Pro D2 - Comment basculer d'une finale perdue à un succès en access-match ? Samuel Marques et David Mêlé racontent

Par Loïc Bessière
  • David Mélé et Samuel Marques ont déjà remporté un barrage d'accession
    David Mélé et Samuel Marques ont déjà remporté un barrage d'accession Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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David Mélé, avec Grenoble, et Samuel Marques, avec Brive, ont tous deux déjà remporté le match d'accession en Top 14 avec une équipe de Pro D2. Ils racontent les coulisses de l'exploit avant le Grenoble-Perpignan de 2023.

  • Vite digérer la finale perdue

Le barrage entre le finaliste malheureux de Pro D2 et le treizième de Top 14 intervient seulement une semaine après la finale de la deuxième division. La première tâche est donc d'évacuer la déception d'avoir vu le bouclier filer dans le camp adverse. "La défaite en finale fait mal à la tête, ne cache pas David Mélé, barragiste avec le FCG en 2018. Le début de semaine avait été très compliqué. On avait eu du mal à vite l'évacuer. Je me souviens, avec certains cadres, nous avions pris la parole en faisant prendre conscience au groupe que si on continuait à se morfondre et à rester sur la déception de la finale, c'était sûr que l'on raterait encore cette opportunité de monter en Top 14." Samuel Marques a lui joué le barrage un an après David Mêlée. Pour le transfuge de l'ASBH, ce match d'accession permet de faire passer plus facilement la déception d'avoir laissé échapper un titre de champion de France. "Se dire qu'on a encore une chance de monter ça permet de basculer facilement. Tu sais que c'est ta dernière chance", avoue-t-il.

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Les trois premiers barrages ont tous donné une victoire de l'équipe évoluant dans l'antichambre de l'élite. Grenoble face à Oyonnax en 2018, Brive face à ces mêmes Isérois en 2019 et Biarritz, dans un derby face à Bayonne passé à la postérité, en 2021. Être outsider, cela a fait la force des Grenoblois selon David Mélé. : "Tout le monde nous prévoyait la foudre, l'enfer. Le plus gros danger pour une équipe de Top 14 c'est de se dire que cela sera facile et que l'adverse s'est démobilisé après la finale. C'était légitime de dire qu'Oyo était favori. Mais tout le monde racontait qu'on allait en prendre 50. Ça nous a motivés, même s'il n'y avait pas forcément besoin de ça."

  • Une semaine d'entraînement calme

À écouter les deux hommes, leurs équipes avaient opté pour la même stratégie pour préparer le barrage. Une semaine studieuse mais sans mettre les organismes à rudes épreuves. "Il faut se régénérer, argumente David Mélé. Une finale ça marque physiquement avec l'intensité qu'elle demande et physiquement avec la défaite. il faut que tout le monde puisse récupérer dans les têtes et les corps, c'est le plus important." Pour la seule fois de la saison, deux équipes ne jouant pas dans la même division se rencontrent. Souvent, elles se sont régulièrement croisées les années précédentes, que ce soit en Top 14 ou en Pro D2. Quoi qu'il arrive, décrypter l'adversaire n'est pas difficile avec les moyens du rugby moderne. "Avec la vidéo, maintenant, on peut tout analyser, c'est plus facile qu'avant. Grenoble, on les voyait jouer à la télé. Mais d'un autre côté, on ne savait pas réellement à quoi s'attendre réellement", rejoue Samuel Marques.

  • Se servir de l'appui du public

Autre atout pour déstabiliser l'équipe de l'élite : le public. Les trois barragistes de Pro D2 promus à l'issue de la rencontre se sont appuyés durant 80 minutes sur un stade en fusion. David Mélé et Samuel Marques s'en souviennent parfaitement. Honneur à l'entraîneur des espoirs du Stade toulousain : "Les gens venaient aux entraînements en nous disant : "Ça va le faire, on sera derrière vous." Le Stade des Alpes avait été monstrueux ! Les gens voulaient nous remercier de la saison et, malgré la déception de la finale, ils avaient confiance en nous pour finir le travail. On a vite senti qu'on allait jouer à 16." L'international portugais, lui, rajoute un peu de nuance dans son propos : "Tu as la possibilité de le faire chez toi, dans un stade à guichets fermés. C'est un réel plus ! Ça nous avait poussés à bloc. c'est bien plus facile que de jouer à l'extérieur. Après, cela rajoute quand même de la pression."

  • Oser pour faire douter le "gros" 

48 points marqués pour le FCG en 2018, 28 pour le CAB l'année suivante. Pour gagner, les deux équipes n'avaient pas cherché à fermer le jeu ou à miser sur la défense. Une manière de vite faire douter l'adversaire de Top 14 qui porte le poids de la pression sur ses épaules. Car qu'est-ce qui peut arriver à celle de la deuxième division ? Au pire elle clôturera sa saison avec des regrets. Celle de l'élite peut finir sa saison sur un immense échec avec une relégation. "Le fait de se déplacer et de jouer une équipe d'une division en dessous, ça doit leur mettre la pression du résultat et les brider, analyse Samuel Marques. De l'autre côté, l'équipe de Pro D2 se dit qu'elle n'a rien à perdre et qu'elle doit jouer tous les ballons et on verra ce que cela donnera."

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— USAP (@usap_officiel) June 2, 2023


Pour David Mélé, la force du FCG dans sa victoire contre Oyonnax en 2018 a été de vite faire douter l'adversaire : "Ce qui nous a surpris, c'est que rapidement, nous avons mis notre jeu en place et on les a mis en difficulté. Marquer vite, ça nous a fait du bien. On a réussi à les frustrer grâce à notre défense et à marquer des essais. Dans leur regard, tu voyais qu'ils se posaient des questions. Il y avait 28-10 à la pause, Oyo ne devait pas s'attendre à ça. On sentait un truc entre nous, que rien ne pouvait nous arriver Tout ce que l'on tentait, on le réussissait." La différence entre une équipe qui sort de phases finales en confiance et une qui a régulièrement perdu en Top 14 peut faire la différence. L'ancien demi de mêlée ne se risquera pas à un pronostic pour conclure : "Perpignan et Grenoble sont mes deux équipes de cœur !"

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