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Demi-finale Top 14 - Baptiste Chouzenoux (troisième ligne du Racing 92) : "On lit partout qu’on est des trompettes"

Par Marc DUZAN
  • Baptiste Chouzenoux s’est imposé comme un élément important de la troisième ligne francilienne.
    Baptiste Chouzenoux s’est imposé comme un élément important de la troisième ligne francilienne. Icon Sport
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Le flanker est à la fois un personnage méconnu du Top 14 et un titulaire indiscutable du Racing de Laurent Travers. Avant d’affronter Toulouse à Anoeta, il promet que le paquet d’avants francilien ne voyagera pas au Pays basque en victime expiatoire...

Baptiste Chouzenoux (30 ans) n’a ni les 80 sélections de Gaël Fickou, ni la précocité de Nolann Le Garrec, ni les fulgurances de Finn Russell, ni la puissance de Camille Chat. Pourtant, lorsque Laurent Travers compose son équipe type, son nom est l’un de ceux que le patron sportif du Racing couche irrémédiablement sur le papier. Méconnu, sous-côté, mésestimé, ledit "Chou" – dont le papa fut deuxième ligne à l’Aviron bayonnais – a donc grandi au Pays basque et, avant de basculer corps et âme vers la balle ovale, eut plusieurs rêves de gosse : "Petit, explique-t-il, je voulais être pilote de chasse. Mais on m’a dit rapidement fait comprendre que j’étais trop grand pour ça (2,02 m) ; j’ai donc rangé ce rêve au placard et avant de me consacrer pleinement au rugby, j’ai aussi fait du judo ou touché un peu au foot : ici, l’expérience a été brève parce qu’on m’a immédiatement collé dans les buts… Ce n’était pas génial, quoi…"

L’enfant de Villefranque, petit village de l’intérieur des terres, a donc vite compris que c’était le rugby qui collait le mieux à ses qualités ou sa morphologie et la première fois qu’il fit vraiment parler de lui, ce fut avec la génération bayonnaise vice-champion de France Espoirs, en 2014. Il raconte : "On avait perdu face à Clermont, cette année-là. Notre équipe avait pourtant de l’allure : il y avait là Charles Ollivon, Anthony Etrillard, Matthieu Ugalde, Arthur Iturria… Ce sont de très beaux souvenirs, pour moi." Imagine-t-il, maintenant que l’Aviron bayonnais ramène à lui nombre de ses expatriés, terminer sa carrière sur les bords de l’Adour ? "Je serai en fin de contrat en 2024 et j’y pense, bien sûr. L’Aviron, c’est le club où j’ai grandi, le club où j’ai tout appris. On verra bien…"

Patron d’alignement et roi des airs

Blessé et indisponible en quart de finale, face au Stade français, Baptiste Chouzenoux retrouvera le XV majeur du Racing 92 à Anoeta, sur une pelouse qu’il connaît bien mais qu’il n’a jamais encore foulée : "J’ai assisté là-bas à tous les gros matchs que délocalisait alors l’Aviron : j’y ai vu Toulouse, le Stade français, le derby basque… Anoeta, c’est un stade mythique à mes yeux et n’avoir jamais pu y évoluer avec Bayonne reste une frustration. […] Dès que la nouvelle de ces demi-finales à Saint-Sébastien est tombée, je me suis dit : "Il faut absolument qu’on y soit !" Ce sera génial : ma famille et tous mes potes seront là."

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En réintégrant Baptiste Chouzenoux à une touche comptant déjà en son sein Ibrahim Diallo, Cameron Woki et Fabien Sanconnie, Laurent Travers a dans l’idée de mettre le dawa dans les têtes de Julien Marchand et Peato Mauvaka, les lanceurs d’en-face. "On a un bel alignement, poursuit Chouzenoux. Il faut qu’on ait des cartouches, si on veut jouer. Et puis, si on peut ennuyer les Toulousains et enlever quelques munitions à leurs attaquants, ça aidera." Lui ? Souvent cantonné à un rôle exclusif de "joueur aérien", le flanker du Racing a appris à vivre avec cette étiquette, au fil du temps. Enfin, presque : "La touche est un point fort, évidemment. Mais j’espère ne pas avoir que ça : je touche du ballon, j’attaque, je défends. Je joue au rugby, quoi ! Il faut regarder un peu plus loin. Je sais faire autre chose." Il marque une pause, poursuit : "Je fais de mon mieux, je donne tout ; ça suffit pour jouer très régulièrement au Racing mais malheureusement, ça n’a pas suffi pour devenir international. Le XV de France n’est pas ouvert à tout le monde et si on faisait tous partie des plans du staff des Bleus, les sélections n’auraient plus la même saveur, j’imagine…"

"On ne se laissera pas rouler dessus"

En tout état de cause, Baptiste Chouzenoux a conscience que son Racing est aux yeux de tous la victime désignée de cette première demi-finale et sait pertinemment que si les "gros" du "92" sont dans un mauvais jour à Anoeta, le glas pourrait sonner très vite. Il enchaîne : "Les critiques sont logiques parce que nous avons cette saison connu quelques trous d’air au niveau du combat collectif : à certaines périodes, on a subi sur les mêlées, les ballons portés, le jeu dur… Désormais, on est d’ailleurs un peu ciblé là-dessus : les arbitres nous regardent davantage, les adversaires veulent nous faire mal…" Mais ? "On se sert beaucoup de ce qui se raconte sur nous dans les médias. Quand on lit partout qu’on est des trompettes, ça nous pique. C’est un levier de motivation supplémentaire, pour nous. On a de l’orgueil et on ne se laissera pas rouler dessus."

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