Demi-finale de Top 14 - Laurent Travers (Racing 92) : "Pourquoi je serais triste ? La suite, c’est moi qui l’ai décidée"

Par Vincent Bissonnet
  • Laurent Travers
    Laurent Travers Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Laurent Travers a vécu son dernier match sur le banc de touche du Racing 92 lors de la demi-finale largement perdue par les siens face à Toulouse (41-14), ce vendredi. Depuis les coursives du stade Anoeta, le futur président du club ciel et blanc est revenu sur ce rendez-vous manqué et s’est projeté sur un avenir qu’il envisage radieux.

Il avait évidemment dû rêver d’un autre dénouement ou, au moins, d’une fin moins douloureuse. Samedi, Laurent Travers officiait pour la dernière fois sur le banc du Racing 92 avant d’endosser, cet été, le costume de président.

À l’heure d’analyser la demi-finale des siens, le technicien ne pouvait que s’incliner devant le double constat de la supériorité toulousaine et de la fragilité francilienne : "On a été plus qu’inconstants. Quand vous êtes pris sur les fondamentaux tels que la mêlée, quand vous prenez des essais, que vous ne pouvez pas lancer votre jeu… Sur le match, il n’y a rien à dire. On a été capable de faire illusion sur quelques séquences mais il faut être conscient que l’on n’était pas invité. Ce match récompense l’équipe la plus constante sur la saison." Le Racing 92, longtemps à la bataille pour la qualification lors de la phase régulière, ne pouvait visiblement pas aller plus haut. La médaille en chocolat est une consolation bien dérisoire : "Etre en demi-finale, c’est un minimum pour un club comme le Racing", tempère le futur ex-manager.

"Je pars du principe que ce qui m’attend est peut-être plus beau"

Pour le Racing 92 comme pour lui, l’aventure va se poursuivre dans d’autres conditions : il y aura une nouvelle organisation avec lui-même en président, Stuart Lancaster en manager et une équipe renouvelée par les arrivées des Kolisi, Tuisova, Laclayat, Tedder... Les leçons d’aujourd’hui devront aussi servir pour proposer un meilleur visage à l’avenir : "L’enseignement est que le rugby ne change pas, reprend le spécialiste du jeu d’avants. Quand tu es pris sur les fondamentaux, il est difficile de gagner un match. On peut créer un exploit de temps en temps mais quand tu arrives dans le dernier carré, ça ne passe pas. Il faut prendre conscience de ça. Il y a eu 15-20 minutes face au Stade français qui avaient montré certaines défaillances et qui auraient pu nous coûter le match. C’était passé car on avait encore cette marge qui nous permettait de franchir le cap, ça n’a pas été le cas contre Toulouse, ça ne l’aurait pas été face à La Rochelle ou une autre équipe."

La carrière d’entraîneur de celui que le milieu appelle « Toto » s’est donc arrêtée sur cette large défaite à Saint-Sébastien. Un autre chapitre va bientôt s'ouvrir : "Il y a des personnes qui n’ont pas la possibilité de faire autre chose, moi j’ai la chance, l’honneur que l’on m’ait proposé ce poste. Je pars du principe que ce qui m’attend est peut-être plus beau. Je vais positiver. Je vais tout faire pour être à la hauteur et amener cette équipe le plus haut possible. » Et le double champion de France (2013, 2016) de conclure sur une note positive : « Je suis content de pouvoir continuer. Pourquoi je serais triste ? La suite, c’est moi qui l’ai décidée."

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Les commentaires (2)
Malinenmelee Il y a 10 mois Le 10/06/2023 à 20:31

C'est un grand monsieur, un passionné, un vrai. Il a beaucoup fait pour ce club mais je pense qu'il était en fin de course, usé par toute cette pression. Même s'il n'a pas eu les titres il a toujours joué les derniers carrés. L'aventure du racing continue et lui sera toujours présent pour les guider depuis ses nouvelles fonctions. Bravo Toto!!!! Et merci...

Gcone1 Il y a 10 mois Le 10/06/2023 à 11:46

Il restera un bon entraîneur et, on l'oublie, il fut un excellent et atypique talonneur, leader du pack de Brive vainqueur de la coupe d'Europe en 97.