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Finale Top 14 - Romain Ntamack (Toulouse) : "J’ai fait beaucoup de sacrifices pour en être là"

Par Jérémy Fadat
  • Romain Ntamack, demi d'ouverture du Stade toulousain et du XV de France.
    Romain Ntamack, demi d'ouverture du Stade toulousain et du XV de France. Icon Sport - Sandra Ruhaut
Publié le Mis à jour
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Romain Ntamack revient sur son expérience personnelle, son ambition, sa passion pour ce sport et son envie aujourd’hui de la partager, à travers plusieurs initiatives.

Entre l’application que vous avez créée pour aider à progresser dans le jeu au pied et cette bande dessinée qui retrace votre parcours, vous semblez vouloir entretenir un rapport fort avec la jeunesse…
Oui, c’est vrai. Le livre ou l’application, ce sont des choses qui parlent beaucoup aux jeunes. Mais c’est aussi parce que je suis très reconnaissant de tout ce qu’on m’a appris et transmis quand j’étais petit. Je me rends compte aujourd’hui à quel point cela a été déterminant et c’est donc très important d’avoir ce rapport aux jeunes, de leur transmettre tout ce que j’ai reçu à leur âge. Tout le monde n’a pas la chance de bénéficier au quotidien de tous les conseils que j’ai pu avoir en étant jeune. Je fais évidemment référence à mon père mais aussi à tous les éducateurs qui ont été les miens au Stade toulousain. C’est ce que j’essaye de rendre maintenant à travers ces projets.

Le fait d’avoir été exposé très jeune vous donne-t-il aussi cette responsabilité ?
J’ai très vite été exposé médiatiquement. Je ne sais pas si cela influence vraiment mon envie de parler aux jeunes rugbymen… Mais j’ai toujours été passionné par mon sport et c’est le cas de beaucoup d’enfants. Par mon expérience personnelle, avec effectivement le fait d’avoir été rapidement mis en lumière, je pense pouvoir modestement et à mon échelle les aider ou les inspirer. Le plus important, c’est de vivre cette passion à fond et de croire en ses rêves.

Aux yeux de certains, vous aviez l’image d’un surdoué, pour qui tout a été facile…
Je l’ai entendu parfois, oui. Mon père était connu, a réussi mais cela ne me garantissait rien. C’était certainement un privilège de l’avoir à mes côtés mais j’ai dû me battre. Comme tout joueur, j’ai dû faire mes preuves à chaque étape, même sûrement plus que la plupart des autres parce que j’avais un nom, un papa connu dans ce milieu et que les attentes étaient grandes autour de moi. Il a fallu que je montre que j’en voulais, que mon ambition était d’être le meilleur et le premier. Je sais que j’ai bossé plus dur que les autres. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour en être là. L’été, quand certains partaient en vacances, j’allais courir sur le terrain, faire de la musculation et du gainage. Parce que mon but était d’arriver en haut. Je voulais prouver à tout le monde que, si j’y parvenais, c’était grâce à mon travail, pas à mon nom. C’est exactement le message du livre d’ailleurs. Quand on vise quelque chose, il n’y a qu’une seule voie : celle du travail.

Avez-vous conscience d’être souvent un modèle, que ce soit à Toulouse ou en sélection ?
Bien sûr, cela implique indirectement certaines responsabilités. Nous sommes regardés par les plus jeunes et souvent pris en exemple. Cela oblige à être justement le plus exemplaire possible vis-à-vis d’eux. Je me dois d’être respectueux envers les gens qui nous suivent, qui nous aiment. Franchement, pour en parler aussi avec mes coéquipiers, on n’aime pas forcément se dire que nous sommes des exemples car ça peut paraître prétentieux mais force est de constater que beaucoup de personnes nous prennent en modèles, et notamment des enfants. Je ne veux pas manquer d’humilité en le disant mais c’est une réalité. Ce que je vis tous les jours, en tant que sportif de haut niveau, j’ai quelque part le devoir de le partager.

D’autant que le XVde France gagne et fait s’intéresser les gens au rugby…
Oui, il y a la Coupe du monde en France et les résultats de l’équipe nationale sont bons depuis des années. On voit bien que nous sommes très suivis, encore plus qu’avant. Cette exposition a un avantage, c’est qu’elle donne envie aux jeunes de jouer au rugby. Le nombre de licenciés explose chaque année, ce qui signifie que ça les intéresse. Notre rôle, à nous joueurs, c’est aussi de leur transmettre l’amour de ce sport, leur montrer que tout est possible quand on s’en donne les moyens.

Comment vivez-vous les attentes du public ?
On les voit, on les entend, on les ressent. D’ailleurs, dès qu’on croise des gens, ils ne manquent pas de nous le rappeler, toujours de manière bienveillante. Mais, encore une fois, c’est une bonne chose. S’ils ont beaucoup d’attentes, c’est qu’ils croient en nous et qu’on leur offre de l’espoir. Que penserait-on si personne ne venait nous dire « Allez, cette année, c’est la vôtre, il faut gagner » ? On serait alors pris pour des nuls, pour des mecs que ça ne sert à rien de soutenir. Ce n’est pas le cas. Que ce soit à Toulouse ou en équipe de France, les gens sont vraiment derrière nous.

Cela ne vous met-il pas une pression supplémentaire sur les épaules ?
Elle existe, et tant mieux. J’appelle ça la bonne pression, le bon stress. C’est ce qui nous doit motiver encore davantage à remporter des titres.

Avec les projets évoqués précédemment, vous dépassez le cadre habituel d’un joueur de rugby. Est-ce une volonté de votre part ?
Oui, mais je reste dans mon domaine qu’est le rugby. Je ne suis pas trop du genre à clamer que le rugbyman doit dépasser le cadre de son sport. Mais, dans cette période qui voit la Coupe du monde en France approcher, il est important de faire découvrir notre sport, de parler à ceux qui ne le connaissent pas forcément. Après, je n’évoque pas la politique ou les domaines dans lesquels je suis moins à l’aise.

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