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Demi-finale Top 14 - Racing 92 : les raisons d'un cauchemar

Par Marc Duzan
  • Finn Russell a manqué sa demi-finale face à Toulouse.
    Finn Russell a manqué sa demi-finale face à Toulouse. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Piétinés à Anoeta, les Racingmen ont touché du doigt, face au Stade toulousain, de l’écart considérable qui les séparait encore du très haut niveau français et européen…

Ce n’est ni un drame, ni un accident industriel. Mais c’est une gifle, une beigne sans précédent dans l’histoire contemporaine du club francilien. Car au sujet de la demi-finale de vendredi soir, on ne retient finalement que la première heure de jeu, celle qui compta vraiment ; celle où le Racing, face au 15 majeur toulousain, prit l’eau de toutes parts, encaissa 34 points pour n’en rendre aucun, se demandant in fine si l’adversaire du soir boxait réellement dans la même catégorie… "On n’était pas invité", disait Laurent Travers en fin de match. "On n’avait rien pour nous, ajoutait Gaël Fickou le même soir. Entre Toulouse et le Racing, l’écart est aujourd’hui énorme". A tel point que si l’on avait cru, après la victoire des banlieusards en quart-de-finale, que cette saison jusqu’ici poussive avait néanmoins été sauvée par la qualification dans le dernier carré du championnat, on se dit aujourd’hui que cette défaite, la plus large de l’histoire des demi-finales, a largement de quoi remettre cette impression originelle en question…

Pardon ? Non, le Stade français n’aurait pas fait mieux que son voisin francilien, à Anoeta. Mais est-ce vraiment, pour la grosse écurie des Hauts-de-Seine, un motif de consolation ? Impossible et de fait, le match de vendredi soir n’a fait exacerber les carences que la saison écoulée avait laissées entrevoir, une défense en souffrance (27 points encaissés par rencontre lors de la phase régulière), une incapacité chronique à marquer l’adversaire dans les duels et surtout, d’énormes failles dans le combat collectif. A Sain-Sébastien, les avants du Racing 92 ont ainsi été largement dominés par leurs vis-à-vis toulousains dans l’exercice des mauls pénétrants (on a tous à l’esprit l’image de ce premier maul francilien que le seul Meafu brisa en deux…) et surtout, sanctionnés huit fois en mêlée fermée par Mathieu Raynal…

La mêlée, encore et toujours...

Six jours après avoir explosé face au paquet d’avants du Stade français, les gros du 92 ont donc une nouvelle fois été piétinés dans ce secteur de jeu, laissant l’adversaire prendre un ascendant psychologique évident, ne mettant jamais leur charnière "business class" (Nolann Le Garrec – Finn Russell) dans des conditions idoines pour exprimer leurs qualités. Où est le problème, Racing ? Est-ce la faute de l’entraîneur des avants Didier Casadéi, dont on connaît pourtant l’expertise en matière de mêlées fermées ? Ou alors, le mal est-il plus vaste ?

A ce sujet, on garde à l’esprit ce que nous confia un jour un membre du club : "Nous avons de très bons joueurs de rugby, en première-ligne. Mais ils n’aiment pas la mêlée..." Au Racing, le Springbok Trevor Nyakane était censé apaiser les souffrances du paquet d’avants francilien et il n’en fut rien. A gauche, et en l’absence prolongée de Hassane Kolingar, blessé au genou, le Géorgien Guram Gogichashvili, usé par une saison à rallonge, et Eddy Ben Arous, rattrapé par le poids des années après avoir été un international redouté (20 sélections), ont indéniablement souffert tout au long de la saison.

Dimanche matin, Jackyu Lorenzetti nous confiait: "Il y a peut-être, concernant la mêlée, des faiblesses individuelles. Mais il y a aussi des lacunes techniques que l’on n’a pas su modifier au fil de la saison. Devant, les responsables vont changer (Dimitri Szarzewski prend la place de Didier Casadéi, N.D.L.R.). Mais en mêlée, on a clairement perdu notre technique collective. Ils nous ont amusés, il n’y a pas d’autres mots…"

Le plan anti Russell des toulousains

Dès lors ? Stuart Lancaster, le prochain manager du club, ne part évidemment pas d’une page blanche mais aura, ces prochaines semaines, le devoir de reconstruire un système défensif et de consolider un paquet d’avants au moral au plus bas. Ce n’est pas tout : en disant adieu Finn Russell, l’ancien boss du Leinster perd aussi l’homme autour duquel étaient construits le schéma offensif de l’équipe et tous les lancements de jeu franciliens, à tel point que cette
"Russell dépendance" se retourna même contre le Racing vendredi soir, à Anoeta.

"Nous avions une idée en tête, disait à ce sujet Clément Poitrenaud, l’un des entraîneurs toulousains,. Puisque 80 % des actions positives du Racing passaient par Russell, nous l’avons l’avons agressé de la première à la dernière minute pour réduire au maximum ses temps de décision". Pris à la gorge et globalement piétinés, les Racingmen ont quitté le Top 14 par une porte dérobée, infoutus de nous dire si cette saison terminée parmi les quatre meilleurs clubs français était une réussite… ou un échec cuisant.

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Les commentaires (1)
peterparis Il y a 11 mois Le 14/06/2023 à 16:13

Le classement des budgets des clubs de Top 14 (saison 2022-2023) :

Stade Toulousain : 43,697 M¤

Stade Français : 41,378 M¤

Toulon : 38,290 M¤

Lyon : 34,582 M¤

Clermont : 32,506 M¤

La Rochelle : 30,804 M¤

Montpellier : 30,427 M¤

Bordeaux-Bègles : 29,672 M¤

Racing 92 : 29,399 M¤

Pau : 24,541 M¤

Castres : 23,406 M¤

Bayonne : 21,621 M¤

Brive : 19,809 M¤

Perpignan : 17,797 M¤