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Finale Top 14 - Toulouse : jeu de pieds, jeu de Garonnais

  • En demi-finale face au Racing 92, Thomas Ramos a été une nouvelle fois très précieux par son jeu au pied. L’arrière sera encore attendu dans ce domaine en finale, samedi soir. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
    En demi-finale face au Racing 92, Thomas Ramos a été une nouvelle fois très précieux par son jeu au pied. L’arrière sera encore attendu dans ce domaine en finale, samedi soir. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Après avoir procédé à une révolution culturelle dans l’approche stratégique de leur jeu au pied depuis la période Covid, les Toulousains compteront une fois de plus sur cet atout aussi majeur que méconnu de leur palette collective pour surprendre La Rochelle. Comme en 2021…

On aimerait écrire ici qu’au-delà du combat que devront livrer ses avants face au monstre à seize tentacules rochelais (lire ci-dessous), le salut des Toulousains passera par leur "jeu de mains" vanté par leur adage préféré. Reste que dans une rencontre aussi avare en espaces que pourrait l’être cette finale, c’est bien l’utilisation de ces derniers par le jeu au pied qui pourrait faire la différence, comme cela a déjà été le cas voilà deux ans en finale du Top 14. Tout sauf un hasard tant la volonté des Stadistes d’adapter leur stratégie de jeu au pied est devenue une constante dans les grands rendez-vous ces dernières années, comme cela a encore été le cas en demi-finale…

"Pendant la coupure due au Covid en 2020, nous avions fait un bilan d’où il était ressorti que notre jeu au pied n’était pas assez bon, rappelait le nouvel entraîneur de Lyon AB Zondagh, membre du staff toulousain en 2021. Tous nos joueurs ont alors commencé à effectuer un gros travail technique, notamment Antoine Dupont qui a beaucoup bossé son pied gauche après son opération des croisés. À force de le voir faire, les autres se sont petit à petit imposé le même degré d’exigence, à commencer par Thomas Ramos. Cela nous a permis d’arriver sûrs de nos forces lors de la finale de 2021 : à l’époque, on savait qu’à l’exception de Dulin, les Rochelais manquaient de longueur, donc nous avions cherché à faire durer le ping-pong. On savait en outre que pour clore les échanges, les Rochelais risquaient de terminer par une chandelle croisée ou un petit jeu au pied par-dessus, et enfin que si on parvenait à faire rebondir le ballon dans leurs 22 mètres, il y avait 90 % de chances pour qu’ils sortent le ballon en touche. Cette stratégie nous a permis de les priver de solutions, et nous avions en outre bien aidé par la sortie précoce de Dulin."

L’enjeu majeur des "deuxièmes ballons"

Certes. Sauf qu’il ne faudra pas compter sur cette vieille recette samedi, étant entendu que Brice Dulin sera bien là et en pleine forme, tandis qu’Antoine Hastoy a avantageusement remplacé Ihaia West. "Désormais, face à La Rochelle, c’est devenu suicidaire d’attendre la faute et de faire durer les échanges, car Hastoy et Dulin se complètent parfaitement et que leurs partenaires travaillent très fort autour d’eux, décryptait dans nos colonnes l’ancien ouvreur Jonathan Wisniewski, désormais consultant pour Canal +. On l’a bien vu en demi-finale : même l’UBB qui était l’équipe qui avait gagné le plus de mètres au pied cette saison s’est cassé les dents sur le ping-pong rochelais, à l’image de ce long échange de la 50e qui s’est terminé par un contre de Rhule sur Jalibert, après plusieurs énormes dégagements de Dulin."

Autant dire qu’on imagine mal les Toulousains commettre la même erreur que les Girondins en finale… Voilà pourquoi, au contraire de 2021, il semble beaucoup plus probable d’envisager une grosse bataille stratégique avec une profusion de chandelles et autres "box kicks", dans lequel les triangles arrières des deux formations auront un rôle crucial à jouer. "

En demi-finale, les Rochelais ont eu une bonne alternance, avec quelques jeux au pied hauts qui ont permis de récupérer des "deuxièmes ballons" précieux dans la zone 40-40, précisait Wisniewski. Côté toulousain, ça a été pareil : ils avaient effectué un focus sur les ballons hauts dans cette zone médiane du terrain, et leur demie a commencé à basculer après un duel aérien gagné par Lebel dans cette partie du terrain."

Ramos, l’atout "50-22"

Il faut ajouter que, dans cette zone intermédiaire, l’enjeu de la discipline sera crucial, les Toulousains sachant parfaitement que la moindre faute permettra aux Rochelais d’imposer un bras de fer physique par le biais de leurs pénaltouches. De quoi en conclure que les Toulousains auront intérêt à ne pas y faire s’éterniser le jeu, conférant à la précision du moindre de leurs jeux au pied une importance cruciale. Ce pour quoi ils semblent malgré tout taillés, à commencer par Thomas Ramos dont l’influence sera plus que jamais essentielle.

"On oublie souvent que Thomas Ramos est un ouvreur de formation, appréciait Wisniewski. Son jeu au pied n’est pas "forcé" comme peut l’être celui de certains numéros 15 formés à ce poste. Lui, il a l’habitude de lever la tête pour chercher des espaces, et le temps dont il dispose au fond du terrain le rend redoutable, d’autant plus avec la règle des 50-22. Il est un des joueurs au monde qui en profite le mieux."

Il va ainsi sans dire que dans une rencontre aussi étouffante, nul doute qu’un exploit de ce genre pourrait avoir d’immenses conséquences, comme l’avaient été les drops en 2021. Autant dire que le discret travail d’analyse de David Mélé, actuel spécialiste du jeu au pied toulousain, pourrait cette fois encore s’avérer crucial.

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