Top 14 - Revue de l'élite - Les deuxième ligne : Emmanuel Meafou, fort de douze essais
Emmanuel Meafou, champion de France avec Toulouse, a sidéré tout le rugby français par sa puissance et son adresse. Il occupe la première place de notre revue de l'élite.
Notre choix pour cette première place s’est fait sans difficulté aucune. Déjà parce que le joueur du Stade toulousain a terminé la saison avec un total de vingt-trois étoiles attribuées par les reporters de Midi Olympique. Puis parce qu’il a fini champion de France, et enfin parce qu’on a beaucoup parlé de sa possible sélection en équipe de France, malgré le fait qu’il soit né en Nouvelle-Zélande et formé en Australie.
On sait que World Rugby a tranché, Emmanuel Meafou ne pourra pas jouer la Coupe du monde avec les Bleus. En plus, il s’est blessé lors de la finale (déchirure à une aponévrose) ce qui aurait perturbé sa préparation en vue d’un éventuel Mondial. En tout cas l’insistance qu’a mis le staff du XV de France dans cette entreprise dit quelque chose du potentiel de ce phénomène humain venu d’Océanie. Un sprinteur de 140 kg, aussi adroit de ses mains qu’un ébéniste, ça reste une rareté, même a notre époque.
Une arme offensive unique
Avec Toulouse, Emmanuel Meafou a disputé vingt-trois matchs de Top 14 dont dix-huit comme titulaire et il a marqué neuf essais. En Coupe d’Europe, il a joué sept rencontres, toutes comme titulaire (trois essais). Ce que ces statistiques laissent entrevoir, c’est le dynamisme qu’il insuffle au jeu toulousain depuis la saison 2020-2021pour en faire une arme offensive unique. On conserve en mémoire sa prestation hors-norme en demi-finale contre le Racing, même s’il quitta le terrain très tôt. On se souvient aussi de quelques charges victorieuses sur des pénalités jouées à la main près des lignes : une de ses spécialités.
Skelton : la force à l’état pur
Lui, fera la Coupe du monde avec l’Australie. Will Skelton maintient son niveau de performance hallucinant, trois ans après son arrivée à La Rochelle. Il a joué vingt-quatre matchs avec son club dont vingt-deux titularisations, pour une moisson de quinze étoiles. Il fut bien sûr l’un des agents de la terrible puissance du pack rochelais. Sa force et sa masse y furent prépondérantes et ses 152 kg particulièrement maximisés.
On connaît sa façon unique de venir faire "éclater" les ballons-portés adverses, un art très particulier. Cette saison, à La Rochelle, il a été plus souvent que par le passé utilisé comme sauteur en touche (à cause du passage en troisième ligne de Botia). Curieusement, les Wallabies ne semblent pas le considérer comme une poutre indispensable. Lors des trois tests de l’automne, il fut deux fois remplaçant et n’a débuté que contre l’Italie (c’est Neville et Frost qui lui étaient préférés au coup d’envoi). Mais en tant qu’exilé, il ne fut pas facile pour lui de s’intégrer dans un groupe qui vivait ensemble depuis quatre mois.
Flament repousse les limites
Il semble presque léger par rapport à ceux qui le précèdent sur notre podium : 116 kg pur 2,03 m, ça n’impressionne plus personne. Ce qui impressionne en revanche, c’est son abattage durant le dernier Tournoi. Thibaud Flament a profité du forfait de Cameron Woki pour creuser son sillon. Il a débuté les cinq rencontres du Tournoi avec le numéro 4. À l’automne, il avait joué deux tests sur trois avec le 5.
Après la victoire à Twickenham et son doublé, Fabien Galthié n’avait pas eu de mots assez élogieux pour décrire la performance de cet avant à l’activité hors-norme, qui a terminé meilleur plaqueur du Tournoi (81 plaquages réussis). Cette saison, il n’a perdu que deux matchs sur vingt-deux. Ses cinq matchs en position d’avant-aile expliquent le fait qu’il soit classé derrière deux purs spécialistes. Seule légère entorse à ce parcours semé de pétales de rose : il n’a débuté ni la demie, ni la finale de Toulouse. Ugo Mola lui avait préféré la paire Arnold-Meafou.
Les surprises : Ceyte, reconnaissance sur le tard
Un homme nouveau est apparu en quatrième position, Thomas Ceyte, joueur de Bayonne. Venu de Nevers (Pro D2) à l’intersaison. Il n’avait jamais joué dans l’Élite auparavant, ainsi, à 32 ans, il a montré qu’il avait le niveau supérieur et qu’on aurait pu lui faire confiance un peu plus tôt. Il a joué vingt-quatre des vingt-six rencontres de l’Aviron en Top 14. Ses vingt étoiles à notre classement démontrent que le bon parcours de l’Aviron lui doit donc énormément.
Nous avons aussi été impressionnés par le Tongien Veikoso Poloniati, arrivé au Racing en novembre avant de débuter en janvier et qui, en cinq mois, a montré l’étendue de ses possibilités, même si au final, il n’a fait que huit matchs, c’est très peu, mais l’effet produit nous a séduits. On devrait en entendre parler dans le futur. Le Fidjien de Pau Lekima Tagitagivalu a recueilli pas mal de suffrages tout au long de sa sixième saison en Béarn. Satisfaction pour ce combattant peu médiatisé.
Paul Gabrillagues, ancien international (16 sélections de 2017 à 2019) a fait un joli retour au sommet, porté par la bonne saison du Stade français (mais ça fonctionne aussi en sens inverse). Dommage pour lui que Fabien Galthié semble imperméable à l’idée de lui donner à nouveau sa chance.
Le samoan de Toulon Brian Alainu’uese si massif a fini la saison avec un total de dix-huit étoiles. Il s’explique en partie par le nombre de matchs disputés trente et un, c’est impressionnant d’autant plus qu’il fut vingt-neuf fois titulaire. Souvent utilisé en position de premier receveur, il a sans doute profité du fait que le club n’avait pas beaucoup d’alternatives dans ce profil.
Les déceptions : Woki et Willemse en dedans
Cameron Woki ne figure pas dans notre classement. Il n’a pas fait la saison de sa vie au Racing, même s’il a joué vingt-six matchs. Son début d’exercice fut de son propre aveu, assez poussif. Mais il a manqué le Tournoi à cause d’une blessure au scaphoïde, puis il a changé de poste en redevenant flanker et numéro 8.
Paul Willemse n’apparaît pas non plus, victime sans doute de la saison médiocre de Montpellier. Même topo pour Bastien Chalureau qui n’a pas réédité ses performances de la saison passée, même s’il a joué à trois reprises en équipe de France cette saison et qu’il a obtenu sept étoiles, mais on attendait mieux de lui. Toujours dans la veine montpelliéraine, à noter que nous étions partis pour faire figurer Yacouba Camara dans notre classement, mais le joueur de Montpellier n’a joué que sept rencontres à ce poste, il y fut très bon, mais le total est trop limité pour être significatif. L’international du Racing Bernard Le Roux n’a plus joué depuis le 17 septembre, sa carrière est à ce jour en suspens après un coup reçu à la tête.
Le classement complet
1. Emmanuel MEAFOU
Toulouse - Né le 12/07/1998 - 2,03 m ; 145 kg
Temps de jeu : 1 872 minutes - Points : 60 - Sélection : 0
2. Will SKELTON
La Rochelle - Né le 03/05/1992 - 2,03 m ; 140 kg
Temps de jeu : 1 746 minutes - Points : 10 - Sélections : 24
3. Thibaud FLAMENT
Toulouse - Né le 29/04/1997 - 2,03 m ; 116 kg
Temps de jeu : 1 297 minutes - Pointss : 35 - Sélections : 7
4. Thomas CEYTE
Bayonne - Né le 13/02/1991 - 1,98 m ; 120 kg
Temps de jeu : 1 638 minutes - Points : 20 - Sélection : 0
5. Paul GABRILLAGUES
Stade Français - Né le 03/06/1993 - 1,99 m ; 119 kg
Temps de jeu : 1 491 minutes - Points : 10 - Selections : 16
6. Brian ALAINU’UESE
Toulon - Né le 19/03/1994 - 2,02 m ; 135 kg
Temps de jeu : 2 130 minutes - Points : 10 - Sélections : 3
7. Tom STANIFORTH
Castres - Né le 13/08/1994 - 1,98 m ; 119 kg
Temps de jeu : 1 710 minutes - Points : 5 - Sélections : 0
8. Richie ARNOLD
Toulouse - Né le 01/07/1990 - 2,08 m ; 127 kg
Temps de jeu : 1 684 minutes - Point : 5 - Sélections : 0
9. Romain TAOFIFENUA
Lyon - Né le 14/09/1990 - 2,00 m ; 127 kg -
Temps de jeu : 1 362 minutes - Point : 10 - Sélection : 42
10. Veikoso POLONIATI
Racing - Né le 27/08/1995 - 2,03 m ; 130 kg
Temps de jeu : 481 - Point : 0 - Sélections : 3
10. Lekima TAGITAGIVALU
Pau - Né le 04/12/1995 - 1,95 m ; 110 kg
Temps de jeu : 1 126 minutes - Points : 5 - Sélections : 4
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