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Finale Top 14 - "Champions jusqu’au bout de la nuit" : récit des célébrations toulousaines

Par Nicolas Zanardi
  • Le vestiaire toulousain a été le théâtre des premières festivités de la nuit...
    Le vestiaire toulousain a été le théâtre des premières festivités de la nuit... Photo DR
Publié le Mis à jour
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C’est retranchés auprès de leurs proches et de leurs familles, dans l’hôtel privatisé du Pullman Montparnasse, que les Toulousains ont ramené le bouclier gagné de haute lutte au Stade de France. Un 22e trophée qu’ils ont à l’évidence dignement fêté, dans une exubérance exactement proportionnelle à la dose d’adrénaline et de stress dépensée durant quatre-vingts minutes...

À tout seigneur tout honneur, veut le dicton. Alors, à partir du moment où le premier cul sec d’une soirée est donné dans l’intimité du vestiaire par le président de la République en personne, difficile de ne pas s’attendre à ce que la soirée des champions de France toulousains s’avère des plus inoubliables. Et que les litres de bonheur à partager s’écoulent dans une proportion égale à celle de stress engendré par la finale… Il faut dire à ce sujet que les Haut-Garonnais avaient particulièrement bien fait les choses, en privatisant l’hôtel Pullman Montparnasse. Et reconnaître à ces derniers de ne pas avoir le défaut de la superstition, sachant que c’était déjà ce même lieu qu’ils avaient réservé (en vain) avant les demi-finales l’an dernier, récupéré par les Castrais qui n’en avaient pas profité de la même manière… « Il fallait bien réserver un endroit dans tous les cas, on ne s’est pas posé plus de questions que ça et on n’avait surtout pas envie de tomber dans le piège des superstitions, nous confia tard dans la soirée le manager Ugo Mola. Ce p… de sport est ce qu’il est, parfois injuste, parfois cruel, mais je pense au plus profond de moi qu’avoir un bon karma facilite parfois bien les choses. » Un mot évidemment pas choisi au hasard, tant les Toulousains venus la veille du match en conférence de presse avaient répété ce même mot en boucle. Comme un secret de famille savamment gardé. Ou pas...

L’émotion de Didier Lacroix

Car oui, en matière de famille, celle du Stade toulousain se pose tout de même là. Une évidence qui sauta aux yeux lors de l’arrivée du Bouclier de Brennus à 2h16 du matin précisément, apporté par Peato Mauvaka et Sofiane Guitoune sous les acclamations de leurs proches. Parce qu’il fallait les voir, ces joueurs toulousains et leurs familles, claquer la bise à tous les « people » qui font désormais partie de leur quotidien, du maire Jean-Luc Moudenc à l’acteur François Berléand, en passant par l’animateur TV Jean-Luc Reichmann s’extasiant auprès d’Anthony Jelonch quant au mental de champion de ses coéquipiers, sans oublier le Directeur général de la Dépêche Jean-Nicolas Baylet ou le restaurateur multi-étoilé Michel Sarran, ni bien évidemment le spationaute Thomas Pesquet, qui devrait sous peu être rejoint par le nageur Léon Marchand dans le rôle d’ambassadeur du club. « La force de ce club est là et nulle part ailleurs, souriait le pilier Cyril Baille. Le Stade toulousain, sportivement, c’est une grosse machine. Mais humainement, il fonctionne encore avec des valeurs de club comme il peut y en avoir à tous les niveaux. »

Tout un petit monde qui s’embrassait, se congratulait et dansait, sous l’œil bienveillant et brillant d’un président Didier Lacroix particulièrement ému, qui laissa plusieurs chemises dans la folie de la soirée. Et on jurerait qu’elles n’étaient pas trempées que d’eau ou de champagne... « C’est incroyable ce que le club a réalisé cette année, nous avons fait des recherches et il semble que ce soit du jamais vu. Placer toutes ses équipes, des cadets aux seniors, en finales de leur championnat respectifs, c’est juste extraordinaire. C’est la preuve, je crois, que nous travaillons plutôt bien. Je suis juste triste pour nos cadets mais ils ont encore le temps de grandir. » Et d’apprendre cette culture de la gagne qui est la marque d’un club où toutes les entités ne font qu’un, à l’image des espoirs de David Mélé et Jerome Kaino, aux cheveux colorés de rose, qui ont enflammé la piste pour saluer le succès de leurs aînés, sous les regards approbateurs des autres membres du staff Clément Poitrenaud, Virgile Lacombe ou Laurent Thuéry, jamais rassasiés de ces moments d’extase...

La sérénité de Dupont, l’exubérance des Sudistes

C’est ainsi que, dans une immense communion, la salle du Pullman Montparnasse se transforma petit à petit en boîte de nuit, grâce aux efforts d’une Joe Tekori qui enfila progressivement sa double casquette de DJ et de chauffeur de salle, après avoir sacrifié à sa tradition personnelle de ramener un poteau de coin du Stade de France, comme après chaque titre… Tous les classiques du moment y passèrent, de l’éternel Freed from Desire à l’inévitable Goffa Lolita, les classiques Si nos organizamos ou Les yeux d’Emilie, sans oublier l’incontournable We are the Champions, beuglé à tue-tête comme une douce habitude, sous les yeux calmes et rieurs du capitaine Antoine Dupont, attablé avec ses proches et sa famille dans un coin opposé de la piste de danse. Heureux et satisfait du devoir accompli, mais sans emphase particulière tant l’issue du combat avait été incertaine. Une attitude de tranquillité et de profonde sérénité qui tranchait, pour tout dire, avec l’exubérance des « Sudistes » Pita Ahki ou David Ainu’u, lunettes de ski vissées sur le front, où encore celle des Australiens Arnold et Meafou qui se ressentaient de moins en moins, l’heure avançant, des douleurs accumulées tout au long de la saison.

Et l’on n’en dira pas plus des Argentins Juan-Cruz Mallia ou Santiago Chocobares, dont la grinta sur le terrain n’a probablement d’égale que leur enthousiasme à embrasser leurs coéquipiers dans un désir irrépressible de se serrer, encore et toujours plus, pour partager ces moments qui tissent à vie des liens entre les hommes. C’était l’heure des chemises déchirées, des verres renversés et d’autres joyeusetés de fin de soirée sur lesquelles on passera évidemment un voile pudique, passées les 6 heures du matin. Car ce qui se passe à Montparnasse devait rester à Montparnasse, pour ce qui ne devait être au final que le prélude d’une vraie journée de dinguerie, entre le « retour en train de cadets » que prévoyait Ugo Mola, et évidemment tout un dimanche de festivités à venir le Capitole et Ernest-Wallon…

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Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 10 mois Le 20/06/2023 à 23:59

Magnifique, pourvu que le Rugby reste comme ça !