Baky écrit : FFR, "le nouveau cap"

Depuis hier, la fédération française de rugby a un nouveau patron. Florian Grill. Il a été élu avec plus de 58% des suffrages. Autre chiffre marquant, plus de 95% des clubs se sont exprimés dans les urnes.

Ce qui de fait, assoit de facto une certaine légitimité. Le résultat de ce suffrage est dans la droite ligne du référendum qui avait, avec une courte majorité, interdit la présidence déléguée à Patrick Buisson. Ce dernier essuie donc une nouvelle défaite face à Florian Grill. Il était le postulant désigné par le clan Laporte, président prié de faire place nette suite à ses démêlés judiciaires.

Aujourd’hui Florian Grill tient sa revanche. Après la défaite essuyée en octobre 2020, ce proche de Pierre Camou a su faire preuve de patience. Et son heure est arrivée. Non sans mal, il a su vivoter tantôt en esquivant tantôt en répliquant face aux attaques venues du camp adverse.

À la suite de cette élection, il a tout de suite tendu la main vers ceux qui étaient majoritaires il y a encore quelques jours et qui ont basculé dans l’opposition depuis hier. Une cabriole post-campagne à laquelle nous ont habitués les politiques lorsqu’ils organisent des primaires au sein de leur famille après s’être invectivés comme du poisson pourri des semaines durant.

Il a même proposé un poste de vice-président à ses adversaires. Un geste fort, qui dans un premier temps avait été rejeté avant d’être accueilli plus favorablement.

Quid de l’équipe de France ? Entouré d’un halo de quasi-invincibilité, elle trace sa route vers sa Coupe du monde. Et l’empreinte de l’ancien président Bernard Laporte est réelle et bien présente. Sa relation avec le sélectionneur Fabien Galthié semble marquée du sceau de l’amitié qui émane de la confrérie des demis de mêlée.

Dès lors, quel accueil sera réservé à l’ancien deuxième ligne du PUC par Antoine Dupont et ses coéquipiers ? Bernard Laporte n’a eu de cesse de rappeler sa proximité avec ce groupe, comme pour mieux savonner la planche d’un successeur qu’il ne porte guère dans son cœur.

Florian Grill devra manœuvrer habilement pour s’affranchir de cette étiquette d’oiseau de mauvais augure. Il n’arrive pas en terrain conquis loin de là. Pourtant, c’est bien lui le nouveau patron. Le style va trancher d’avec son prédécesseur et toutes ses sorties seront scrutées.

Reste à Florian Grill de relever l’immense défi de devenir le premier président de la FFR à placer dans l’armoire à trophée, la coupe William-Webb-Ellis.