avoir le ballon. C’est l’équipe qui a marqué le plus d’essais, avec un superpouvoir offensif puisque c’est l’équipe qui casse le plus de plaquages, qui comptent le plus de franchissements et aussi le plus grand nombre d’offloads. Je pense que l’UBB va vouloir garder les Lyonnais loin de leurs bases pour exercer un pressing défensif qui fera peut-être déjouer cette équipe lyonnaise. Mais attention au Lou qui a cette faculté à casser la ligne et qui arrive en phase finale en se qualifiant lors de la dernière journée. C’est une équipe qui a connu la peur du vide, et qui ne s’est pas qualifiée depuis un moment, donc elle a tout à gagner. Le fait de recevoir va être aussi un avantage non négligeable car ça va se jouer sur synthétique, un élément que les Lyonnais connaissent mieux et qui amène beaucoup de vitesse au jeu.

De son côté l’UBB semble s’appuyer sur une aventure humaine forte cette saison avec les remous qui ont entraîné le départ de Christophe Urios ?

C’est la fin d’un cycle avec leur staff. Les Bordelais sont passés par un moment difficile et ils ont su en sortir. Le groupe est stable depuis quelques années et il a les capacités de défier Lyon mais je suis vraiment surpris des résultats de la dernière journée. Il y avait des matchs avec beaucoup d’enjeux et la possibilité de prendre des positions. L’UBB n’a pas su gagner face à Toulon alors qu’elle avait la possibilité d’aller chercher un barrage à domicile. Les Bordelais connaissaient les enjeux et ils avaient préparé ce match depuis quinze jours. Alors bien sûr, la pression du résultat n’était pas maximale mais ça démontre une difficulté à aller gagner loin de leurs bases, en sachant qu’à Chaban-Delmas c’est une équipe très difficile à jouer. On sent la pression de l’environnement. Je crois beaucoup aux histoires et Lyon qui se qualifie au dernier moment en ayant la chance de recevoir, ça me paraît être un signe non négligeable.

Selon vous les vainqueurs de ces barrages auront-ils une carte à jouer en demi-finale ?

C’est peut-être dans la partie du tableau avec La Rochelle que c’est le plus probable. Les Lyonnais ont perdu à domicile contre les Rochelais mais ils ont ensuite gagné à Marcel-Deflandre. C’est la même chose pour les Bordelais qui se sont aussi imposés à La Rochelle avant de perdre à domicile. Ce sont deux équipes qui ont su s’imposer à La Rochelle ce n’est pas rien. De l’autre côté du tableau, nous avons les Toulousains qui ont loupé leur premier objectif et qui se préparent depuis un moment pour cette demi-finale. Ça va être costaud pour le vainqueur du barrage entre le Racing 92 et le Stade français. Il faut bien comprendre que les deux meilleures équipes du championnat sont à leur place. Elles ont gagné le droit d’avoir une plage de récupération avec un temps important de préparation. Ce sont deux équipes qui ont aussi un savoir-faire pour gagner des titres. Avoir un match en moins à jouer est un avantage certain alors que les barrages vont demander une débauche d’énergie importante car ce sont deux confrontations très ouvertes.

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